L A STATVE D'VN
CENTAVIE.
A R G V M E N T,
Iev enlapremiereoriginedeschosesyjisideuxcreaturesfortex-
tremes (si dijserentes > neparticipans comme en rien £<vn del’au-
tre: ÏAnge dutoutincorporelJmmortel Jmpasible, immuablej,
pourueu deraifontâ dentendement ^pour recognoifire (fi reuerer
fonCreateur : la befie brute toutede corps materiel3 subteâte d la mort^
pafiions^ changemens > defiituée de tvfage du difcours ratiocinatif Lef
quelles deux naturessiefioignéespar <vn admirableartificejl <voulut ioindre
en <vn entremoyenne, d'vn cofiéquiparticipasi du corps, (si detout cequi en
dejpendauecques les animaux irraifonnables 3 enjemble de la fenfualité 3 (si
incitation dupeché^quelesHebrieuxappellentlcTac : (jsauecqueslesAnges
de la raifon o entendement>pourcognoifire fon Createur^quilbeufiau refie^
mangeasi siormisi, shebergeasi^ vesiifi, tüîfujï en fbmmefubieff dtoutes les
necefüteTsifi defauts quepatijsentles befies : auecques les Anges contem-
plasila maieste de Dieu£5* les merueilles de fes œuures, Ihonorasi> feruisi^
aimafi: finalement sisi tout fon ejfort de sefieuer d luy en tant quil
pourroit, laijsant en bas cejte carcasie inutile du corps ^ qui ne fert que de luy
aby fmerla meilleurepartie de fajtructure : mais pource quapres fapreuari-
cation premierpeche^ ces deux natures commencerent d se defvnir sur~
uintentre elles vne disfention (5 haine irreconciliable > tafchans non feule-
ment defaire chacune dpart foy foncas dpart, mais de fe Juppediter l’vne
ïautre, s 3entreattirerdcequiluyesioitlepluspropre (si agreable : d fça-
uoir la charnalite l 3esirit aux lubricitesfij concupifcences : (si i'esirit au
contraire defiaireparoisire k la charnalité^ que l’homme nauoit pasefié creé
pourse lafcher apres les vueils (si defirs du corps ^ luy deuant fujsiredele
nourrïrentretenirpourlanecefiitétantfeulèmentnonpourlirritation
(js chatomllement duplaifir voluptueux O charnel: le faisant ainsi il sac-
queroit le tiltre de I homme intellettuef lecontraire defenfuef siladhe-
roit d ce Iezer ousenfualitè besiiale^ fuiuant ce que dit ïApojire en la pre°*
miereaux Corinthiens z. L'homme sensuel ne comprend point les choses
quisontderEspritdeDieu,maislespiritud discerne tout, Or ces deuxna^
CENTAVIE.
A R G V M E N T,
Iev enlapremiereoriginedeschosesyjisideuxcreaturesfortex-
tremes (si dijserentes > neparticipans comme en rien £<vn del’au-
tre: ÏAnge dutoutincorporelJmmortel Jmpasible, immuablej,
pourueu deraifontâ dentendement ^pour recognoifire (fi reuerer
fonCreateur : la befie brute toutede corps materiel3 subteâte d la mort^
pafiions^ changemens > defiituée de tvfage du difcours ratiocinatif Lef
quelles deux naturessiefioignéespar <vn admirableartificejl <voulut ioindre
en <vn entremoyenne, d'vn cofiéquiparticipasi du corps, (si detout cequi en
dejpendauecques les animaux irraifonnables 3 enjemble de la fenfualité 3 (si
incitation dupeché^quelesHebrieuxappellentlcTac : (jsauecqueslesAnges
de la raifon o entendement>pourcognoifire fon Createur^quilbeufiau refie^
mangeasi siormisi, shebergeasi^ vesiifi, tüîfujï en fbmmefubieff dtoutes les
necefüteTsifi defauts quepatijsentles befies : auecques les Anges contem-
plasila maieste de Dieu£5* les merueilles de fes œuures, Ihonorasi> feruisi^
aimafi: finalement sisi tout fon ejfort de sefieuer d luy en tant quil
pourroit, laijsant en bas cejte carcasie inutile du corps ^ qui ne fert que de luy
aby fmerla meilleurepartie de fajtructure : mais pource quapres fapreuari-
cation premierpeche^ ces deux natures commencerent d se defvnir sur~
uintentre elles vne disfention (5 haine irreconciliable > tafchans non feule-
ment defaire chacune dpart foy foncas dpart, mais de fe Juppediter l’vne
ïautre, s 3entreattirerdcequiluyesioitlepluspropre (si agreable : d fça-
uoir la charnalite l 3esirit aux lubricitesfij concupifcences : (si i'esirit au
contraire defiaireparoisire k la charnalité^ que l’homme nauoit pasefié creé
pourse lafcher apres les vueils (si defirs du corps ^ luy deuant fujsiredele
nourrïrentretenirpourlanecefiitétantfeulèmentnonpourlirritation
(js chatomllement duplaifir voluptueux O charnel: le faisant ainsi il sac-
queroit le tiltre de I homme intellettuef lecontraire defenfuef siladhe-
roit d ce Iezer ousenfualitè besiiale^ fuiuant ce que dit ïApojire en la pre°*
miereaux Corinthiens z. L'homme sensuel ne comprend point les choses
quisontderEspritdeDieu,maislespiritud discerne tout, Or ces deuxna^