Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]: Bulletin de l'Institut Egyptien (2.Ser. 1.1880(1882))

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Sous l'empire des anciens Egyptiens, chaque nome avait
son emblème distirïctif, un épervicr, un ibis, un crocodile,
un taureau, un sphynx, un cynocéphale, etc.; chaque
temple et chaque culte avait son blason, peint sur sa
bannière, qui était soigneusement gardée par les prêtres. Ces
emblèmes ont été heureusement collectionnés par le savant
égyptologue, le professeur Henri Brugsch Pacha, qui les a
publiés en appendice à son admirable ouvrage sur l'ancien-
ne géographie de l'Egypte. C'est un fait très remarquable
que l'emblème du culte du nome de Tannis était un crois-
sant avec deux étoiles ; un autre nome était représenté par
un croissant avec trois étoiles, et un autre portait un
croissant avec une seule étoile, exactement semblable à la
bannière turque de nos jours. Ces trois emblèmes reparais-
sent sous l'Empire de Byzance.

Sous l'Empire Musulman, les nombreuses dynasties
avaient chacune sa couleur distinctive; et sous les trois
dynasties des Ayyubites, des Mamlùks Bahrites et des
Mamluks Bnrjites chaque Amir avait son écusson héral-
dique.

Mais quelque répandu qu'ait pu être autrefois l'art hé-
raldique en Orient, il est certain qu'il a, depuis quelques
siècles, cessé d'exister parmi les musulmans de l'Arabie,
de la Turquie, de l'Egypte et de la Perse; bien que nous
no devions pas oublier que la Turquie a conservé comme
emblème national, le croissant et l'étoile, emblème qu'elle
a hérité des Seljukides, emblème autrefois employé parles
Byzantins, et même avant eux, par les anciens Egyptiens,
comme nous l'avons déjà vu plus haut ; et que la Perse
a conservé l'ancien emblème arménien du lion et du soleil.
Mais dans aucune de ces contrées on ne trouve, de nos
jours, des blasons individuels, des blasons de famille; et je