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Archives alsaciennes d'histoire de l'art — 5.1926

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Pariset, François-Georges: Le sculpteur pertois et le mausolée de Marie-Sophie de Hesse-Rheinfels-Rothenbourg a la cathédrale de Strasbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.62601#0226
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unique fois, car il jura le lendemain qu’il ne la reverrait jamais et tint pa-
role ». Tandis que le duc s’occupait de franc-maçonnerie, comme les Hesse
d’ailleurs, la duchesse, un peu isolée à la cour, mais non sans crédit, se liait
avec le prince Emmanuel de Salm-Salm. Elle recevait à Paris la visite de
Madame d’Oberkirch. Un des fils de la landgravine, Chrétien de Hesse, de-
venu chanoine du Grand Chapitre de Strasbourg en 1767, à l’âge de 17 ans
vivait à Strasbourg sous la surveillance de son gouverneur, l’abbé Collignon.
Charles de Hesse (1752-1822), frère du chanoine, le futur «prince jacobin»,
le « général Marat », qui était entré au service de la France à 14 ans en 1765
avec le titre de capitaine au Royal-Allemand et qui aura un régiment en
1778, commande en 1772 à Strasbourg, la « Compagnie du Prince de Hesse » ’.
Venue à Strasbourg voir ses fils, la landgravine mourut d’hydropisie au
Palais épiscopal où elle logeait, le 12 décembre 1773, âgée de 51 ans. Les
laïques qui « avaient rendu des services distingués à la patrie » ou qui « étaient
issus d’une illustre origine 1 2 » pouvaient être inhumés dans la Cathédrale ;
Marie-Sophie fut enterrée le 16 décembre, à 5 heures du soir, aux flambeaux ;
au pied du premier pilier droit, en partant du chœur (au pied du second
pilier de la nef, car le chœur « anticipait » alors sur la nef et avançait jusqu’au
premier pilier actuel). Le convoi fut solennel, car il s’agissait d’un grand
de la terre, et Grandidier nous le décrit par le menu ; les cérémonies
durèrent jusqu’au 20 décembre 3. Le landgrave, qui devait épouser en 1775
une marquise de Bombelles, fonda en 1774 un anniversaire dans le grand-
chœur en faveur de Marie-Sophie et, désireux de « rendre à la mémoire de la
défunte ce que sa tendresse lui dictait », il décida de faire « élever un mausolée
sur sa tombe » et chargea l’abbé Collignon de « prendre les arrangements
nécessaires ». L’abbé commanda le mausolée à Pertois qui s’engageait à
« l'exécuter et à le parfaire »4 pour le 22 février 1777 5 6. Nous avons conservé
le dessin du mausolée, monument élégant et sobre, du style « Louis XVI »
le plus pur : en bas le sarcophage à l’antique, masqué par une plaque où
devait être gravée la longue inscription que rapporte Grandidier ; plus haut
1 Grandidier, Abbé. Essais sur la Cathédrale. Strasbourg, 1782, p. 369. Essais... supplé-
ment et appendice publiés par J. Liblin. Strasbourg, 1868, p. 6-7 et p. 27-28.
Chuquet, A. Un prince jacobin. Charles de Hesse. Paris, 1906.
Bord, G. La franc-maçonnerie en France des origines à 1815. T. I, Paris, p. 337-339-
Oberkirch, Baronne d’. Mémoires. Édit, de Bruxelles, 1854. T. I, p. 168-169. 25 mai 1782,
p. 195, Ier juin. (Clauss, J. M.-B. Das Munster als Begrabnis — Strassb. M.-Blatt. Il,
1905. III. 1906.
2 Grandidier. Essais, p. 369. T. II, p. 195, 22 février 1786.
3 Grandidier. Essais. 1868. Livre IV, tombeau N° XI, p. 6 et 7.
4 Archives municipales. Fonds du Préteur Royal. AA 2482. Pièces relatives au mausolée de
Hesse.
6 Archives municipales. Fonds du Préteur Royal. AA 2567. Pièces relatives aux contestations
entre la corporation des maçons et Pertois.
 
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