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Ballu, Albert
Les ruines de Timgad (antique Thamugadi) (Band 2): Nouvelles découvertes — Paris, 1903

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https://doi.org/10.11588/diglit.17123#0094
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66

LES NOUVELLES DÉCOUVERTES DE TIMGAD

être très richement décorée si l'on en juge par sa belle
mosaïque au milieu de laquelle on voit quatre médaillons
représentant les saisons. Dans celui qui regarde l'Est, on
distingue une tête do femme couronnée de fleurs : c'est le
Printemps. Celui qui est orienté au Nord nous figure l'Eté;
la tête est coiffée d'épis de blé et accompagnée de la faucille.
L'Automne, disposée à l'Ouest, est assez endommagée. La
tête personnifiant l'Hiver se trouvait au Sud.

Autour des médaillons entourés par de riches bordures
ornées d'entrelacs aux couleurs variées, se trouve un grand
nombre de figures d'animaux parmi lesquelles on remarque
l'oie, le canard, le paon, le perdreau, la bécasse, le coq de
bruyère, la bécassine, le faisan, etc.

Le reste de la mosaïque se compose de dessins d'ornement
ayant les mêmes bordures que les médaillons ; l'ensemble
de ce riche pavage est des plus saisissants et l'on conçoit
sans peine le merveilleux effet qu'il devait produire au
milieu de l'élégante construction que nous venons de décrire
rapidement.

Aux grands Thermes Sud nous avions déjà trouvé plu-
sieurs statues, en outre trois nymphes aquatiques sans
têtes \ Quelque temps après, nous en avons recueilli les
têtes et nous donnons (Fig. 12) un de ces ensembles ainsi
complété. Au milieu des décombres de la salle principale
des petits Thermes du centre, une grande figure drapée, dé-
pourvue de son chef (hauteur, i m. 70) a été exhumée. Elle
tenait dans sa main gauche, avec les plis de son vêtement,
des têtes de pavots et deux épis 2 ; c'est une Cérès, ou peut-
être bien seulement une dame romaine en Cérès.

Aux alentours de l'édifice, nous avons eu la bonne fortune
démettre au jour, presque intacte cette fois, une belle statue
en marbre d'enfant, de 0 m. 85 de hauteur, tenant du bras
droit passé au-dessus delà tête, une urne sur l'épaule gauche
avec une pose analogue à celle de la source d'Ingres. Le bas
du ventre et des reins est percé de part en part; le petit

1. Voir les Ruines de Timgad, p. 188.

2. Timgad, une cité africaine sous l'empire romain, page 261.
 
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