86 DE LA PEINTURE
tous les peuples de l'antiquité, on s'exprimoit de la même manière
qu'on écrivoit , il ne faut pas être surpris de la quantité de sym-
boles et d'allégories dont leur écriture étoit composée , et qu'on
rencontre dans la Mythologie et dans l'histoire même de ces peuples
peu instruits. Les vingt-une incarnations de Schiven, et les prome-
nades de cette divinité sur la terre , l'enfer et les autres fictions de
cette nature , ne sont que des images symboliques des Hindoux, la
plus ancienne souche connue des peuples. Or, je vais fournir à nos
lecteurs une preuve bien admirable de la sagesse des Indiens, qu'on
fait remonter à près de cinq mille ans, et dont notre siècle ne peut
que rougir.
« Ceux qui suivent le Eedang-Shasler, ne conviennent pas qu'il y
» ait quelque part un mal physique. Ils prétendent QUE DlEU A TOUT
» CRÉÉ PARFAITEMENT BON, et que l'homme, comme un être libre,
» est coupable du mal moral, lequel cependant ne concerne que les
» individus et la société, mais n'a aucune influence sur le système
» général de la nature. Dieu , disent-ils, n'a aucune passion que celle
« du bien; et comme il n'est pas sujet à la colère, il ne punit les
» coupables que par la douleur et par le besoin, qui sont les suites
» naturelles des mauvaises actions. Les Brames instruits assurent néan-
» moins que l'enfer dont il est question dans le Bedang, n'est qu'un
» simple épouventail pour le peuple, pour le porter au devoir que
•» dicte la morale ; car l'enfer n'est autre chose que les remords, qui
» ne manquent jamais de suivre de près le crime ( i ) ». C'est ainsi
que les Grecs représentoient les suites d'une conduite désordonnée par
les images des tourmens que les méchans souffrent dans le Tartare ;
tels que la pierre de Sysiphe , la roue d'Ixion , le tonneau des
Danaïdes , véritables images physiques des suites naturelles du
crime qui, purement allégoriques dans l'enfance de l'âge, furent
prises par la suite des temps chez le même peuple pour des vérités
réelles. Telle a été la marche générale de l'homme dans toutes les
Ç I ) Dows , à l'endroit cité.
tous les peuples de l'antiquité, on s'exprimoit de la même manière
qu'on écrivoit , il ne faut pas être surpris de la quantité de sym-
boles et d'allégories dont leur écriture étoit composée , et qu'on
rencontre dans la Mythologie et dans l'histoire même de ces peuples
peu instruits. Les vingt-une incarnations de Schiven, et les prome-
nades de cette divinité sur la terre , l'enfer et les autres fictions de
cette nature , ne sont que des images symboliques des Hindoux, la
plus ancienne souche connue des peuples. Or, je vais fournir à nos
lecteurs une preuve bien admirable de la sagesse des Indiens, qu'on
fait remonter à près de cinq mille ans, et dont notre siècle ne peut
que rougir.
« Ceux qui suivent le Eedang-Shasler, ne conviennent pas qu'il y
» ait quelque part un mal physique. Ils prétendent QUE DlEU A TOUT
» CRÉÉ PARFAITEMENT BON, et que l'homme, comme un être libre,
» est coupable du mal moral, lequel cependant ne concerne que les
» individus et la société, mais n'a aucune influence sur le système
» général de la nature. Dieu , disent-ils, n'a aucune passion que celle
« du bien; et comme il n'est pas sujet à la colère, il ne punit les
» coupables que par la douleur et par le besoin, qui sont les suites
» naturelles des mauvaises actions. Les Brames instruits assurent néan-
» moins que l'enfer dont il est question dans le Bedang, n'est qu'un
» simple épouventail pour le peuple, pour le porter au devoir que
•» dicte la morale ; car l'enfer n'est autre chose que les remords, qui
» ne manquent jamais de suivre de près le crime ( i ) ». C'est ainsi
que les Grecs représentoient les suites d'une conduite désordonnée par
les images des tourmens que les méchans souffrent dans le Tartare ;
tels que la pierre de Sysiphe , la roue d'Ixion , le tonneau des
Danaïdes , véritables images physiques des suites naturelles du
crime qui, purement allégoriques dans l'enfance de l'âge, furent
prises par la suite des temps chez le même peuple pour des vérités
réelles. Telle a été la marche générale de l'homme dans toutes les
Ç I ) Dows , à l'endroit cité.