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https://doi.org/10.11588/diglit.11577#0196
188 DE LA PEINTURE
idée de beauté en général, qui ne soit un composé de parties exis-
tantes dans la nature.
Mais , dit-on , combien de fois la nature ne trompe-t-elle pas
et ne nous rend-elle pas nécessaire l'invention d'idées plus belles ?
Cette dernière proposition est déjà prouvée impossible ; quant à
l'autre : dans un choix fait judicieusement, le défaut est beaucoup
plus du côté de celui qui n'a pas appris à bien placer son modèle,
pour produire les beaux effets de la nature, que du côté de celle-
ci. Le modèle est d'abord naturellement timide, roide et gêné ; et
celui qui voudroit le copier sans une certaine habitude de ses
mouvemens , pourroit, sans doute , transporter beaucoup de fautes
dans la nature même. Le modèle sait assez rarement par quels
mouvemens et déveioppemens il peut produire l'attitude désirée
par l'artiste. C'est le fait de celui-ci de retourner et de changer,
jusqu'à ce qu'il trouve la nature telle qu'il la veut avoir. Et
il ne manquera pas, par cette étude, de trouver les plus grandes
beautés de la nature. Mais il seroit certainement injuste d'attribuer
sa propre mal-adresse à la nature, et de vouloir suppléer par des
idées imaginaires, le défaut de connoissances dans la pause des
modèles.
Et pourquoi méconnoissons-nous tellement le mérite de nos grands
hommes, dont heureusement nous possédons encore un bon nombre?
Combien l'antiquité peut-elle citer d'artistes qui, ayant égalé nos
célèbres Meil, West, Reinolds, Angelica Kaufmann, Schmutzer,
etc. (i),ont su transporter dans leurs ouvrages tant de correction,;
( i ) On peut conclure, avec împartia- MM. Fragnîer, Gedoyn, Sablier, Junius^
lité , que la sculpture ancienne se trouve Graws, Bellori, Félibien, et tant d'autres
dans le même degré de prééminence écrivains célèbres qui ont répandu de
vis à-vis celle des modernes, que la grandes lumières sur cette matière. Vitrure
peinture de ceux-ci vis-à-vis celle des (//V. VJI^ ch. 9 ) donne aussi une manière:
anciens. Il est singulier que les auteurs de peindre à Vencaustique. Bozzo ( 6"1B«
de cet ouvrage n'aient pas cité ceux de sect. ) parle de celle à fresque. Il y a des
idée de beauté en général, qui ne soit un composé de parties exis-
tantes dans la nature.
Mais , dit-on , combien de fois la nature ne trompe-t-elle pas
et ne nous rend-elle pas nécessaire l'invention d'idées plus belles ?
Cette dernière proposition est déjà prouvée impossible ; quant à
l'autre : dans un choix fait judicieusement, le défaut est beaucoup
plus du côté de celui qui n'a pas appris à bien placer son modèle,
pour produire les beaux effets de la nature, que du côté de celle-
ci. Le modèle est d'abord naturellement timide, roide et gêné ; et
celui qui voudroit le copier sans une certaine habitude de ses
mouvemens , pourroit, sans doute , transporter beaucoup de fautes
dans la nature même. Le modèle sait assez rarement par quels
mouvemens et déveioppemens il peut produire l'attitude désirée
par l'artiste. C'est le fait de celui-ci de retourner et de changer,
jusqu'à ce qu'il trouve la nature telle qu'il la veut avoir. Et
il ne manquera pas, par cette étude, de trouver les plus grandes
beautés de la nature. Mais il seroit certainement injuste d'attribuer
sa propre mal-adresse à la nature, et de vouloir suppléer par des
idées imaginaires, le défaut de connoissances dans la pause des
modèles.
Et pourquoi méconnoissons-nous tellement le mérite de nos grands
hommes, dont heureusement nous possédons encore un bon nombre?
Combien l'antiquité peut-elle citer d'artistes qui, ayant égalé nos
célèbres Meil, West, Reinolds, Angelica Kaufmann, Schmutzer,
etc. (i),ont su transporter dans leurs ouvrages tant de correction,;
( i ) On peut conclure, avec împartia- MM. Fragnîer, Gedoyn, Sablier, Junius^
lité , que la sculpture ancienne se trouve Graws, Bellori, Félibien, et tant d'autres
dans le même degré de prééminence écrivains célèbres qui ont répandu de
vis à-vis celle des modernes, que la grandes lumières sur cette matière. Vitrure
peinture de ceux-ci vis-à-vis celle des (//V. VJI^ ch. 9 ) donne aussi une manière:
anciens. Il est singulier que les auteurs de peindre à Vencaustique. Bozzo ( 6"1B«
de cet ouvrage n'aient pas cité ceux de sect. ) parle de celle à fresque. Il y a des