Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Blanc, Charles
Histoire des peintres de toutes les écoles (École Hollandaise, 1): École Hollandaise — Paris: Librairie Renouard, Henri Laurens, éditeur, 1861

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.68747#0062
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
«!MMM » MMMm

Berghem n’a pas été seulement un excellent peintre, mais
ses eaux-fortes, pleines de finesse et de feu, ont été recherchées
de tout temps par les connaisseurs. On n’en compte pas moins
de 53. Win ter en a dressé le catalogue, et Bartsch les a
décrites avec soin dans son Peintre - graveur, tome V,
pages 253 à 281.
Les plus recherchées sont : le Berger assis sur la fon-
taine ; — le Joueur de cornemuse ; — le Pâtre causant avec
une femme’, — le Ruisseau traversé, que Berghem a gravé
deux fois.
Ses dessins sont lavés prestement à l’encre de Chine ou au
bistre, sur un trait de plume vif et de bon goût.
Les tableaux de ce maître ont été gravés parLebas, Aliamet,
les Wischer, Danckers, Laurent, Martenasi, etc., etc.
Berghem a peint sur toile, sur bois, et quelquefois, mais
rarement, sur cuivre : ses toiles sont plutôt de petite que de
grande dimension.
Les tableaux de Berghem sont répandus dans les principales
galeries de l’Europe.
Celle de Munich en possède un grand nombre, entre autres
deux grands paysages italiens, excellente imitation de la
nature méridionale.
Celles de Vienne et de Berlin ont aussi de beaux tableaux
de ce maître : mais c’est à Saint-Pétersbourg, à la galerie de
l’Ennitage, que Berghem, dans une salle qui porte son nom,
étale dans 18 tableaux ses riches compositions avec ses
masses de rochers et de broussailles , ses tons chauds et ses
grandes ombres. On y remarque l'Enlèvement d’Europe,
des paysages italiens, et le tableau qui passait, au dire de
Descamps, pour le chef-d’œuvre du maître : la Halte des
chasseurs.
Le musée du Louvre n’en compte pas moins de onze, parmi
lesquels le Passage du bac, acquis au prix de 24,000 fr. ; le
Retour à la ferme; le Gué, véritables chefs-d’œuvre.
Il n’est guère de collections particulières un peu importantes
qui ne possèdent des tableaux de Berghem : le charme de
leur composition, la fraîcheur et la vivacité de leur coloris,
tout, jusqu’à leur dimension, les fait rechercher des amateurs.
Sans vouloir établir en théorie que les ventes publiques sont
un thermomètre infaillible du mérite des peintres et de la
valeur de leurs œuvres, nous donnons ici le relevé des prix
auxquels ont été adjugés les tableaux de Berghem dans les
ventes les plus célèbres.
A celle de M. de Lorangère, dirigée par Gersaint, en 1744,
un paysage très-fin, sur bois, de Berghem, fut adjugé à
479 liv. 6 s. ; un second, n° 41 du catalogue, 126 liv. A la
vente du chevalier La Roque, en 1745, un très-beau paysage
du bon temps de Berghem, avec figures et animaux, fut vendu
140 liv. 1 s. Le n° 33, 2I0 liv.; un autre enfin, très-joli
tableau, dit le catalogue, avec figures, fabriques, animaux ,
dans sa bordure en bois sculpté, fut vendu 240 liv. 10 s.
Ces prix n’étaient pas réservés seulement aux tableaux de

Berghem, ils s’appliquaient alors aux maîtres les plus précieux
des écoles hollando-flamande.
Bientôt cependant le goût des amateurs se forma, et les
tableaux de ces écoles s’élevèrent à des prix plus en rapport
avec leur mérite.
A la vente de M. de la Live de Jully, en 1770 , un tableau
de Berghem représentant une femme assise sur un cheval, un
homme sur un mulet, une autre femme avec son enfant, fut
adjugé 8,252 liv. 2 s. Un second , grave par Aliamet, sous le
titre des Eoyageurs ambulants, fut vendu 1,700 liv. 1 s.
A la vente de la collection Lempereur, en 1773, deux femmes
attentives au son que tire de sa guitare un Espagnol, fut
adjugé à 5,100 liv.
A celle de M. le marquis de Brunoy, en 1776 , un paysage
de Berghem, gravé par J.-P. Lebas, sous le titre : Eue des
environs de Sienne, fut adjugé à 2,001 liv. 1 s.
A la vente de la riche collection de Blondel de Gagny, en
1776, le Châteazi de Bentheim, que Gersaint regardait comme
un des tableaux capitaux de ce maître, fut vendu 11,500 liv.
A celle du prince de Conti, en 1777, deux Ports de mer
ornés de figures, barques et animaux, gravés parLebas, furent
vendus 3,000 liv. chacun. Un troisième paysage, d’une riche
composition, provenant du cabinet du duc deChoiseul, n° 2
de son catalogue, n’atteignit que le prix de 1,471 liv. Un autre,
l’Oiseleur dans une cabane de paille, gravé par Wischer,
fut adjugé à 1,500 liv.
Voilà pour le siècle passé.
A la vente de Talleyrand-Périgord, en 1817, un tableau de
Berghem, — un paysan accompagné de son chien, courbé
sous le poids d’un gros fagot, suit une villageoise à cheval
précédée de deux vaches, —fut poussé à 12,000 fr.
A celle de M. Lapeyrière, en 1823, la vue d’un village de
Hollande, beau paysage sorti du cabinet de M. de Tolozan,
fut adjugé 16,010 fr. Le Passage des montagnes s’éleva à
11,399 fr. Enfin, le Matin, autre paysage orné de figures, fut
vendu 12,130 fr.
La grande chasse aux cerfs, tableau gravé par J. Aliamet,
du cabinet de M. le chevalier Érard, vendu en 1832, fut adjugé
à 15,00! fr. ; un port de mer, 6,610 fr.
L’ancien port de Gênes, celui-là même dont nous repro-
duisons la gravure, et qui à la vente de M. le duc de Choiseul-
Praslin s’était vendu 17,601 fr., fut adjugé à celle du duc de
Berry, en 1837, pour 13,200 fr.
Enfin, à la vente du cardinal Fesch à Rome, 1844, le Pas-
sage des montagnes, paysage d’une belle exécution, fut vendu
9,185 fr. — En hiver, faible d’effet, 6,517 fr. Et un paysage
pastoral, très-beau de qualité, 6,577 fr. — Le quatrième, Eue
dans la montagne, dans sa manière heurtée, n’atteignit que
6,250 fr.
Berghem a signé ses tableaux et presque toujours ses plan-
ches , tantôt Berchem tantôt Berghem. Voici au surplus la
reproduction fidèle de ses signatures et monogrammes.
Bildbeschreibung
Für diese Seite sind hier keine Informationen vorhanden.

Spalte temporär ausblenden
 
Annotationen