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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0548
5i6 L E S TOILES.
coaceruation desquels se sortne 6c procrée premierement le binaire ou ligne s’èsbndant ên
îono-ueur sans aucune latitude ny dpoisIeur,àsçauoir ces filamens deliez&: subtils, dont é$
deux ddsus-ditessaisonsparvndoux tempsciair&serain, toutelasurfacede la tcrreest ten-
due 6c ionchée. Cela puis-apres se vcnant ioindre 6c amasser Tvn contre Tautre à guise de
lio-nes, constituent la superfïcie epipedale, dont la premiere flgure parfaide 6c enfermée est le
triangle, comme cellequi alemoins de cbings, puis lequadrangie: 6c ssnaiement ies corps
solides absolusentoutes leursdimensionsôcmesurcs. Cestemanierede Philosophiesemblera
bien estrange à quelqües-vns,de prendre pourprincipes, non les quatre demes,mais lesnom-
feres&siguresjàsçauoir vn^ deux, troiSj&quacre, qui sont ensemble ledix,Iafin&:reposde
toutes choses, le poind, laligne, lasuperficie,Ôc le corpssoiidc, les atomes, les silamens com-
posezd’iceux, latoilequen tissentles Araignées,&lcglobe oupelottondu charpy denature;
autrement lafilasse de nostre Dame, comme on sappelle eommunément. Mais tout cela se
peut apperceuoirsensiblement ende reausimpledepuits ou fontaine, laquelle estant deuë-
mentgoüuernée par les regiinesdu feu,se recongelle premierement en atomes,qu’onvoid
voldger dedans seau, tout ainsi que ceux du Soleil parmy Tair : puis en ces filamens,& conse-
quemmcnt envn sel solideÿdont ilsepeutvoir d’estranges besongnes. De manierequenon
sans cause Thales a constitué i’eau pour le premier fondement de toutes choses, 6c Heraclite
le seu : car les Atomes,ou premiers simples corpusculcs de ces deuxelemens,sont cause prime-
raine &dire<ftede la procreationde toutes choses: la terreôe l’air y interuenans puis-apres
comme collateraux 6c coadiuteurs. Mais îl est temps desortirde cestedigression, pour voir ce
qùe Pline dit aussi de sa part des Àraignées au z^.chapitre, ii. liurc, car aussi bien auohs-nous
desiaparléde.cecÿsar lé tabîeaiide Scainàndre, 6C en discourrons plusamplement quelque
iour, Dieu aydant, en nostre trai&é des Corpuscules.
Des Araignees, lespluspetites ne tijjent point : les plusgrmdes creusent certaims entrées oti
petits trousàsseurdeterre. Latroijkssnecssecedecesbflions cftJurtJignalée,pour lindujîne&fubti'uiide
fin ouurage. Elle ourditsa toile, d iessoffe d’vne telie besongne> son ventre sournit> foit que la dijjosition-
d’keluy à certainesiiifon de iânnée fi ccrrompepourcet ejseM ( ainjsnsue leveutDemocrite) ou quc là dedans
foit quelque serttle natureqroduisant ceste maniere diesiaim. Et d’vn ongksi rasis sr posé> d’vn sletsi bien
arrondy & égalsileson cnsie> •vsantdefiy en lieu de contrepoids. Elle commence à tistre du beau mitieu>&paf
•vn cèrne mene inftemcnt au compas nouesa traime> accrochant les maïlles d'vn nœud indijjoluble par distan**
ces tousiours égales, mais qui dtvn petit& eftroitmoulle viennentpeu àpeu à s yeftargir&accroiftre. Aufur-
plusdequel artisice cacbent-elles les meftres&tendons deleur Panthiere staicte à escuelle > pour attraper let
woufchesvoltigeantes à l’enuiron ? Cowbien peuparoist-il> que l’cxacte entrclassementd.e leur soile jàicie <1
guisi d*vn saz, on tamis deuft estrepropre à cela ? Nela maniere de la tisifeure glaante de sby> conduite par vne
grande diligence d’art ? Combien lafehe & obeïjsanteftle brandillement de lct Pantkiere> pour ne resufter rim
de ce qui vient âonner dedans^ tenant toutexjres alongé le mestre qui est aupremiersront i Deforte quil saut
comprendreparimagination>ce que makaisementonpourroitdisternerà l'œil: Carausii bien comme êsftlets
les lignes se venans rençontrer enfemble > s*amortijfent toutes en vn cul de sac. De quelle architectnre puu
apres fon creux eft-il lambr siê>plus houssu deuers les sroidures ? Combience caut& ruzé anitnalft retire^il
loingdu milieuà l’estart,seignant d'entendre àquelque autre chose > Et cncoresfe rensermant en sa tasn 'tt-
re> d’vnc saçon qnon ne sçauroit appercenoir bonnement s’ily a quelqu’vn ou non là deâans.Dauantage quelis
est la sorce&sermeté de ceste toile encontre les vents âonnans à trauers> & lagrande quantitéde poudre qui
Pajfaïst & charge desfm ? La tentured’icelle en largeur fe void souuent entre deux arhres > quand l’Araignes
hefongne defin mejtier> & apprend à ourdtr i mats la longtieurdusilprend du haut en bas : & derechesde U
terre long d'iceluy monte & defcend divne legereté nompareille >fe coulant&slant tout enjemble. Jpucfî
quelque proye vient à donnerlà dedans> combten vigilante & toutepreftese tient-elle poury acccurir ? Et en~
cores que laprisefeità l’vn des bouts>ft s’en va-elle neantmoins droit aumilieu de la teik>aftn que la secouant
detoutsinpouuoir>cequiy tient s’enueloppedu tout. S’ily a là dejsius quelque chofe rompnè > elle fiudain U
rhabille> la refaisant ausii nette que deuant : Car cefte beftïele chasfe ausii auxpetits lez,ardeaux> îes bricollant
depleine abordse dansfinpan de rets> &puisleurvenant morsiller les babines. Pajsetemps,certes> tropplak
sant à voir>& quift pourroit meftureraux combats des Amphitheatres, quandilarriue àpoincinommê\ L’ott
tire quant & quant de ces animauxvne maniere deprediBton * carfilesriuieres ftont pour se desborder, ils
ejleuentleur toileplushaut, ne tissansgmresparvn temps ftrain, maislors fteulement que le ciel est couuertt
de ftorte quegrand nombre d’Araignées estsigne insaillible depluye. On tstimesinalement que c’est la semelle
qui tistftfelon le deuoir de fon ftxe, & qut le maste entendcependant à la chastste. ^Ainsichacun d’eux de sapan
eompenfe l’ossice & labeurde l'autre.
ântigone;
coaceruation desquels se sortne 6c procrée premierement le binaire ou ligne s’èsbndant ên
îono-ueur sans aucune latitude ny dpoisIeur,àsçauoir ces filamens deliez&: subtils, dont é$
deux ddsus-ditessaisonsparvndoux tempsciair&serain, toutelasurfacede la tcrreest ten-
due 6c ionchée. Cela puis-apres se vcnant ioindre 6c amasser Tvn contre Tautre à guise de
lio-nes, constituent la superfïcie epipedale, dont la premiere flgure parfaide 6c enfermée est le
triangle, comme cellequi alemoins de cbings, puis lequadrangie: 6c ssnaiement ies corps
solides absolusentoutes leursdimensionsôcmesurcs. Cestemanierede Philosophiesemblera
bien estrange à quelqües-vns,de prendre pourprincipes, non les quatre demes,mais lesnom-
feres&siguresjàsçauoir vn^ deux, troiSj&quacre, qui sont ensemble ledix,Iafin&:reposde
toutes choses, le poind, laligne, lasuperficie,Ôc le corpssoiidc, les atomes, les silamens com-
posezd’iceux, latoilequen tissentles Araignées,&lcglobe oupelottondu charpy denature;
autrement lafilasse de nostre Dame, comme on sappelle eommunément. Mais tout cela se
peut apperceuoirsensiblement ende reausimpledepuits ou fontaine, laquelle estant deuë-
mentgoüuernée par les regiinesdu feu,se recongelle premierement en atomes,qu’onvoid
voldger dedans seau, tout ainsi que ceux du Soleil parmy Tair : puis en ces filamens,& conse-
quemmcnt envn sel solideÿdont ilsepeutvoir d’estranges besongnes. De manierequenon
sans cause Thales a constitué i’eau pour le premier fondement de toutes choses, 6c Heraclite
le seu : car les Atomes,ou premiers simples corpusculcs de ces deuxelemens,sont cause prime-
raine &dire<ftede la procreationde toutes choses: la terreôe l’air y interuenans puis-apres
comme collateraux 6c coadiuteurs. Mais îl est temps desortirde cestedigression, pour voir ce
qùe Pline dit aussi de sa part des Àraignées au z^.chapitre, ii. liurc, car aussi bien auohs-nous
desiaparléde.cecÿsar lé tabîeaiide Scainàndre, 6C en discourrons plusamplement quelque
iour, Dieu aydant, en nostre trai&é des Corpuscules.
Des Araignees, lespluspetites ne tijjent point : les plusgrmdes creusent certaims entrées oti
petits trousàsseurdeterre. Latroijkssnecssecedecesbflions cftJurtJignalée,pour lindujîne&fubti'uiide
fin ouurage. Elle ourditsa toile, d iessoffe d’vne telie besongne> son ventre sournit> foit que la dijjosition-
d’keluy à certainesiiifon de iânnée fi ccrrompepourcet ejseM ( ainjsnsue leveutDemocrite) ou quc là dedans
foit quelque serttle natureqroduisant ceste maniere diesiaim. Et d’vn ongksi rasis sr posé> d’vn sletsi bien
arrondy & égalsileson cnsie> •vsantdefiy en lieu de contrepoids. Elle commence à tistre du beau mitieu>&paf
•vn cèrne mene inftemcnt au compas nouesa traime> accrochant les maïlles d'vn nœud indijjoluble par distan**
ces tousiours égales, mais qui dtvn petit& eftroitmoulle viennentpeu àpeu à s yeftargir&accroiftre. Aufur-
plusdequel artisice cacbent-elles les meftres&tendons deleur Panthiere staicte à escuelle > pour attraper let
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grande diligence d’art ? Combien lafehe & obeïjsanteftle brandillement de lct Pantkiere> pour ne resufter rim
de ce qui vient âonner dedans^ tenant toutexjres alongé le mestre qui est aupremiersront i Deforte quil saut
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loingdu milieuà l’estart,seignant d'entendre àquelque autre chose > Et cncoresfe rensermant en sa tasn 'tt-
re> d’vnc saçon qnon ne sçauroit appercenoir bonnement s’ily a quelqu’vn ou non là deâans.Dauantage quelis
est la sorce&sermeté de ceste toile encontre les vents âonnans à trauers> & lagrande quantitéde poudre qui
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terre long d'iceluy monte & defcend divne legereté nompareille >fe coulant&slant tout enjemble. Jpucfî
quelque proye vient à donnerlà dedans> combten vigilante & toutepreftese tient-elle poury acccurir ? Et en~
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rhabille> la refaisant ausii nette que deuant : Car cefte beftïele chasfe ausii auxpetits lez,ardeaux> îes bricollant
depleine abordse dansfinpan de rets> &puisleurvenant morsiller les babines. Pajsetemps,certes> tropplak
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tire quant & quant de ces animauxvne maniere deprediBton * carfilesriuieres ftont pour se desborder, ils
ejleuentleur toileplushaut, ne tissansgmresparvn temps ftrain, maislors fteulement que le ciel est couuertt
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eompenfe l’ossice & labeurde l'autre.
ântigone;