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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,2.1899

DOI issue:
No.XI (Août 1899)
DOI article:
Jacques, G. M.: Utopie?
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https://doi.org/10.11588/diglit.34202#0207
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^O-L'ART DÉCORATIF

progrès en art», M. Arsène Alexandre n'a
pu vouloir dire, ëvidemment, qu'on prëtende que
la machine puisse devenir une source nouvelle
d'inventions pour l'artiste. Personne ne pense
celà, et si j'èvoque une telie supposition, c'est
pour l'écarter aussitôt et limiter le terrain du
débat.
Les industries mécaniques contribuent à
répandre ies mauvaises iormuies engrand nombre,
dit M. Arsène Aiexandre. C'est vrai ; ii serait
même encore pius juste de dire qu'actuellement,
la piupart n'en rëpandent pas d'autres. Pour-
tant, deux ou trois entre elies font exception.
En examinant ce qui se passe dans ceiies-ci,
nous obtiendrons peut-être quelques indications.
L'imprimerie, avec des moyens mécaniques
qui ne diiîèrent pas très-sensiblement de ceux
d'ii y a vingt ans, a subi depuis ce temps une
grande transformation. La morne banaiité
d'autrefois a fait piace à miile œuvres cbar-
mantes dans i'iiiustration, ia couverture et le
titre du livre, i'afbcbe, le pro-
spectus, ia carte d'invitation, le
programme, ia partition musi-
cale etc. Mème dans ies publi-
cations à bon marcbé tirées par
grandes quantitès, il est devenu
commun d'introduire des dëco-
rations donnant à ces bumbies
marcirandises une certaine vaieur
d art: l'ècrivain distinguè que je
contredis ici le reconnait, quand
ii intercale dans son article, con-
sacrè aux œuvres de George
Aurioi, des reproductions de la
couverture de ia «Lecture pour
tous» et de i'entête de ia «Revue
encyclopèdique)) dessinèes par cet artiste exquis.
Bref, au point où i'imprimerie et l'industrie des
èditions sont arrivèes, on entrevoit ie jour où
ia moyenne des produits, au point de vue de
la satisfaction de i'esprit et du plaisir des yeux,
sera tout à fait satisfaisante.
Pour queiles raisons i'imprimerie a-t-elie pris
les devants à ce point de vue sur les autres
industries ? Ses procèdès mècaniques sont-iis
capabies de reproduire i'œuvre de i'artiste avec
pius de faciiitè, ou avec pius de perfection que
ies ieurs? Non. Toutes les industries possèdent
des procèdès par lesqueis eiies ètablissent ie
matèriei nècessaire à un travaii dèterminé non
moins aisément que ie ciicbage prèpare ia re-
production graphique; voilà pour ia faciiitè.
L'bèiiograpbie aiîiùblit ie modeiè du dessin, la
typographie aitère la nettetè des iignes, ies
tirages en couleur ne donnent qu'un à peu
près, voilà pour l'exactitude. En somme, pour
i'exècution du travaii artistique, l'imprimerie ne

vaut ni pius, ni moins que vingt autres in-
dustries.
La vraie raison de la beautè reiative de ses
produits, c'est que i'œuvre babitueiie du peintre-
dessinateur s'adapte d'eiie-même à la matière,
au but, aux convenances, au rôie de l'objet
imprimè. L'ordinaire conception de l'art dans
i'objet, aussibien pari'artistequepariafouie, c'est-
à-dire la bguration, est à sa piace dans celui-ci.
Entre i'imprimè d'une part, et, de l'autre,
la bguration de son sujet ou ia fantaisie picturale
ou grapbique dèrivèe de ce sujet, ii y a un
rapport si naturei et si ètroit, que ie jour où
i on a voulu ètendre l'art aux objets usueis,
son mode d'introduction dans l'imprimè ètait
trouvè d'avance, sans erreur possibie. On
ne pouvaits'ègarer, lui appiiquer des conceptions
décoratives qui ne iui sèaient point, comrne
c'ètait et c'est encore ie cas pour ia plupart
des autres objets usuels. La manière d'être
beau pour i'imprimè, c'est la beiie iettre et la
beile image, c'est-à-dire une œuvre
de peintre peignant; le dècorateur
existait, et i'on n'avait à iui de-
mander que de faire ià ce qu'ii
faisait tous les jours aiiieurs, de
penser comme ii ètait accoutumë
de penser.
Ensuite, ie concours de i'artiste
pour i'embeiiissement de i'im-
primé était indispensabie, forcè.
î.e dessinateur industriei, auquel
ies autres industries se remettent,
ne sait pas composer suibsam-
mentbien labgure, lepaysage
pour que i'imprimeur ou l'èditeur
pussent se servir de lui. Ii faliait
s'adresser à de vrais artistes. La situation s'est
donc posèe d emblèe comme ceci : absolue nè-
cessitè de i'appel direct de i industriei à l'artiste:
principe de ia beautè — la bguration picturale
— èvident dans i'espèce, et rentrant dans
i'ordre babituei de conceptions, dans ies in-
stincts de i'artiste. C'est-à-dire ies conditions
nècessaires du succès. Le succès est venu.
Ehbien, cequiexistedansi'imprimeriesera
possibie dans les autres industries, et se fera
de soi-même comme ii s'est fait dans ceiie-ià,
ie jour où i'on aura pris ia peine de dèter-
miner ^
TGù/ù/y. Car ia raison pour laqueiie
elies ne produisent que des objets laids, c'est
que ni ies industrieis, ni les artistes, ni personne
n'est bxè sur ce point; que l'on en est encore
— les artistes ies premiers — à chercher la
beautë de ia piupart des objets dans des con-
ceptions qui ne leur sont point appiicables;
qu'on veut absolument introduire dans chacun


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