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https://doi.org/10.11588/diglit.27697#0627
LES IOVEVRS. 603
pler, vous seraasTez remarquable, ne fust-ce qua 1 armeure quelle a en-
dossee,familiere à elle,cedisentlesPoëtes, comme si elle estoitnée auec-
ques, Scàses yeux versqui estincellent hors de son armet ie 11e sçay quelle
fierté, sesioüescolorées dvnteintvermeil,rnaisauecquesvnevinleappa-
rence. Lautre au reboursparlemignardlous-rire empreint en elle, &les
amorses de ce voluptueux tilsu dont elle est ceinte, qui attrait mesmes en la
peinture, nousdenotent assezqui elle est. Quant à la troisiesme, son port
graueScsavenerable representationpleinedeMajesté Royale, ladeclarent
estre Iunon. Mais que veulent-elles en cet endroit? ny quel besoin est-ii
qu eltes sy retrouuent de compagnie? La grand nef Argo equipée de ces
cinquante vaillans Princes est allée surgir dans le Phafe, apres auoir outre«
passe le Bosphore, SC les Symplegades: car vous voyez bien ce sseuue-là
estendu Sctout plat de son long, parmy force ioncs Sc roseaux, dVn fier
asped, auecques de gros ssots espois de cheueux, qui luy pendent de costé
& d autre, SL vne grosse barbe toufFuë herissee, Sl les yeux pers verdastres,
&deFeauengrandeabondance,qm neseversepasdVnecruche, maisim
ondant de toutes parts, nous csonne assez à cognoistre quelle grande quanti-
té ilendoit charrier àlamer.Orvousoyezbien,cemesemble,leffbrt&fa-
tigue de ce nauigage, SL ce queles Poëtes racontent à Tenuy l’vn de 1 autre,
de la toison d’or, SC de la galeasse Argo, que suiuant la Poesie d'Homere, ils
appellét labien soignéedVnchacun. Maislesnautonniers sontpourlepre-
sent occupezàdelibererdeleurentreprise. QuantauxDeesses, ellesentre-
viennent icyà sinstance&prieredeCupidon,requeransMedéefille d’Æ»
tes,deleurassisteràIaconseruationde cesnauigans: S£pourleioyerde son
bon office, la mere d'Amour luy monstre vne belle pelotte dor ée, qu elle dit
auoirestéfaiâie pourleioiiet delupiter, maisvousvoyezbienquil y a de
lartificeencestepeinture,laDeesseestant veftue d’vne robbede toiled'or,
dont la manufadure est telle, qu on la peut trop mieux comprendre en
respritqueladiscerneràsœil,où elle variedVnbleu celeste, dont brillent
des ondoyemensquitournoient, Scsevont enfin rabattre en eux-mestnes*
essançansenhautvntres-vif Sctres-promptesclatdelueur à guisedesclair,
qui se pourroit accompaser à la splendeur estincelante du ssambeau des
astres. Cestui-cyenfin (Cupidon) neregardeplusdesormais à sesosselets,
ains Ies a iettez là par terre, SCen se pendant aux pans de robbe de sa mere,
la presse deluy accomplir sapromesse, car il ne se veut pas desister deson en~
treprise.
ANNOTATION.
Ovr plus claite intelligeneedupresent tableau, iî nenuiradc riendamener
01 icy ce îieuentierdu-vingt-deuxiesmed'Hyginus : ^AEtesflsdu Soleileut rejsonfc
C de l’oracle qu il iouyroit de fon Royaume tanî & Jtlonguement que lapeau du bellier que
Ç Fbryz,m auoit dedtée an Temple dcMars, s’y conserueroit : au moyen dequoy Iafoneflant
arrius a Colchos pour Eauoir, cAEtesluypropofà cefte côndition, qu’il luy conuenoitpremie*=*
rement atteller les taureaux qui iettoient senpar lcs narines, avnioug diamantin, & la~
bourervn champ,pour apresy femerles dents dudragonde dedansvne fallade ou casquet, dont viendroient a
missrefoudain degrcjfes. troupes de gens armez*, quï enx-mefmes s’entre-tueroient. Surquoy Iunonqui auoit
\ E E e ij
pler, vous seraasTez remarquable, ne fust-ce qua 1 armeure quelle a en-
dossee,familiere à elle,cedisentlesPoëtes, comme si elle estoitnée auec-
ques, Scàses yeux versqui estincellent hors de son armet ie 11e sçay quelle
fierté, sesioüescolorées dvnteintvermeil,rnaisauecquesvnevinleappa-
rence. Lautre au reboursparlemignardlous-rire empreint en elle, &les
amorses de ce voluptueux tilsu dont elle est ceinte, qui attrait mesmes en la
peinture, nousdenotent assezqui elle est. Quant à la troisiesme, son port
graueScsavenerable representationpleinedeMajesté Royale, ladeclarent
estre Iunon. Mais que veulent-elles en cet endroit? ny quel besoin est-ii
qu eltes sy retrouuent de compagnie? La grand nef Argo equipée de ces
cinquante vaillans Princes est allée surgir dans le Phafe, apres auoir outre«
passe le Bosphore, SC les Symplegades: car vous voyez bien ce sseuue-là
estendu Sctout plat de son long, parmy force ioncs Sc roseaux, dVn fier
asped, auecques de gros ssots espois de cheueux, qui luy pendent de costé
& d autre, SL vne grosse barbe toufFuë herissee, Sl les yeux pers verdastres,
&deFeauengrandeabondance,qm neseversepasdVnecruche, maisim
ondant de toutes parts, nous csonne assez à cognoistre quelle grande quanti-
té ilendoit charrier àlamer.Orvousoyezbien,cemesemble,leffbrt&fa-
tigue de ce nauigage, SL ce queles Poëtes racontent à Tenuy l’vn de 1 autre,
de la toison d’or, SC de la galeasse Argo, que suiuant la Poesie d'Homere, ils
appellét labien soignéedVnchacun. Maislesnautonniers sontpourlepre-
sent occupezàdelibererdeleurentreprise. QuantauxDeesses, ellesentre-
viennent icyà sinstance&prieredeCupidon,requeransMedéefille d’Æ»
tes,deleurassisteràIaconseruationde cesnauigans: S£pourleioyerde son
bon office, la mere d'Amour luy monstre vne belle pelotte dor ée, qu elle dit
auoirestéfaiâie pourleioiiet delupiter, maisvousvoyezbienquil y a de
lartificeencestepeinture,laDeesseestant veftue d’vne robbede toiled'or,
dont la manufadure est telle, qu on la peut trop mieux comprendre en
respritqueladiscerneràsœil,où elle variedVnbleu celeste, dont brillent
des ondoyemensquitournoient, Scsevont enfin rabattre en eux-mestnes*
essançansenhautvntres-vif Sctres-promptesclatdelueur à guisedesclair,
qui se pourroit accompaser à la splendeur estincelante du ssambeau des
astres. Cestui-cyenfin (Cupidon) neregardeplusdesormais à sesosselets,
ains Ies a iettez là par terre, SCen se pendant aux pans de robbe de sa mere,
la presse deluy accomplir sapromesse, car il ne se veut pas desister deson en~
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ANNOTATION.
Ovr plus claite intelligeneedupresent tableau, iî nenuiradc riendamener
01 icy ce îieuentierdu-vingt-deuxiesmed'Hyginus : ^AEtesflsdu Soleileut rejsonfc
C de l’oracle qu il iouyroit de fon Royaume tanî & Jtlonguement que lapeau du bellier que
Ç Fbryz,m auoit dedtée an Temple dcMars, s’y conserueroit : au moyen dequoy Iafoneflant
arrius a Colchos pour Eauoir, cAEtesluypropofà cefte côndition, qu’il luy conuenoitpremie*=*
rement atteller les taureaux qui iettoient senpar lcs narines, avnioug diamantin, & la~
bourervn champ,pour apresy femerles dents dudragonde dedansvne fallade ou casquet, dont viendroient a
missrefoudain degrcjfes. troupes de gens armez*, quï enx-mefmes s’entre-tueroient. Surquoy Iunonqui auoit
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