Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 29.1903)

DU Ier AU XXe

LES ARRONDISSEMENTS DE PARIS

VINGT EAUX-FORTES ORIGINALES DE EUGÈNE B É J O T 1

J’aime Paris, et j’aurai vécu sans le connaître tout entier. 11 est
plus ignoré que le Japon, à vrai dire, et l’existence tout entière
cl’un homme ne suffirait pas à étudier ses coins pittoresques
et ses souvenirs historiques, vieilles pierres ou vieilles mœurs. Sans
parler de tout ce que chaque journée lui apporte, lui ajoute de nou-
veauté, d’originalité inattendue; aussi bien, si la vie moderne enlève
à nos cités quelque chose de leur physionomie d’autrefois, elle leur
donne un accent inaccoutumé, des aspects inédits, je ne sais quoi de
particulier qu’il faut saisir dans sa grâce furtive, dans son néo-
caractère, car, en un temps épris de la folie de la vitesse, tout semble
passer comme les wagonnets d’un métropolitain, électriquement, tel
un train-éclair.

1. Nous sommes heureux d’offrir à nos lecteurs la primeur de la préface
écrite par notre éminent collaborateur M. Jules Claretie, de l’Académie fran-
çaise, pour le recueil d’eaux-fortes de M. Eugène Béjot que publie sous ce titre la
Société de propagation des livres d’art et que met en vente M. Lahure, dépo-
sitaire de la Société. (Tirage à 500 exempt., dont 195 mis en vente : 25 sur Japon,
à 150 fr.; 170 sur papier van Gelder, à 60 fr.).