MARS 1900 <^=5-
style ne peuvent donner, dans le meuble, que
des objets nus, sévères, d'où tout caractère de
luxe et de richesse est forcément absent. Ses
meubles donnent au contraire une impression
marquée de luxe, quoique l'artiste n'y fasse pas
de concession aux artifices réprouvés par la
logique et le bon goût. Tout y procède d'une
construction serrée, sans hors-d'œuvres, parties
inutiles ni annexions décoratives d'aucune sorte.
Il serait impossible de pratiquer par la pensée
aucune simplification à ces meubles ; chaque
pièce, chaque détail est une partie indissoluble
de l'ensemble.
Dans cette unité, de laquelle l'élément pure-
ment décoratif s'exclut spontanément, le carac-
tère de luxe est le résultat d'une richesse peu
commune des formes. L'une des deux cheminées
reprodu'tes ici (celle du premier salon) servira
d'exemple pour faire ressortir ceci. Elle est
formée d'une combinaison de cadres et d'arc-
boutants infléchis, qui forment les intersections
de surfaces cintrées diverses. L'ensemble est
trèsclair; mais en réalité, cette clarté est faite
de complications géométriques considérables.
Ces computations donnant la clarté comme
résultante, voilà la richesse dans les formes
d'ensemble. Si l'on passe au détail, même
remarque. Le profil de chaque pièce subit à
ses différents points les transformations et com-
plications comportés par l'inflexion de la pièce
et son reliement à l'ensemble, et de même que
dans celui-ci, ces complications se résolvent en
clarté : richesse des formes dans le détail. Consé-
quence pour l'esprit : impression de luxe. Cela,
sans l'emploi d'aucune ornementation; il n'y
en a pas trace. C'est de la construction orne-
HENR! SAUVAGE
MÊME SALON, PLAFOND
style ne peuvent donner, dans le meuble, que
des objets nus, sévères, d'où tout caractère de
luxe et de richesse est forcément absent. Ses
meubles donnent au contraire une impression
marquée de luxe, quoique l'artiste n'y fasse pas
de concession aux artifices réprouvés par la
logique et le bon goût. Tout y procède d'une
construction serrée, sans hors-d'œuvres, parties
inutiles ni annexions décoratives d'aucune sorte.
Il serait impossible de pratiquer par la pensée
aucune simplification à ces meubles ; chaque
pièce, chaque détail est une partie indissoluble
de l'ensemble.
Dans cette unité, de laquelle l'élément pure-
ment décoratif s'exclut spontanément, le carac-
tère de luxe est le résultat d'une richesse peu
commune des formes. L'une des deux cheminées
reprodu'tes ici (celle du premier salon) servira
d'exemple pour faire ressortir ceci. Elle est
formée d'une combinaison de cadres et d'arc-
boutants infléchis, qui forment les intersections
de surfaces cintrées diverses. L'ensemble est
trèsclair; mais en réalité, cette clarté est faite
de complications géométriques considérables.
Ces computations donnant la clarté comme
résultante, voilà la richesse dans les formes
d'ensemble. Si l'on passe au détail, même
remarque. Le profil de chaque pièce subit à
ses différents points les transformations et com-
plications comportés par l'inflexion de la pièce
et son reliement à l'ensemble, et de même que
dans celui-ci, ces complications se résolvent en
clarté : richesse des formes dans le détail. Consé-
quence pour l'esprit : impression de luxe. Cela,
sans l'emploi d'aucune ornementation; il n'y
en a pas trace. C'est de la construction orne-
HENR! SAUVAGE
MÊME SALON, PLAFOND