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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0208
i86 M I D A S.
ment ïl âuroit resusi de rejfondre, &feferoit teu : muis comme puis apres, CMidas le prefsoitdeplu* forten
tdusfort sanscesfe , malgréluy â lafn ilauroitdelaschéde tellesparoles. Ofimcnce de Desiméespleines d’en-
nuys (si de mifieres, ne durant quau iouria iournée, de fortune laborieufe &perùble? a quelpropos mt contrai-
gnez.-'vous de dire ce quil fcroit beaucoup meilleur de ne fcauoirpoint i Car ceux-là furtous autres •viuent
exempts de douleur,qui ignorent leurspropres maux. ïe dts nfcdument, qu’aux bommes le meiileur eside ne
pas naistre, ny d’esire faidts participans de cette tres-nobie condition dr nature : & cela efi le plm que bon
àtoutes perfonnes de i’vn efide i’autre fexe. Pourle plus proche puis apres de ce qu’iis puissènt obtenir, en
premier lieu on doit mettre de mourir auplus tosi. Cela est apres ces vers du comique Alexis ci-
tez par Achenéeautroisiesme des Dipùosophisles, ibfin ytvzâl x°s,Tiçov W tnàv ytvmm
J‘, dç TOL.yt<s eivcij ni/\oço
Tousiours le meilleur ess ne naissre
Point du tout, ou fi L’on eft nay,
vMuoir vne sin la plus briesue.
£t Theognis :
Kjyjw(pwü&i, &:c. que vous pouuez voir és Adagcs d’Erasme fort au long; Optimum
non nafçi, auec deux braues ^pigrammes Grecs ,pro&contra ,* à quoy se soubscrit Ausonc con-
cluantainh.
Optima Graiorum fintentia, quippe hominï aiunt,
Non nasci ejse bomtm, aut natum cito worte perire.
MaximUs Tyriustrai&ant cettefable de Midas qui pritd’aguct le Satyre, duquei ii impetra
que tout ce qu’ii toucheroit de.uint incontinêt or,refere cela au mauuais esprit qui est pris eny-
uréjluy versantdu vinau visage.Toutesaliegories,à quoy ces bons Peres se sont efforcez d’ap-
proprier lesfixionsPoëriques; pouràtoutlemoinsentirerquelque enseignement do<ftri-
Ælian. ne.MaisÆlian au 3.1iuredcla Diuersehistoire.apresThcopompus,desduitbienplusamplc-
ment toùt cecy:vray ounon vray quecesoit;toutesfoisdigneden estrcpointlaiste derriereen
vn endroit si à propos. Cesilene (dit-il) fut sis d’vne Nympheinserieure de condition quant aux
P)ieux,mMspardeJfm ausii ceüe-là des morttls, & La mort mcfme. OVLidas & tuy eurent vnesort eftroicte ac-
cointance enstembie,&consererentmaintessois deplusieurs excellentcs choftes, & helles. Entre ies autres ce Si-
lene luy dit vn iour, Jpuc L’Europesicsssie, & L’ÔEsrique n’eftoïent que des Isles enuironnêes tout à i’entour de
la mer Oceane : mais qu’ily auoïtvne terre-serme ati delà de ce Globe icy,dont la grandtnr estoit deftmefttrce,
voire comme infinie. Jsue là eftoientproduites diucrftessortes d’animaux merucilleuftmentgrands, &pareil-
lementdes perfinnes quiy habitoientplusgrandes deuxsois que noftreftature commune. Et que cepeu de t.emps
que nous vïuons ne leur snfsistoitpasynais lepasfoientau douhk.zAuoicnttoutpiein de bellesgrandes Citez,&
des sormes de viure loutes dijserentes : des loix aufii &ftatuts au rèbours des noftres. La eftoient deux Villes
surtoutes antres d’vnegrandeur eftrange,n’ayans rien defemblabie entr 'ellesjdont l’vnesè nommeitMachi-
me, c'eft àftçauoir belhqueuste ; & l’autre Eufèbe ou Debonnaire > les habitans de laquelle creatures douces &
benignes, vïuoienten toute tranquilEité& repos-, auec de tres-grandes richeffts, & vne extrème abondance de
biens, qtt ils recueilioient de la terrefttns aucuns bœuss ny charrues : au moyen.dequoy ilne leureftoitpoint be-
siin de ia iabourer ,ny enstemencer. Etsieftokntencore ( aurapportdece Silene) exemptsde toutes maladtes:
pafsans le cours entierement de leur aage à rire ioyeufment,&fte donner au bon temps &plafir. Sigrands ob-
ftruateurs au refte d’equité& iusticeft hors & alknez. de toutes comentions,noïstes,partialitez, & debats,que
lcs Dieux meftmes ne cleftdaignoicntpas quelquefois dc conuerser auec eux.Mais lcs autres qui habitcnt Machk
meftontgens beliiqueux aupofiible ayansfàns cesfe le côrfelet en dos,& qui ne bougent de Ugucrre, à coquerir
& rangerfeus leur obeyfsiince les peupies voisins.Jpue cette Citècommandoit àplujïeurs sortes degensydeftant
point d’ordinaire les habitans d’ïcelle en rnoindre nombre que de deux miliÏQns. lls meurent bitn quelquefoïs
de maladiemais cela adukntrarement, car ils demenrcnt leplmfouuentà laguerre,srapez de coups de pkr-
re,ou dc leuiers, pourcc qn’ïis nepeuuent eftre blessez dcfer. Ils ont de tor & de L’argent en tres-grande abon-
dance:de frte qne torparmy eux eft en moindre esime qne le ser n eft à nous. Ii difeitdauantage que quelque-
soïs ïls èesoient ejfonez de defeendre en nos desfustliîes lfcsi& que dcsia en effoit bien àrriué deçà la mer iuf
qucs aux Hypcrborèens lenombrede dix miliionsnnais qn’apresauoirentendu qne c esokntlesplus deuots &
seruènîs à la religionde tom ?ious antres tranfnondains, ils les mesiriferent commegens de nuiie vakur, &
indignes totalement quon s* addresistà eux,tellement qtiïls ne vonlurentpointpassir outre. Et adioustoitpuà
apres ( ce qui estbienplm admirable ) qti ily auoït encore certains antrespeuples cn ces quartkrs-là, apptlkz
Mercpes, qui pofsedoientplufienrs belks grandes vilks ;furlasontkre desquelles estoitcertain endroit appellé
i_Anoste, comme qui diroit sns retcur ftcmbUbie à vn goulphre, cu hidenfe ouuerture, n’ayant aucune di-
slincèion ny de tentbres, ny de lumiere, rnals d’vn air obsicnrfeulement, efiars de tom cofhz, & entremefède
iè nescay queile rougeur. trantrs ce lien-là coulentdeux riuieres, l’vne de voluptè &piasir, l’autre d'en-
nny & safcherki surles borâs desquelks fontplantcz, des arbres de lagrandeur d svn Vlatàne. Ceux de U rinie-
re de tristefseportent des srmèss d’vne mejine nature & effeci,dontsiquelqu’vn vient à ?nanger, ii iettera tant
de larmes, que tont le rejfe de sa vk ilfondra enpleurs &gemissemens, & ainsisnira ses iours. CMaü ics au-
tres qui na jsent le long de U riuiere de resiouyfsance,prodnifent vnsiruïèt hkn dijsirahlable du dcsftsiiit. Car
quï
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ment ïl âuroit resusi de rejfondre, &feferoit teu : muis comme puis apres, CMidas le prefsoitdeplu* forten
tdusfort sanscesfe , malgréluy â lafn ilauroitdelaschéde tellesparoles. Ofimcnce de Desiméespleines d’en-
nuys (si de mifieres, ne durant quau iouria iournée, de fortune laborieufe &perùble? a quelpropos mt contrai-
gnez.-'vous de dire ce quil fcroit beaucoup meilleur de ne fcauoirpoint i Car ceux-là furtous autres •viuent
exempts de douleur,qui ignorent leurspropres maux. ïe dts nfcdument, qu’aux bommes le meiileur eside ne
pas naistre, ny d’esire faidts participans de cette tres-nobie condition dr nature : & cela efi le plm que bon
àtoutes perfonnes de i’vn efide i’autre fexe. Pourle plus proche puis apres de ce qu’iis puissènt obtenir, en
premier lieu on doit mettre de mourir auplus tosi. Cela est apres ces vers du comique Alexis ci-
tez par Achenéeautroisiesme des Dipùosophisles, ibfin ytvzâl x°s,Tiçov W tnàv ytvmm
J‘, dç TOL.yt<s eivcij ni/\oço
Tousiours le meilleur ess ne naissre
Point du tout, ou fi L’on eft nay,
vMuoir vne sin la plus briesue.
£t Theognis :
Kjyjw(pwü&i, &:c. que vous pouuez voir és Adagcs d’Erasme fort au long; Optimum
non nafçi, auec deux braues ^pigrammes Grecs ,pro&contra ,* à quoy se soubscrit Ausonc con-
cluantainh.
Optima Graiorum fintentia, quippe hominï aiunt,
Non nasci ejse bomtm, aut natum cito worte perire.
MaximUs Tyriustrai&ant cettefable de Midas qui pritd’aguct le Satyre, duquei ii impetra
que tout ce qu’ii toucheroit de.uint incontinêt or,refere cela au mauuais esprit qui est pris eny-
uréjluy versantdu vinau visage.Toutesaliegories,à quoy ces bons Peres se sont efforcez d’ap-
proprier lesfixionsPoëriques; pouràtoutlemoinsentirerquelque enseignement do<ftri-
Ælian. ne.MaisÆlian au 3.1iuredcla Diuersehistoire.apresThcopompus,desduitbienplusamplc-
ment toùt cecy:vray ounon vray quecesoit;toutesfoisdigneden estrcpointlaiste derriereen
vn endroit si à propos. Cesilene (dit-il) fut sis d’vne Nympheinserieure de condition quant aux
P)ieux,mMspardeJfm ausii ceüe-là des morttls, & La mort mcfme. OVLidas & tuy eurent vnesort eftroicte ac-
cointance enstembie,&consererentmaintessois deplusieurs excellentcs choftes, & helles. Entre ies autres ce Si-
lene luy dit vn iour, Jpuc L’Europesicsssie, & L’ÔEsrique n’eftoïent que des Isles enuironnêes tout à i’entour de
la mer Oceane : mais qu’ily auoïtvne terre-serme ati delà de ce Globe icy,dont la grandtnr estoit deftmefttrce,
voire comme infinie. Jsue là eftoientproduites diucrftessortes d’animaux merucilleuftmentgrands, &pareil-
lementdes perfinnes quiy habitoientplusgrandes deuxsois que noftreftature commune. Et que cepeu de t.emps
que nous vïuons ne leur snfsistoitpasynais lepasfoientau douhk.zAuoicnttoutpiein de bellesgrandes Citez,&
des sormes de viure loutes dijserentes : des loix aufii &ftatuts au rèbours des noftres. La eftoient deux Villes
surtoutes antres d’vnegrandeur eftrange,n’ayans rien defemblabie entr 'ellesjdont l’vnesè nommeitMachi-
me, c'eft àftçauoir belhqueuste ; & l’autre Eufèbe ou Debonnaire > les habitans de laquelle creatures douces &
benignes, vïuoienten toute tranquilEité& repos-, auec de tres-grandes richeffts, & vne extrème abondance de
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siin de ia iabourer ,ny enstemencer. Etsieftokntencore ( aurapportdece Silene) exemptsde toutes maladtes:
pafsans le cours entierement de leur aage à rire ioyeufment,&fte donner au bon temps &plafir. Sigrands ob-
ftruateurs au refte d’equité& iusticeft hors & alknez. de toutes comentions,noïstes,partialitez, & debats,que
lcs Dieux meftmes ne cleftdaignoicntpas quelquefois dc conuerser auec eux.Mais lcs autres qui habitcnt Machk
meftontgens beliiqueux aupofiible ayansfàns cesfe le côrfelet en dos,& qui ne bougent de Ugucrre, à coquerir
& rangerfeus leur obeyfsiince les peupies voisins.Jpue cette Citècommandoit àplujïeurs sortes degensydeftant
point d’ordinaire les habitans d’ïcelle en rnoindre nombre que de deux miliÏQns. lls meurent bitn quelquefoïs
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indignes totalement quon s* addresistà eux,tellement qtiïls ne vonlurentpointpassir outre. Et adioustoitpuà
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slincèion ny de tentbres, ny de lumiere, rnals d’vn air obsicnrfeulement, efiars de tom cofhz, & entremefède
iè nescay queile rougeur. trantrs ce lien-là coulentdeux riuieres, l’vne de voluptè &piasir, l’autre d'en-
nny & safcherki surles borâs desquelks fontplantcz, des arbres de lagrandeur d svn Vlatàne. Ceux de U rinie-
re de tristefseportent des srmèss d’vne mejine nature & effeci,dontsiquelqu’vn vient à ?nanger, ii iettera tant
de larmes, que tont le rejfe de sa vk ilfondra enpleurs &gemissemens, & ainsisnira ses iours. CMaü ics au-
tres qui na jsent le long de U riuiere de resiouyfsance,prodnifent vnsiruïèt hkn dijsirahlable du dcsftsiiit. Car
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