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Karel Dujardin a gravé à l’eau-forte cinquante-une estampes
dont les unes représentent des sujets d’animaux, les autres
des paysages.
L’œuvre gravé de cet excellent artiste est fort recherché
des amateurs.
La première édition de l’œuvre de Karel Dujardin avant
lettres et numéros est rarissime à trouver. La deuxieme édi-
tion fut portée à 76 fr. à la vente Rigal, en 1817. Le portrait
du poète hollandais De Vos, gravé par le même auteur, se
vendit à part 73 fr. Ce morceau est très-rare. Les tableaux de
Karel Dujardin occupent, dans les galeries publiques et pri-
vées, le premier rang parmi ceux des peintres hollandais.
Cet artiste est représenté au Louvre par neuf tableaux :
Jésus crucifié entre les larrons, qui, sous l’Empire, fut estimé
23,000 fr., et sous la Restauration, en 1816, 30,000 fr. ; le
Bocage, porté à 18,000 fr. aux deux époques; le Pâturage,
estimé même somme ; le Gué, porté à 3,500 fr. sous l’Empire,
et 5,000 fr. sous la Restauration ; un Paysage estimé 10,000 fr.
et 8,000 fr ; le Charlatan, évalué à 25,000 fr. ; un effet de
soleil... un Paysage porté à 400 fr., et le portrait de Karel
Dujardin, estimé sous l’Empire 2,000 fr., et sous la Restau-
ration 2,500 fr.
11 n’y a qu’un seul tableau de Karel Dujardin au Belvédère
à Vienne ; il représente une vache, deux chèvres et une brebis.
Munich n’est guère plus riche ; la Pinacothèque royale n’en
renferme que deux, une chèvre malade soignée par deux ser-
vantes. et un autre tableau représentant un pâtre occupé à
traire une chèvre entourée de quatre brebis.
Dresde en compte trois : Diogène; —une Paysanne qui
trait une chèvre;—un Garçon avec son chien gardant dubélail.
La galerie de Copenhague renferme un seul Karel.
Le Musée d’Amsterdam en est abondamment pourvu ; on y
en compte six : te Portrait de l'artiste, celui de Rcinst, le
protecteur du peintre ; les Cinq régents de la maison de
correction. En sujet d’animaux, on y voit une chèvre dans
un paysage allaitant un petit. — Des mulets chargés et empa-
nachés, cl leurs conducteurs. — Un Cavalier à la porte d’une
hôtellerie.
Au Musée de la Haye, il y a encore de Karel, Une cascade
d’Italie, et un Bœuf se frottant contre un poteau.
La galerie de l’Hermitagc de Saint-Pétersbourg, compte
plusieurs compositions de Karel Dujardin ; la plus importante
est un troupeau de chèvres et de brebis.
Le Musée de Berlin a aussi son échantillon de ce maître.
Les tableaux de Karel Dujardin ne sont pas, comme on le
voit, très-nombreux dans les galeries publiques ; la nôtre est
la plus riche en nombre et en qualité.
Voyons maintenant chez les amateurs.
La collection de sir Robert Pool renferme deux beaux
tableaux de Karel, une bergère avec son fuseau , à côté d’elle
un chien sur le devant, deux vaches, trois brebis, une chèvre.
Le second représente des pâtres et du bétail passant un gué.
Dans la galerie Bridgewater, on voit un tableau de ce
maître ; ce sont des mulets, d'autres animaux et des paysans
passant un gué.
Lord Ashburton possède dans sa collection deux tableaux
peints par Karel ; le premier représente un moulin à eau, sept
porcs, un âne et un homme puisant de l’eau à une source.
Cette production fut payée 10,000 fr. en 1825.
Le second est une contrée d’Italie avec un artiste des-
sinant d’après nature ; trois vaches, et dans le lointain
une voiture attelée de quatre chevaux. La forme de ce tableau
est ronde; il est daté de 1655, et passe pour une des plus
charmantes œuvres du maître. 11 avait orné la collection
Talleyrand en 1817 ; il fut estimé 7,500 fr.
M. T. H. Hope possède à Londres, une société de chasseurs
à cheval, composition riche, exécution fine et délicate.
Dans la collection privée de George IV, à Pall-Mall, il y a
deux Karel. Un pâtre assis, un bœuf, un âne, une brebis et
un agneau au repos. Telle est la composition du premier.
L’autre est un petit tableau ravissant qui représente un
garçon qui ramasse du fumier dont il charge son âne, accom-
pagné d’un chien. Il a été gravé à l’eau-forte par Watelet.
Donnons maintenant un aperçu des prix auxquels se sont
élevés, dans les ventes publiques, les tableaux de Karel
Dujardin : à la vente Julienne, en 1767 , un petit tableau de
Karel représentant la vue d'une campagne, un homme à
terre, le dos appuyé sur un ballot, donne à manger à son
chien ; il fut adjugé 801 livres.
M. le duc de Choiseul avait dans sa riche collection
cinq Karel Dujardin. Le premier, une paysanne gardant des
vaches... un cavalier fait l’aumône à un garçon, aujourd’hui
au Louvre fut vendu 2,400 livres. — Un autre, dans lequel
on voit deux vaches et un garçon qui coupe une baguette a un
arbre fut adjugé pour 1,280 livres.—Le troisième, com-
posé de quatre figures, un soldai à labU, deux autres causant
ensemble, 2,401 liv.
Le quatrième est le passage du gué : une femme, les
jupons relevés, un homme monté sur un cheval blanc, des
brebis, des boucs ; prix 2,000 livres. — Le dernier représente
un jeune pâtre jouant avec son chien, à côté un cheval et deux
moulons. Prix 997 livres 19 sous.
Blondel de Gagny possédait trois tableaux de Karel
Dujardin, au nombre desquels se trouvait le fameux Char-
latan que l’on admire au Musée du Louvre. A la vente de
cet amateur survenue en 1776, cette magnifique composition
fut adjugée pour 17,210 livres ; le second représentait des mou-
lons, des beliers cl un vieillard ; il n’atteignit que 1,000 livres ;
le troisième, un garçon ramassant du fumier, le même qui
orne la collection de George IV, fut adjugé pour 2,000 liv.
Randon de Boissct n’avait pas moins de sept tableaux de
Karel dans sa galerie. Ils furent vendus, l’un dans l’autre,
environ 3,500 fr.
Passons au siècle présent.
A la vente du cabinet Robit en 1801, nous trouvons deux
Karel; l’un représente trois moulons, deux beliers, deux
chèvres et un âne , cl une belle vache. Prix 902 fr. — Le second
atteignit le prix de 4,925 fr., il représente un garçon qui
coupe une bague lie. A la vente de Choiseul, ce même tableau
n’avait atteint que le prix de 1,280 livres.
M. de Solirène avait dans son cabinet le Pâlre jouant avec
son chien, qui à sa vente, en 1812, atteignit 4,000 fr.; à celle
de M. de Choiseul, il n’avait été porté qu’à 997 livres.
A la vente Rouge, en 1818, il parut un beau Karel qui
atteignit le prix de 10,200 fr. ; il représentait un cavalier
vêtu d'une cuirasse tenant un cheval blanc.
Les deux tableaux de Karel qui se trouvaient à la vente de
la duchesse de Berri, 1837, se vendirent, l’un 5,100 fr., le
Muletier, suivi d’une femme, dirigeant un troupeau.— l’autre,
7,555 fr., le Moulin ; on y voit des villageois conduisant leurs
bestiaux à l’abreuvoir.
Nous ne citerons de la vente du cardinal Fcsch, survenue
en 1845, que le tableau de Karel Dujardin, ayant pour titre
le Charlatan, qui fut adjugé à M. Nathaniel de Rotschild
pour 15,687 fr. Ce charlatan, dans son costume d’apparat,
chante en s’accompagnant de la guitare ; derrière lui il vero
pulcinello; divers badauds, filles et garçons, complètent cette
composition spirituelle.
Karel Dujardin a signé ses eaux fortes et souvent ses ta-
bleaux, comme nous l’indiquons ici. Ad.
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Karel Dujardin a gravé à l’eau-forte cinquante-une estampes
dont les unes représentent des sujets d’animaux, les autres
des paysages.
L’œuvre gravé de cet excellent artiste est fort recherché
des amateurs.
La première édition de l’œuvre de Karel Dujardin avant
lettres et numéros est rarissime à trouver. La deuxieme édi-
tion fut portée à 76 fr. à la vente Rigal, en 1817. Le portrait
du poète hollandais De Vos, gravé par le même auteur, se
vendit à part 73 fr. Ce morceau est très-rare. Les tableaux de
Karel Dujardin occupent, dans les galeries publiques et pri-
vées, le premier rang parmi ceux des peintres hollandais.
Cet artiste est représenté au Louvre par neuf tableaux :
Jésus crucifié entre les larrons, qui, sous l’Empire, fut estimé
23,000 fr., et sous la Restauration, en 1816, 30,000 fr. ; le
Bocage, porté à 18,000 fr. aux deux époques; le Pâturage,
estimé même somme ; le Gué, porté à 3,500 fr. sous l’Empire,
et 5,000 fr. sous la Restauration ; un Paysage estimé 10,000 fr.
et 8,000 fr ; le Charlatan, évalué à 25,000 fr. ; un effet de
soleil... un Paysage porté à 400 fr., et le portrait de Karel
Dujardin, estimé sous l’Empire 2,000 fr., et sous la Restau-
ration 2,500 fr.
11 n’y a qu’un seul tableau de Karel Dujardin au Belvédère
à Vienne ; il représente une vache, deux chèvres et une brebis.
Munich n’est guère plus riche ; la Pinacothèque royale n’en
renferme que deux, une chèvre malade soignée par deux ser-
vantes. et un autre tableau représentant un pâtre occupé à
traire une chèvre entourée de quatre brebis.
Dresde en compte trois : Diogène; —une Paysanne qui
trait une chèvre;—un Garçon avec son chien gardant dubélail.
La galerie de Copenhague renferme un seul Karel.
Le Musée d’Amsterdam en est abondamment pourvu ; on y
en compte six : te Portrait de l'artiste, celui de Rcinst, le
protecteur du peintre ; les Cinq régents de la maison de
correction. En sujet d’animaux, on y voit une chèvre dans
un paysage allaitant un petit. — Des mulets chargés et empa-
nachés, cl leurs conducteurs. — Un Cavalier à la porte d’une
hôtellerie.
Au Musée de la Haye, il y a encore de Karel, Une cascade
d’Italie, et un Bœuf se frottant contre un poteau.
La galerie de l’Hermitagc de Saint-Pétersbourg, compte
plusieurs compositions de Karel Dujardin ; la plus importante
est un troupeau de chèvres et de brebis.
Le Musée de Berlin a aussi son échantillon de ce maître.
Les tableaux de Karel Dujardin ne sont pas, comme on le
voit, très-nombreux dans les galeries publiques ; la nôtre est
la plus riche en nombre et en qualité.
Voyons maintenant chez les amateurs.
La collection de sir Robert Pool renferme deux beaux
tableaux de Karel, une bergère avec son fuseau , à côté d’elle
un chien sur le devant, deux vaches, trois brebis, une chèvre.
Le second représente des pâtres et du bétail passant un gué.
Dans la galerie Bridgewater, on voit un tableau de ce
maître ; ce sont des mulets, d'autres animaux et des paysans
passant un gué.
Lord Ashburton possède dans sa collection deux tableaux
peints par Karel ; le premier représente un moulin à eau, sept
porcs, un âne et un homme puisant de l’eau à une source.
Cette production fut payée 10,000 fr. en 1825.
Le second est une contrée d’Italie avec un artiste des-
sinant d’après nature ; trois vaches, et dans le lointain
une voiture attelée de quatre chevaux. La forme de ce tableau
est ronde; il est daté de 1655, et passe pour une des plus
charmantes œuvres du maître. 11 avait orné la collection
Talleyrand en 1817 ; il fut estimé 7,500 fr.
M. T. H. Hope possède à Londres, une société de chasseurs
à cheval, composition riche, exécution fine et délicate.
Dans la collection privée de George IV, à Pall-Mall, il y a
deux Karel. Un pâtre assis, un bœuf, un âne, une brebis et
un agneau au repos. Telle est la composition du premier.
L’autre est un petit tableau ravissant qui représente un
garçon qui ramasse du fumier dont il charge son âne, accom-
pagné d’un chien. Il a été gravé à l’eau-forte par Watelet.
Donnons maintenant un aperçu des prix auxquels se sont
élevés, dans les ventes publiques, les tableaux de Karel
Dujardin : à la vente Julienne, en 1767 , un petit tableau de
Karel représentant la vue d'une campagne, un homme à
terre, le dos appuyé sur un ballot, donne à manger à son
chien ; il fut adjugé 801 livres.
M. le duc de Choiseul avait dans sa riche collection
cinq Karel Dujardin. Le premier, une paysanne gardant des
vaches... un cavalier fait l’aumône à un garçon, aujourd’hui
au Louvre fut vendu 2,400 livres. — Un autre, dans lequel
on voit deux vaches et un garçon qui coupe une baguette a un
arbre fut adjugé pour 1,280 livres.—Le troisième, com-
posé de quatre figures, un soldai à labU, deux autres causant
ensemble, 2,401 liv.
Le quatrième est le passage du gué : une femme, les
jupons relevés, un homme monté sur un cheval blanc, des
brebis, des boucs ; prix 2,000 livres. — Le dernier représente
un jeune pâtre jouant avec son chien, à côté un cheval et deux
moulons. Prix 997 livres 19 sous.
Blondel de Gagny possédait trois tableaux de Karel
Dujardin, au nombre desquels se trouvait le fameux Char-
latan que l’on admire au Musée du Louvre. A la vente de
cet amateur survenue en 1776, cette magnifique composition
fut adjugée pour 17,210 livres ; le second représentait des mou-
lons, des beliers cl un vieillard ; il n’atteignit que 1,000 livres ;
le troisième, un garçon ramassant du fumier, le même qui
orne la collection de George IV, fut adjugé pour 2,000 liv.
Randon de Boissct n’avait pas moins de sept tableaux de
Karel dans sa galerie. Ils furent vendus, l’un dans l’autre,
environ 3,500 fr.
Passons au siècle présent.
A la vente du cabinet Robit en 1801, nous trouvons deux
Karel; l’un représente trois moulons, deux beliers, deux
chèvres et un âne , cl une belle vache. Prix 902 fr. — Le second
atteignit le prix de 4,925 fr., il représente un garçon qui
coupe une bague lie. A la vente de Choiseul, ce même tableau
n’avait atteint que le prix de 1,280 livres.
M. de Solirène avait dans son cabinet le Pâlre jouant avec
son chien, qui à sa vente, en 1812, atteignit 4,000 fr.; à celle
de M. de Choiseul, il n’avait été porté qu’à 997 livres.
A la vente Rouge, en 1818, il parut un beau Karel qui
atteignit le prix de 10,200 fr. ; il représentait un cavalier
vêtu d'une cuirasse tenant un cheval blanc.
Les deux tableaux de Karel qui se trouvaient à la vente de
la duchesse de Berri, 1837, se vendirent, l’un 5,100 fr., le
Muletier, suivi d’une femme, dirigeant un troupeau.— l’autre,
7,555 fr., le Moulin ; on y voit des villageois conduisant leurs
bestiaux à l’abreuvoir.
Nous ne citerons de la vente du cardinal Fcsch, survenue
en 1845, que le tableau de Karel Dujardin, ayant pour titre
le Charlatan, qui fut adjugé à M. Nathaniel de Rotschild
pour 15,687 fr. Ce charlatan, dans son costume d’apparat,
chante en s’accompagnant de la guitare ; derrière lui il vero
pulcinello; divers badauds, filles et garçons, complètent cette
composition spirituelle.
Karel Dujardin a signé ses eaux fortes et souvent ses ta-
bleaux, comme nous l’indiquons ici. Ad.
K'ï>œ Iakdivx'Jc.
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