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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 10.1884 (Teil 2)

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Dargenty, G.: Union centrale des arts décoratifs, [2]: 8e Exposition
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https://doi.org/10.11588/diglit.19702#0212

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UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS.

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fabriqués sur une grande échelle et sans beaucoup de succès, je crois, ne m'ont pas paru être
bien représentés. C'est, du reste, une fabrication mal réussie, triste, terne et à laquelle le public
a fait l'accueil qu'elle mérite. Cet accueil est réservé à toute chose qui perdra à la façon son
aspect caractéristique. Les grès de M. Haviland ressemblent à du cuir, à du bois, à je ne sais
quelle matière, excepté à du grès. Le grès est une fort belle matière, il s'agit de la traiter dans
son esprit. Elle est opaque et sans couleur, partant triste. Il faut donc l'animer et l'égayer
autant que possible, soit par les revêtements d'émaux, soit par les incrustations auxquelles elle
se prête suprêmement. On peut voir dans la partie rétrospective de cette exposition ce qu'il est
possible d'obtenir du grès. Vouloir s'écarter des fabrications anciennes, chercher autre chose que
ce qu'elles ont fait, c'est fort bien, à la condition de suivre comme elles la matière dans ses
exigences et de comprendre le parti décoratif qu'elle comporte. Or, tous les grès anciens,
que ce soit le grès gris-perle de Siegburg, les jaunes de Raeren et de Frechen, les grès bleuâtres
de Coblentz, le grey-beard ou le grès brun de Kreu-
sen, sont traités comme doivent l'être des grès,

c'est-à-dire sans aucune prétention à la préciosité, par f| ^SB

des moyens simples et larges même lorsque le dessin f:*. <êÊê3Ë

est compliqué. 11 est bien entendu que je ne parle WtMMjÈiÈ
que des grès du xvie siècle, ceux qui suivirent ne Jf5ȧ§iB
conservant qu'un très lointain souvenir de leurs devan- l||ËliaSi
ciers. M. Haviland a compliqué le dessin, risqué des ÈImB
frises, des grotesques, des rehauts d'or, et un tas ' *v ^ J^BÉ

d'autres choses qui n'ont servi qu'à mettre en évidence f ' -5p|

la matité, l'opacité et la grossièreté de sa matière. ' » x Hfik

Quant à ses flammés, s'ils sont obtenus sur de la pâte ^^^^^^^^^^^k
vraiment dure, sur celle qui sert à fabriquer la por- ^^^^^^^S^^^^Ê^
celaine ordinaire de Limoges, c'est un vrai succès .. j^p^S^B«|3B^y^^^^^^^
dont il faut lui faire compliment. W^m^'lW^^^Ê^^
Ses confrères du Limousin, qui ont eu la malen- iV^^I'^| $$tf"^T^^^^IBm
contreuse idée de se grouper de telle sorte qu'on ne III *r mÊk^^^S^SSÊSÊ

peut éviter de les confondre, ne lui font pas une ^^^^^^w^^ÊÊIÊÊÊÊÊÈSW
concurrence bien redoutable. Il est difficile de rien ^^^^^^^KÊ^ÊÊ^Ê^^^^^^^'
imaginer de plus laid et d'un goût plus détestable l^^^^WmÊÊtÊB^^^^^^'
comme décor et comme forme que ces grandes et .^ffl^^^^TO BEHlllllIt-

petites pièces qui se coudoient, se heurtent et papil-

r 1 r r Vase-carafe a collier.

lotent dans le fouillis d'une déplorable promiscuité. Je (Manufacture nationale de Sèvres.)

j i ■ j . • „„„ „„..(. ^u^J-„„ „ 1 Composition de M. Bieuville, élève de la manufacture.

me demande qui de nos ours peut acheter encore les 1

1 ' Exécution de M. J. Célos.

grands vases que j'ai vus là, dont le prix, à en juger

par le mal qu'on s'est donné pour les couvrir d'horreurs, doit être fort élevé. Au milieu de ce
triste amalgame qui n'est pas fait pour donner une haute idée de notre goût national, on
rencontre cependant quelques rares pièces moins banales et moins laides que les autres. Si
MM. Delotte et Tarneaud soignaient le dessin de leurs figures et modifiaient la couleur de leurs
fonds, on pourrait faire quelque éloge de leurs pâtes rapportées. Pourquoi MM. Guérin et C'c
ne suivent-ils pas leur fabrication dans le sens d'un service à café, à rinceaux vert foncé, qui
tranche heureusement sur les objets de faux luxe, clinquants, dorés, pailletés, qui l'entourent et
tirent l'œil d'une façon désagréable? En vérité je préfère à cette fabrication, dont les vénérables
pots bleus, décor pompier, qui faisaient ma joie jadis, me repoussent à quarante ans en arrière,
celle de M. Wahliss, de Vienne. Évidemment c'est aussi très mauvais; mais il y a là au moins un
effort pour tenter quelques fantaisies en porcelaine fine. J'y ai trouvé des formes nouvelles bien
médiocres, il est vrai, des décorations abominablement criardes, j'en conviens, mais qui prouvent
enfin qu'on s'est donné du mal dans cette maison. J'ajoute que la fabrication de M. Wahliss est
très soignée, que les émaux ambrés dont il recouvre ses pâtes blanches sont d'une belle qualité
 
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