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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0030
SCAMAND R E.
contestation 5c debat ne doit pas estre moindre,mais bien plus grand, &; plus sîgnalé ; qui aii-
roit lemoyen de le veoir de pres, 5c le coniiderer a 1 œil. Ce n esb pas à dire pourtant que les
estoillesse combattentensemblecommeen champdebataille, ou envn ieu d’eschets , neles
corps celestes accumuiez dhcelles dans ie 2odiaque 5c dehors : mais pour les diuerses inclina-
tions appetits des conslellationsdes vnestendentà vnessset, les autresà vnautre, &c tirenc
apres soy !es facultez apparcntes, & occultes des choses produites icy bas, dont nous apperce*
uons bieiiles efFe$:s,mais nous n'ensçauons bomicmenties causes. Auciei doncques sont en~
nemisMars &c Venus de Saturne : Marsde luppiter: tous de Mars horsmis Venus: le Soleil
aiine Iuppiter ôc Venus :’pour aduerses parties îl a Mars, Mercure, &c la Lune : Venus efl: bien
vouluë detous,si ce n’est de Saturne; MercuredeIuppiter, Venus, 5c Saturne, hay du So-
leil,de la Lunc,&: de Mars: Amis de la Lune sont îuppiter, Venus 5c Saturne ; ennemis Mars,
5c Mercure. Tout cecy vaselon lesreigles 5c canons de i'Astrolôgie : Maisil se doitpiustost
cntendre pour les choses qui correspondenticy bas auxaftres, que pournoises ne côntentions
qu’ils puist'entauoir entr’euxlàhaut au cieljoù ils demeurfent exempts de toutesteiles pastionsj
ententifsseulement à faire & parfaire incessàmmenc ie cours, tel quil a pleu au souuerain
Creatcur&moteurleur ordonnerdésleprcmierestre.
R e s t e à cetsheute lapltis grande querelie dé toutes, celle du monde intelligibie, iàes-
meuë entrelcs Dieux; Cesontles AngesouDemons ,subsfcaîices separées: comme oniesap^
pelle,intelligencesafliftantesàtoutescorporeilescreatures, tantaüciel qu’en la terre; que le
grandDieuleur adcparties 5c assignees pour leur sauucgarde, 5c condui&e aux Royaumes
semblablement,5c toütesautrcsPrincipaiitez,auxRegions,peuples &villes. Cartoutainiî
queces chofes3chascune endroit soy, ontau ciel certaine estoile ou image quileurassistent,
aux Vnes plusparticulierementqstauxautresi Elies ont de mesme au monde intelligible vn
Ànge,mmistre, oubon-Demon quiles onten charge, auec infiiiis aittres soubs-Demons de
leur bandc: tous iesquélssontparles CabalistesappellezenfanS du Dieu desantiées.Desorte
que toutesfois 5c quantes que le Souüerain createur, en sa presciencC delibere esmouuoir aux
humains quelqüe guerre,peste, faminc, defolation, ruine, 5c calamité , en quelque Royaume,
Potentat, ville, ou pa'ïs, changement d’EstatjConquestes denations, 5c semblables ; Alorsny
plus ny moins que celadoit aduenir icy bas, precede là haut vne disputë 5c combat entre les
csprits assistans,selon qu’iiest cscrit en Isaie : Le Seïgneur des<mnéccs fera ja reueu'è deffm les sorces
du Souuera 'm la haut en sa cour cclejîe , &Jur les Rois dela terre en la terre. Eten Daniel chap. io»
estparîé d’vngros consstct entrele Frince de ÏEmprc dcs Pcrfles, (c’est à dire de riiitelligence as-
sistanteà ceste Monarchie W)çstePrincedesGrecs>drceluyduf)eupled’IJraeL PIus en la reuela-
non de saind Iean,chapitre douziesmec Ilyavn autre comhat entre le famct x^Prchange LMiches
accomjagnc dessiens, co'ntreht Dragon & ses comjagnons. Et sainci lude en sa Catholique, intro-
duisscle mesme çytnge,fe dehattant contre k Diahle, touchantle corps de 'JMoyse. A ce propos Pho-
cylidc.
âFèè cL&t 'Jkippnç kichv î7r ai'Spa.au> d'/Kots aAhoi ^
oi (j%j Z/rtpypyJjx xpAtov IzAvozios ;
Lès Derhons ajüsentaux hommesJes 'vns aux vns, ks âutr'es aux dutres : cjuipreferuent dernal ia creatu■-
revenantencemonde. Lesquels vers Ciement Alexandrin au cinquiesme liure deses Stromates,
estime feràpportcràce que les Ethniques attnbuentàtoutecreâture, quand elle naift, deux
gcnies oü esprits assistans, qu’ils appellent Demons : Et nôn seulementaux personnes, mais
encore auxiicux, edifices, Èmpires, Royaumes, 5l Citez, dont l’vn est tousiours apres à nous
pourchaster quelque mal, l’aiitre s’efforce de nous aider. Delaquelle opinion estoit aussi Em-
pcdocles, comme le tesmoigne Plutarque en son Traitftc deta tranquilhtéd’essrit.
Maispouràlaparfinterminer ce propos, Vulcanest pai* Homereopposéà Scamandre, 5C
ApoltonàNeptune , non tant fabuleusement qüe naturellement, comme dit Piutarqueau
Traûfté du premierfroidjC’est àdire, la chaleur contre la froidure,&: le sec,à l’humide.Se prc*
nant d’autrepartle seupour lesymbole&marquede lavie , 5c l’eaü pour celuy de la morc.
Carla chaleurest cause 5c indice de vie; 5c la mort naturelle piouient ordinairement de la
surabondance de la pituite,froide 5c hümide,qùi vient a estouffcr 5c esteindre la chaleur vitale
eftant cn nous. Au moycn dequoy Eschylen’a pas improprement appellé i’eau, le chastiment
du feu. Au reste,ce que Mercure est astorty contre Latone,cela veutdire laparole 5c memoire
contre i’obliuion. Car Latona, en GrecÀuéb , est ditte quasi Atiôti, oubl.iance ; dont apris son
appcllation je sseuuede Lethé auxenfers, au pastàge duquelles ames perdentla memoire dc
tout ce quileur est aduenu en ce monde. Et y a-il rien qui soit plus contraire l’vn à Pautre, que
!a fortc viuacitc du langage (dont Mercure estle condudeur) 5c des arts, enuers vnemorne
norance,&roubly?Lesautres Dieuxont auftichacun endroit soy leurpropre signification.
lcr
COMVS
contestation 5c debat ne doit pas estre moindre,mais bien plus grand, &; plus sîgnalé ; qui aii-
roit lemoyen de le veoir de pres, 5c le coniiderer a 1 œil. Ce n esb pas à dire pourtant que les
estoillesse combattentensemblecommeen champdebataille, ou envn ieu d’eschets , neles
corps celestes accumuiez dhcelles dans ie 2odiaque 5c dehors : mais pour les diuerses inclina-
tions appetits des conslellationsdes vnestendentà vnessset, les autresà vnautre, &c tirenc
apres soy !es facultez apparcntes, & occultes des choses produites icy bas, dont nous apperce*
uons bieiiles efFe$:s,mais nous n'ensçauons bomicmenties causes. Auciei doncques sont en~
nemisMars &c Venus de Saturne : Marsde luppiter: tous de Mars horsmis Venus: le Soleil
aiine Iuppiter ôc Venus :’pour aduerses parties îl a Mars, Mercure, &c la Lune : Venus efl: bien
vouluë detous,si ce n’est de Saturne; MercuredeIuppiter, Venus, 5c Saturne, hay du So-
leil,de la Lunc,&: de Mars: Amis de la Lune sont îuppiter, Venus 5c Saturne ; ennemis Mars,
5c Mercure. Tout cecy vaselon lesreigles 5c canons de i'Astrolôgie : Maisil se doitpiustost
cntendre pour les choses qui correspondenticy bas auxaftres, que pournoises ne côntentions
qu’ils puist'entauoir entr’euxlàhaut au cieljoù ils demeurfent exempts de toutesteiles pastionsj
ententifsseulement à faire & parfaire incessàmmenc ie cours, tel quil a pleu au souuerain
Creatcur&moteurleur ordonnerdésleprcmierestre.
R e s t e à cetsheute lapltis grande querelie dé toutes, celle du monde intelligibie, iàes-
meuë entrelcs Dieux; Cesontles AngesouDemons ,subsfcaîices separées: comme oniesap^
pelle,intelligencesafliftantesàtoutescorporeilescreatures, tantaüciel qu’en la terre; que le
grandDieuleur adcparties 5c assignees pour leur sauucgarde, 5c condui&e aux Royaumes
semblablement,5c toütesautrcsPrincipaiitez,auxRegions,peuples &villes. Cartoutainiî
queces chofes3chascune endroit soy, ontau ciel certaine estoile ou image quileurassistent,
aux Vnes plusparticulierementqstauxautresi Elies ont de mesme au monde intelligible vn
Ànge,mmistre, oubon-Demon quiles onten charge, auec infiiiis aittres soubs-Demons de
leur bandc: tous iesquélssontparles CabalistesappellezenfanS du Dieu desantiées.Desorte
que toutesfois 5c quantes que le Souüerain createur, en sa presciencC delibere esmouuoir aux
humains quelqüe guerre,peste, faminc, defolation, ruine, 5c calamité , en quelque Royaume,
Potentat, ville, ou pa'ïs, changement d’EstatjConquestes denations, 5c semblables ; Alorsny
plus ny moins que celadoit aduenir icy bas, precede là haut vne disputë 5c combat entre les
csprits assistans,selon qu’iiest cscrit en Isaie : Le Seïgneur des<mnéccs fera ja reueu'è deffm les sorces
du Souuera 'm la haut en sa cour cclejîe , &Jur les Rois dela terre en la terre. Eten Daniel chap. io»
estparîé d’vngros consstct entrele Frince de ÏEmprc dcs Pcrfles, (c’est à dire de riiitelligence as-
sistanteà ceste Monarchie W)çstePrincedesGrecs>drceluyduf)eupled’IJraeL PIus en la reuela-
non de saind Iean,chapitre douziesmec Ilyavn autre comhat entre le famct x^Prchange LMiches
accomjagnc dessiens, co'ntreht Dragon & ses comjagnons. Et sainci lude en sa Catholique, intro-
duisscle mesme çytnge,fe dehattant contre k Diahle, touchantle corps de 'JMoyse. A ce propos Pho-
cylidc.
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Lès Derhons ajüsentaux hommesJes 'vns aux vns, ks âutr'es aux dutres : cjuipreferuent dernal ia creatu■-
revenantencemonde. Lesquels vers Ciement Alexandrin au cinquiesme liure deses Stromates,
estime feràpportcràce que les Ethniques attnbuentàtoutecreâture, quand elle naift, deux
gcnies oü esprits assistans, qu’ils appellent Demons : Et nôn seulementaux personnes, mais
encore auxiicux, edifices, Èmpires, Royaumes, 5l Citez, dont l’vn est tousiours apres à nous
pourchaster quelque mal, l’aiitre s’efforce de nous aider. Delaquelle opinion estoit aussi Em-
pcdocles, comme le tesmoigne Plutarque en son Traitftc deta tranquilhtéd’essrit.
Maispouràlaparfinterminer ce propos, Vulcanest pai* Homereopposéà Scamandre, 5C
ApoltonàNeptune , non tant fabuleusement qüe naturellement, comme dit Piutarqueau
Traûfté du premierfroidjC’est àdire, la chaleur contre la froidure,&: le sec,à l’humide.Se prc*
nant d’autrepartle seupour lesymbole&marquede lavie , 5c l’eaü pour celuy de la morc.
Carla chaleurest cause 5c indice de vie; 5c la mort naturelle piouient ordinairement de la
surabondance de la pituite,froide 5c hümide,qùi vient a estouffcr 5c esteindre la chaleur vitale
eftant cn nous. Au moycn dequoy Eschylen’a pas improprement appellé i’eau, le chastiment
du feu. Au reste,ce que Mercure est astorty contre Latone,cela veutdire laparole 5c memoire
contre i’obliuion. Car Latona, en GrecÀuéb , est ditte quasi Atiôti, oubl.iance ; dont apris son
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tout ce quileur est aduenu en ce monde. Et y a-il rien qui soit plus contraire l’vn à Pautre, que
!a fortc viuacitc du langage (dont Mercure estle condudeur) 5c des arts, enuers vnemorne
norance,&roubly?Lesautres Dieuxont auftichacun endroit soy leurpropre signification.
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