PROTHESILAVS. 72,
destrompettes, le battement des ubourins, accompagné d’vngay refueil de fhijjres & de cornets eflcurdifi
d vne eflrange forte, & esionne les enmmis-, Et quandvousJcrez> arriuéiufques au ioindre,. auant que dc ve-
qui esbloüyra lesyeüx de vos aduerfeiirespar vn belliqueux essclat cjflroyablc: que sils en veulent vfler dc mcflne,
aùmoins leur refpondrez- vous en cela,&Jèrez cssgaux, leur donnant pareil efpouuentement & frayeur qiiils
vous donneront: & s’ils ne le fontyvous aurez* cet aduantage fetrcuxjiqu’iivousflaut cn toutes fortesparfor-
cer de leurfairepeur. Mais Vegece liure troisiesme chapitre treiziesmc, sernbie rsestre pas du
tout de cecte opinion: Jpuefera celuy qmarnuean eombatairfiqn’outre &hors â'haleinêLsanctessont
euitéa lenrpouuoir : &parcy-deuant quelqueschefs d'armées Romames nes'cn ejianspds flçeu <rarder,parin-
trauailqniiaenduré, auecques vn allegre & raflris: Et sinablement de venir s’aitaquer en courant contre cettx
qui vous attendent de piedcoy en afltette ferrne. Toutesfois cela sc doit plustosl referer à quelque
grosseexcelsiüe traidc qu on auroitfai&faireàses soldars àlahaste:d£ de pleine arriuée les me-
nerau combat sans les faire rafraichir &:repaistre, que nonpas du chocde deux bataillcs qui
seroientcsgallement seiournces. Cesar mesme lereprouueroic, comme onpeut voirehplu-
steursendroidsdeson histoire,&:desautres CapitainesRomains. Au demeurantles Laccde-
moniensqui furentdurant leurvogue îes meilieurs combattansde la Grece, non sanscause
obseruoient cette institution, quimonstre fortconuenir auecques cequc ddsus d’Homere,
d aller d’vn pâs compaste à la chargeaù son des ssutces &: chaîemies,comme le tesmoigné Plu-
tarque en assezd’endroits, &: rnesme au traidé derefrener la cholere, & és dids nocables dü
Roy Agesilaus: lequel enquis pourquoy ils faisoientainsi posemëtmarcher îeurs gens au com-
bat au son de ces doüx instrumehs mesurcz: pour cognoistrc,respond-ilj cetix qüiy procedent
d’asteurance -, sont vaiîîans, d aùecques lescoiiards estourdis, quclapeuraaccoustuméde
precipiter,&:lesfaiâ:haster,&:criaillerdelacrainte qu’ilsontiainsiquordinairement ü aduiêc
àceuxqui en quelque lieuà rescartseretroüuent seuls cntenebres. Mais plüs expressemcnt
Aulugelle liure premier chapitre vnziesme de ses nuids Artiques. Thucydide efcrit qneles Lacede-
woniensygens belliqueux entre tous autres,& tres-valeureux combattans, auoient accoussnméd'vfer en leurs
rencontres & batatlles^ non de trompcttes ou de cornets, niais d'vne douce karmonie dcfluttes: nonpour àucttn
scrupule nyfl'uperflition, nypourexciter&haussfcrlescœnrs dauantage,ainsplussoft pour les rtfrener,&les ren-
dreplus raflis & ramoderez : cc que ceite harmonie cjfeBuè; nejhmas quantâ eux rienplusproprepour la vaii-
lancejors qu ’il eftqueftion de chocquerl'ennemy & donner dedans,ny pour lasauueté& conjcruation desgens
de guerre, quc de tes radoucir & miiiguerpar desJons doux &gracieux,à ce qutls m f laijfent trdjporterpar
vne impetuoftté ejfrenéc & bouïllante ardeur. TeUement que qttand ils essoientprcfts de combattre,& leur
hatailie ia orâonnée, les ioüeurs de fluttes.entrc-meflez, parmyles rangs commençoïent àflonner : &là dfilu
par depofez, accords vcnerabies â'vne mtsiqnc militairc ,fe refrenoïtla trcp chaude ardem &fcrocitédeJol-
dats : depcur que s ejcartans, & laijsans lenr ordre indiferettementpar la fin ie qui lesponjferoit, tls nefsjfent
tndanger de flperdre. Aristote enses problemes, (adioustele mdme Aulugèîle) metcfue ceque
dessbs dcs Lacedemoniens estoitd’eux estably ainsi pour descouurir quelle estoit rastenrance
Ô£resolution des idldats, suiualit ce qui a esté allegué du Roy Ægcsilaus: car alîer posemenc
&:allaigrcment à vn si euidentperil, nepeücconuenirà vnelascheté &: fautede cœur, ny des
hommes s’accommoderaussipeu à cette gaye.deliberée & ioyeusemarche: ce que trai&e aus-
si Plutarqueenlaviè de Lycurgus. Iln’y a pas trente ouquaranteansqueles Escolsois, iene
sçay pas commeilsen vsent àcetteheure, auoientde coustnme d’allerau combatauson d’vne
cornemuse oudoucine. Mais pouracheuer îe lieü d’Aulugelle, qui faidencores àcepro-
pos, Jjue veut doncqnes dire cettetantajfre & animeufee clameur des Joldats Romains,que lesautheurs
de leurs annales&hissoires tesmoignent auoir toufeours esie praffiquéc d’eux auchoc & enj'ournement dcs
combats ? Commettoicnt-ilspar là qnelque faute contrclcsfiaiuts de lcur anctenne difetpline, ou s'Ufautplufe
tcssallcr en felenced’vn pas rassis & moderé,quandcle loingon s'esbranlepour ailer charger l cnnemy, afin de
ne s'outrerd*haleine? Ruis quandon vient depres aitx mains, c'eftalors quqn le doitchocquerde furte, & sef-
pounenter auecde grands cris &clameurs. Ce qui suftira pour accorder les coiitrarietez du propos
dont il est icy question.
Hiere auoit (fiède laplusgrande sruBure de femme qu'il eussoncqnes veue : & la plus belle quant &
quant. De cette Hiere femme de Telephe Roy de Mysie, ie n’en ay iamais rien leu en nullç
autre partqueiesçache : &: quant à sa grandeur &: beauté,c estle propre mesmeméntdes Poe*
tes,de ne depeindre soithomme soicfemme d'vne extraordinaire bcauté, à qui iïs n’attribuent
tousiours quelquc grande, haute &: droide taille : ainsi que faidt Hesiodc tout au commence-
ment de l’escu d’Hercules, parîant de sa mere Alcmene femme d’Amphitrion,de lamçstnç.
sorte à peu pres que fai(st icy Philostratc d’Hierc0
PPp
destrompettes, le battement des ubourins, accompagné d’vngay refueil de fhijjres & de cornets eflcurdifi
d vne eflrange forte, & esionne les enmmis-, Et quandvousJcrez> arriuéiufques au ioindre,. auant que dc ve-
qui esbloüyra lesyeüx de vos aduerfeiirespar vn belliqueux essclat cjflroyablc: que sils en veulent vfler dc mcflne,
aùmoins leur refpondrez- vous en cela,&Jèrez cssgaux, leur donnant pareil efpouuentement & frayeur qiiils
vous donneront: & s’ils ne le fontyvous aurez* cet aduantage fetrcuxjiqu’iivousflaut cn toutes fortesparfor-
cer de leurfairepeur. Mais Vegece liure troisiesme chapitre treiziesmc, sernbie rsestre pas du
tout de cecte opinion: Jpuefera celuy qmarnuean eombatairfiqn’outre &hors â'haleinêLsanctessont
euitéa lenrpouuoir : &parcy-deuant quelqueschefs d'armées Romames nes'cn ejianspds flçeu <rarder,parin-
trauailqniiaenduré, auecques vn allegre & raflris: Et sinablement de venir s’aitaquer en courant contre cettx
qui vous attendent de piedcoy en afltette ferrne. Toutesfois cela sc doit plustosl referer à quelque
grosseexcelsiüe traidc qu on auroitfai&faireàses soldars àlahaste:d£ de pleine arriuée les me-
nerau combat sans les faire rafraichir &:repaistre, que nonpas du chocde deux bataillcs qui
seroientcsgallement seiournces. Cesar mesme lereprouueroic, comme onpeut voirehplu-
steursendroidsdeson histoire,&:desautres CapitainesRomains. Au demeurantles Laccde-
moniensqui furentdurant leurvogue îes meilieurs combattansde la Grece, non sanscause
obseruoient cette institution, quimonstre fortconuenir auecques cequc ddsus d’Homere,
d aller d’vn pâs compaste à la chargeaù son des ssutces &: chaîemies,comme le tesmoigné Plu-
tarque en assezd’endroits, &: rnesme au traidé derefrener la cholere, & és dids nocables dü
Roy Agesilaus: lequel enquis pourquoy ils faisoientainsi posemëtmarcher îeurs gens au com-
bat au son de ces doüx instrumehs mesurcz: pour cognoistrc,respond-ilj cetix qüiy procedent
d’asteurance -, sont vaiîîans, d aùecques lescoiiards estourdis, quclapeuraaccoustuméde
precipiter,&:lesfaiâ:haster,&:criaillerdelacrainte qu’ilsontiainsiquordinairement ü aduiêc
àceuxqui en quelque lieuà rescartseretroüuent seuls cntenebres. Mais plüs expressemcnt
Aulugelle liure premier chapitre vnziesme de ses nuids Artiques. Thucydide efcrit qneles Lacede-
woniensygens belliqueux entre tous autres,& tres-valeureux combattans, auoient accoussnméd'vfer en leurs
rencontres & batatlles^ non de trompcttes ou de cornets, niais d'vne douce karmonie dcfluttes: nonpour àucttn
scrupule nyfl'uperflition, nypourexciter&haussfcrlescœnrs dauantage,ainsplussoft pour les rtfrener,&les ren-
dreplus raflis & ramoderez : cc que ceite harmonie cjfeBuè; nejhmas quantâ eux rienplusproprepour la vaii-
lancejors qu ’il eftqueftion de chocquerl'ennemy & donner dedans,ny pour lasauueté& conjcruation desgens
de guerre, quc de tes radoucir & miiiguerpar desJons doux &gracieux,à ce qutls m f laijfent trdjporterpar
vne impetuoftté ejfrenéc & bouïllante ardeur. TeUement que qttand ils essoientprcfts de combattre,& leur
hatailie ia orâonnée, les ioüeurs de fluttes.entrc-meflez, parmyles rangs commençoïent àflonner : &là dfilu
par depofez, accords vcnerabies â'vne mtsiqnc militairc ,fe refrenoïtla trcp chaude ardem &fcrocitédeJol-
dats : depcur que s ejcartans, & laijsans lenr ordre indiferettementpar la fin ie qui lesponjferoit, tls nefsjfent
tndanger de flperdre. Aristote enses problemes, (adioustele mdme Aulugèîle) metcfue ceque
dessbs dcs Lacedemoniens estoitd’eux estably ainsi pour descouurir quelle estoit rastenrance
Ô£resolution des idldats, suiualit ce qui a esté allegué du Roy Ægcsilaus: car alîer posemenc
&:allaigrcment à vn si euidentperil, nepeücconuenirà vnelascheté &: fautede cœur, ny des
hommes s’accommoderaussipeu à cette gaye.deliberée & ioyeusemarche: ce que trai&e aus-
si Plutarqueenlaviè de Lycurgus. Iln’y a pas trente ouquaranteansqueles Escolsois, iene
sçay pas commeilsen vsent àcetteheure, auoientde coustnme d’allerau combatauson d’vne
cornemuse oudoucine. Mais pouracheuer îe lieü d’Aulugelle, qui faidencores àcepro-
pos, Jjue veut doncqnes dire cettetantajfre & animeufee clameur des Joldats Romains,que lesautheurs
de leurs annales&hissoires tesmoignent auoir toufeours esie praffiquéc d’eux auchoc & enj'ournement dcs
combats ? Commettoicnt-ilspar là qnelque faute contrclcsfiaiuts de lcur anctenne difetpline, ou s'Ufautplufe
tcssallcr en felenced’vn pas rassis & moderé,quandcle loingon s'esbranlepour ailer charger l cnnemy, afin de
ne s'outrerd*haleine? Ruis quandon vient depres aitx mains, c'eftalors quqn le doitchocquerde furte, & sef-
pounenter auecde grands cris &clameurs. Ce qui suftira pour accorder les coiitrarietez du propos
dont il est icy question.
Hiere auoit (fiède laplusgrande sruBure de femme qu'il eussoncqnes veue : & la plus belle quant &
quant. De cette Hiere femme de Telephe Roy de Mysie, ie n’en ay iamais rien leu en nullç
autre partqueiesçache : &: quant à sa grandeur &: beauté,c estle propre mesmeméntdes Poe*
tes,de ne depeindre soithomme soicfemme d'vne extraordinaire bcauté, à qui iïs n’attribuent
tousiours quelquc grande, haute &: droide taille : ainsi que faidt Hesiodc tout au commence-
ment de l’escu d’Hercules, parîant de sa mere Alcmene femme d’Amphitrion,de lamçstnç.
sorte à peu pres que fai(st icy Philostratc d’Hierc0
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