ciïkz les ANCIENS.
CHAPITRE HUITIÈME.
Encaustique.
S i. Nous parlerons très - brièvement des significations inconve-
nables , que les savans et les artistes ont jusqu'à présent données
à ce mot, encaustique. Caylus, et avec lui tous les amateurs de
l'antiquité ne se sont imaginés autre chose , par ce mot , qu'un
procédé par le moyen du feu. L'inconvenance de cette définition
le conduisit à sa manière difficile de travailler à l'encaustique,
et Péloigna en partie de la vraie intelligence de différens passages
des anciens qui , suivant lui-même , lui sont restés inexplicables.
On ne peut nier que Caylus n'ait cherché à modifier beaucoup cette
signification donnée au mot encaustique ; mais il n'en est pas moins
revenu constamment aux procédés par le feu, dont il a cru s'être
éloigné, en rapportant ce passage de Pline : « NiciAS SCRiPSiT ,
» se inusisse : tali enimusus est ver.bo : ( 'O nikia2 enekatsen )
» Nicias remarqua qu'il l'avoit brûlé; car il s'est servi d'un mot
» pareil. » Il montre effectivement une opinion différente, en disant :
« On ne parle pas ainsi d'un mot dont on se sert dans son véritable
» sens ; c'est plutôt l'excuse d'une façon de parler, dont le sens
» ne peut pas être compris par un chacun. Si Pline ne nous avoit
y> pas donné cette explication, il est facile à concevoir que le mot
» urere, pris à la rigueur et dans toute sa précision; n'auroit rien
y> indiqué, qui eût pu s'appliquer à un procédé dans les arts. Quel
» effet pouvoit-on attendre de la cire brûlée pour la peinture ?
» Un feu tant soit peu fort, auroit gâté cette cire, et noirci les
Tome II. Seconde partie, X
CHAPITRE HUITIÈME.
Encaustique.
S i. Nous parlerons très - brièvement des significations inconve-
nables , que les savans et les artistes ont jusqu'à présent données
à ce mot, encaustique. Caylus, et avec lui tous les amateurs de
l'antiquité ne se sont imaginés autre chose , par ce mot , qu'un
procédé par le moyen du feu. L'inconvenance de cette définition
le conduisit à sa manière difficile de travailler à l'encaustique,
et Péloigna en partie de la vraie intelligence de différens passages
des anciens qui , suivant lui-même , lui sont restés inexplicables.
On ne peut nier que Caylus n'ait cherché à modifier beaucoup cette
signification donnée au mot encaustique ; mais il n'en est pas moins
revenu constamment aux procédés par le feu, dont il a cru s'être
éloigné, en rapportant ce passage de Pline : « NiciAS SCRiPSiT ,
» se inusisse : tali enimusus est ver.bo : ( 'O nikia2 enekatsen )
» Nicias remarqua qu'il l'avoit brûlé; car il s'est servi d'un mot
» pareil. » Il montre effectivement une opinion différente, en disant :
« On ne parle pas ainsi d'un mot dont on se sert dans son véritable
» sens ; c'est plutôt l'excuse d'une façon de parler, dont le sens
» ne peut pas être compris par un chacun. Si Pline ne nous avoit
y> pas donné cette explication, il est facile à concevoir que le mot
» urere, pris à la rigueur et dans toute sa précision; n'auroit rien
y> indiqué, qui eût pu s'appliquer à un procédé dans les arts. Quel
» effet pouvoit-on attendre de la cire brûlée pour la peinture ?
» Un feu tant soit peu fort, auroit gâté cette cire, et noirci les
Tome II. Seconde partie, X