DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Dutilh, E. D. J.: Des divinités et des signes astronomiques sur les monnaies alexandrines
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.12562#0077
croissant qui m'occupe aux premières années du règne et de consi-
dérer cette nouvelle lune comme un souhait de bienvenue et un
heureux présage pour celui qui venait d'y parvenir.
Si j'en crois cette seconde pièce, datée de l'an 38 du même règne,
présentant sur le revers : LAH (an 38) Capricorne à droite, en
dessous ZEBAUTOY (Auguste) ma supposition serait pleinement
confirmée, puisque je relève sur un papyrus daté du 18me jour du
mois égyptien Tybi, de la première année du règne d'Antonin,
donnant un thème natal : « Le premier sort de la Fortune est dans
« le Capricorne, 19 degrés de la maison de Saturne, le point supé-
« rieur de Mars, le point inférieur de Jupiter et les confins de
« Vénus (1) ».
Le signe du Capricorne était donc à ces époques, le point culmi-
nant de la f jrtune et de la bonne chance, puisque pour ce seul
règne je le retrouve sur trois autres pièces d'années et de modèles
différents (2). Ce qui attire surtout mon attention c'est que les mon-
naies à ce signe se rencontrent plutôt vers la fin du règne, soit de
l'an 20 à l'an 38, quatre ans avant la mort d'Octavien; aurait-il été
placé sur ces revers comme une assertion exacte de la chance
exceptionnelle qui favorisa toutes les entreprises d'Auguste et qui
très probablement lui avait été pronostiquée par la nouvelle lune
du revers de la première monnaie que j'ai eu l'honneur de vous
soumettre et que je retrouve aussi sur un petit bronze de sa femme
Livie (3).
A part cette interprétation astrologique, je crois voir encore dans
ce signe du Capricorne une allégorie qui, si elle était trouvée exacte,
serait on ne peut plus flatteuse pour Auguste, et donnerait une
juste idée de l'esprit d'adulation des Alexandrins d'alors pour les
personnes au pouvoir.
La f ible veut « que le Capricorne dans la guerre des Géants
contre Jupiter prit part contre ce dernier»; Jupiter, vainqueur,
loin de lui en tenir rancune lui donna au contraire une place parmi
les constellations.
Auguste (comparé à Jupiter) vainqueur de Marc-Antoine et de
(1) CHAMPOLLIOX FlGEAC, loc. Cit.
(2) Mionnet, vol. IX, n° 12 et 16, vol. VI ri0 38.
(3) Mionnet, vol. IX, no 20.
dérer cette nouvelle lune comme un souhait de bienvenue et un
heureux présage pour celui qui venait d'y parvenir.
Si j'en crois cette seconde pièce, datée de l'an 38 du même règne,
présentant sur le revers : LAH (an 38) Capricorne à droite, en
dessous ZEBAUTOY (Auguste) ma supposition serait pleinement
confirmée, puisque je relève sur un papyrus daté du 18me jour du
mois égyptien Tybi, de la première année du règne d'Antonin,
donnant un thème natal : « Le premier sort de la Fortune est dans
« le Capricorne, 19 degrés de la maison de Saturne, le point supé-
« rieur de Mars, le point inférieur de Jupiter et les confins de
« Vénus (1) ».
Le signe du Capricorne était donc à ces époques, le point culmi-
nant de la f jrtune et de la bonne chance, puisque pour ce seul
règne je le retrouve sur trois autres pièces d'années et de modèles
différents (2). Ce qui attire surtout mon attention c'est que les mon-
naies à ce signe se rencontrent plutôt vers la fin du règne, soit de
l'an 20 à l'an 38, quatre ans avant la mort d'Octavien; aurait-il été
placé sur ces revers comme une assertion exacte de la chance
exceptionnelle qui favorisa toutes les entreprises d'Auguste et qui
très probablement lui avait été pronostiquée par la nouvelle lune
du revers de la première monnaie que j'ai eu l'honneur de vous
soumettre et que je retrouve aussi sur un petit bronze de sa femme
Livie (3).
A part cette interprétation astrologique, je crois voir encore dans
ce signe du Capricorne une allégorie qui, si elle était trouvée exacte,
serait on ne peut plus flatteuse pour Auguste, et donnerait une
juste idée de l'esprit d'adulation des Alexandrins d'alors pour les
personnes au pouvoir.
La f ible veut « que le Capricorne dans la guerre des Géants
contre Jupiter prit part contre ce dernier»; Jupiter, vainqueur,
loin de lui en tenir rancune lui donna au contraire une place parmi
les constellations.
Auguste (comparé à Jupiter) vainqueur de Marc-Antoine et de
(1) CHAMPOLLIOX FlGEAC, loc. Cit.
(2) Mionnet, vol. IX, n° 12 et 16, vol. VI ri0 38.
(3) Mionnet, vol. IX, no 20.