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LE DÉCOR INTÉRIEUR AU XVIIIe SIÈCLE

légers rinceaux feuillagés; cette coquille peut se comparer avec celles du
salon de l’OEil-de-bœuf et nous ne serions pas éloigné de voir dans ces
boiseries une influence de Mansart.
Le gouvernement militaire avait réuni à cet hôtel celui portant le
n° 9, construit en 1708 pour Le Lay de Villemaré, dont le fils le vendait
en 1750 à Dangé, autre fermier général qui mourut en 1768. Les boise-
ries, également conservées par l’Etat, sont attribuées à l’époque de ce
dernier propriétaire, ce qui ne nous paraît pas très exacte pour toutes
les pièces. Voyons d’abord le petit salon (pl. XIII), décoré de peintures
représentant les Fables de La Fontaine qui se trouve aussi au Musée des
Arts Décoratifs.
Cette date de 1750 semble bien tardive pour les boiseries où de
simples moulures à peine sculptées, sans aucun chantournement, ayant
seulement quelques courbes régulières, sont surmontées de coquilles ; ne
rappellent-elles pas plutôt le beau style simple du début de la Régence.
Nous ne voyons là aucune des élégances dont Boffrand devait enrichir
l’hôtel Soubise à partir de 1732, ni les riches arabesques de Verberckt, à
Versailles vers cette date. Ces boiseries durent être faites pour Ville-
maré lui-même. Du reste en les comparant avec celles du cabinet des
singes de l’hôtel de Rohan, exécutées entre 1748 et 1752, nous pouvons
nous convaincre que ces deux pièces ne sont pas de la même époque :
à Rohan, le rococo, le chantournement compliqué, à Villemaré les formes
simples et bien équilibrées, nous rappelant les boiseries de la petite sin-
gerie de Chantilly que nous savons de 1720. La question des peintures
attribuées à Oudry est plus difficile à résoudre, elles ont subies de telles
restaurations qu’il est impossible de les juger, les grands arbres qui
abritent les sujets se rapprochent plus de Watteau et de Huet que d’Ou-
dry et nous pourrions faire une première supposition, c’est que les com-
positions au lieu de se trouver isolées au centre des panneaux unis,
étaient primitivement entourées d’arabesques, ou bien, ce qui nous paraît
le plus vraisemblable, c’est que les panneaux souvent unis, comme nous
Lavons vu à Seigneley et au Palais Royal, ont reçu vers 1750 cette déco-
ration peinte, alors fort à la mode, que nous verrons pratiquée à Chan-
tilly et à Champs, et qui aurait été faite pour Dangé.
 
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