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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Bulletin de l'Institut Egyptien — 3.Ser. 6.1895(1896)

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Nr. 2
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Fourtau, René: Le Nil et son action géologique, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12562#0056

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dont la substance est entraînée par la force de l'eau. Dans leur
intervalle les points B, B', B" relativement plus calmes, reçoivent
les troubles arrachés aux points A, A' A" A'"..., et la ligne brisée
formée par ceux-ci leprésente le thalweg du lit sinueux qui tend à
se former et à s'accentuer de plus en plus.

Le Nil entre Kéneh et Girgeh offre un exemple excellent de
cette théorie des méandres fluviatiles. Son cours à peu près droit,
de Deschna à Kasr-Wel-Sayad, vient se butter là aux dernières
assises du Gebel-Taref et il s'infléchit presque à angle droit dans la
direction de Hou et de Nag-Abou-Hamadi pour revenir de nouveau
se heurter à la même chaîne en face Bakhanis (voir fig. 2) et au
delà les méandres continuent à Homran, Abou-Choucha, Baliana,
Akhmim, Sohag, Tahta, etc.. Tout le cours du Nil, d'ailleurs, n'est
qu'une suite de méandres, mais la partie que je viens de citer est
celle où ils ont leur plus grande importance.

Les progrès de l'accentuation des anses ont conduit peu à peu le
fleuve à circonscrire des presqu'iles dont l'isthme va constamment
en se rétrécissant. Tel est le cas de la boucle de Kasr-Wel-Sayad.
Mais à ce phénomène commun à tous les fleuves vient s'en ajouter
un autre, dont la cause se rattache à la conformation particulière
de la vallée du Nil.

Grâce au mode de dépôt des troubles, la vallée du Nil au lieu
d'être concave comme le sont la plupart des vallées, est convexe,
ce qui fait que les limites de la vallée sont au-dessous du niveau du
lit majeur (voir fig. 3).

Par suite de l'érosion de ses rives et de l'accentuation de ses
anses, le fleuve arrive bientôt à gagner les parties de la vallée
dont le niveau est inférieur à son lit majeur. A la première crue
les eaux se précipiteront avec violence par cette nouvelle pente et
auront vite fait de s'ouvrir un nouveau lit vers la partie la plus
basse de la vallée (fig. 4).

Si la bouche est étranglée comme à Kasr-Wel-Sayad il se
produira ce que l'on nomme une fausse rivière pour employer
l'expression en usage sur les rives du Mississipi où le phénomène
a atteint son maximum. C'est d'ailleurs ce qui s'est produit à Kasr-
Wel-Sayad où le Nil ayant brisé sa berge en amont de ce village
avait par la ligne de plus grande pente longeant le pied du Gebel
 
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