4 ÉCOLE HOLLANDAISE.
les gris tièdes et rompus qui colorent les murailles de l’appartement. » Voilà donc une page de plus ajoutée
à l’œuvre de Ver Meer, qui n’existe pas encore même en feuilles détachées et volantes, mais qui sera, nous
l’espérons, constitué un jour dans les Cabinets d’estampes d’Amsterdam et de Paris.
Tout entier à son amour, bien légitime d’ailleurs, pour l’excellent peintre qu’il a mis en lumière, M. Bürger
voit maintenant &&s,Delftsche un peu partout ; mais cette préoccupation l’a bien servi jusqu’à présent: laissons-le
faire. Toujours est-il qu’une douzaine de tableaux d’un rare mérite sont maintenant restitués à Van der
Meer, de Delft, dont nous ne connaissions auparavant que trois ou quatre morceaux. Quant à la biographie
du maître, elle reste un mystère. On conjecture qu’il naquit en 1632. Les biographes hollandais l’appellent
Ver Meer. Immerzeel le dit élève de Gare] Fabricius, et le catalogue de sa vente après décès nous donne la
date de sa mort, déjà fixée par Van Eynden et Van der Willigen, 1696. C’est là tout ce que nous savons. S’il
fut élève de Rembrandt, rien ne le prouve; mais sa manière, analogue à celle de Maas, le ferait présumer.
Par le catalogue de sa vente nous apprenons qu’il vendait peu ses tableaux, puisqu’il s’en trouvait vingt et un
dans son atelier, à sa mort, et que dans le nombre sont précisément compris ceux qu’on regarde comme
authentiques, dans les diverses collections. Aujourd’hui que l’attention des amateurs est éveillée à l’endroit
de ce maître, il faut espérer que ce document précieux fera retrouver la plupart de ses œuvres,
non-seulement celles vendues chez lui après sa mort, mais celles qui sont mentionnées ç et là dans le Recueil
des catalogues de Gérard Hoet, qui nous inspira l’idée, il y a trois ans, de publier le Trésor de la curiosité.
Ce qui importe, c’est que la physionomie de Ver Meer ou Van der Meer, de Delft, est maintenant parfaitement
débrouillée et distincte, et qu’en attendant les éclaircissements de l’histoire, on ne peut plus le confondre ni
avec Jean Van der Meer de Schoonaven, qui a voyagé en Italie; ni avec Jean Van der Meer de Jonghe, né à
Harlem, peintre de pastorales; ni avec Pierre Meer de Bruxelles, peintre de conversations; ni avec Nicolas
Meer, autre peintre du dix-septième siècle, qui florissait à Amsterdam, et qui a composé quantité d’allégories
et de vignettes pour les libraires. Bref, la petite grande école de Hollande a fait entrer dans son histoire un
artiste de plus, et cet artiste est, parmi les siens, de première force.
CHARLES BLANC.
il n’existe à Paris, ni au Louvre, ni ailleurs, du moins à
notre connaissance, aucun ouvrage de Van der Meer, de Delft.
Marseille. Collection Dufour. Jeune Femme écrivant.
Cambrai. Collection A. Dumont. Le Géographe.
Musée de la Haye. Vue de Delft.
Aix-la-Chapelle. Chez M. Suermondt. Maison rustique.
C’est le sujet que nous avons fait graver en tête de cette notice.
Amsterdam. Collection de M. Six. 1. La Laitière. —
2. Façade d’une maison hollandaise.— Musée Van der Hoop.
Une Liseuse.
Rotterdam. Chez M. Blokhuysen. La Dentelière.
Bruxelles. Galerie d’Arenberg.—Un Portrait de Femme.
Galerie de Dresde. — La Courtisane. Les figures, au
nombre de quatre, y sont, par exception, de grandeur naturelle.
Musée de Brunswick. — La Coquette. — Trois figures
dans un intérieur élégant.
Vente Van der Meer ou Vermeer, à Delft (après la mort
de l’artiste, en 4 696). — On y compte vingt et un tableaux
de maître, parmi lesquels la plupart de ceux que nous
venons de mentionner: 1. Une jeune femme qui pèse de l'or
dans une petite cassette. 155 fl. — 2. Une Laitière. 175 fl. —
3. Le Portrait de Vermeer lui-même, dans une chambre,
45 fl. — 4. Une Jeune femme jouant de la guitare. 70 fl. —
5. Un Seigneur dans une chambre. 95 fl. — 6. Une Jeune
femme au clavecin avec un Monsieur qui l’écoute. 30 fl. —
7. Jeune femme prenant une lettre d’une servante. 70 fl. —
8. Une Servante ivre, dormant sur une table. 62 fl. — 9.
Société joyeuse dans une chambre. 73 fl. — 10. Un Monsieur
et une Jeune Femme faisant de la musique. 81 fl. — 11. Un
Soldat avec une fillette qui rit. 44 fl. -- 12. Une Jeune den-
telière. 28 fl. — 13. Vue de Delft. 200 fl. —• 14. Maison à
Delft. 12 fl. — 15 Vue de quelques maisons. 48 fl. —
16. Jeune Femme écrivant. 63 fl. — 17. Jeune Femme qui
se pare. 30 fl. — 48. Jeune Femme au clavecin. 42 fl. —
49. Un Portrait en Costume antique. 36 (1. — 20. Deux
pendants. 34 fl.
Vente en Hollande, en 1701. — La Peseuse d’or. 113 fl.
— La Laitière. 320 fl.
Vente Hendrik Sorgii, 1720. — Un Astrologue et le pen-
dant; ensemble 160 fl.
Vente Hingeland, 1770. — Jeune Femme écrivant une
lettre. (Celui de la collection Dufour.)
Vente Neyman, 1797. — Deux Astrologues et le pendant.
Vendu, le premier, 270 fl., l’autre 4 32 fl.; adjugé àJosi.
Vente Lebrun, 1810. — Une Jeune Femme comptant avec
sa domestique (tome II, gravé n° 166). 601 fr. Chevallier.
M. Bürger ne parle pas de ce tableau, qui était pourtant
mentionné dans le Trésor de la Curiosité.
IMP. POITEVIN ET Cie, RUE DAMIETTE. 2.
les gris tièdes et rompus qui colorent les murailles de l’appartement. » Voilà donc une page de plus ajoutée
à l’œuvre de Ver Meer, qui n’existe pas encore même en feuilles détachées et volantes, mais qui sera, nous
l’espérons, constitué un jour dans les Cabinets d’estampes d’Amsterdam et de Paris.
Tout entier à son amour, bien légitime d’ailleurs, pour l’excellent peintre qu’il a mis en lumière, M. Bürger
voit maintenant &&s,Delftsche un peu partout ; mais cette préoccupation l’a bien servi jusqu’à présent: laissons-le
faire. Toujours est-il qu’une douzaine de tableaux d’un rare mérite sont maintenant restitués à Van der
Meer, de Delft, dont nous ne connaissions auparavant que trois ou quatre morceaux. Quant à la biographie
du maître, elle reste un mystère. On conjecture qu’il naquit en 1632. Les biographes hollandais l’appellent
Ver Meer. Immerzeel le dit élève de Gare] Fabricius, et le catalogue de sa vente après décès nous donne la
date de sa mort, déjà fixée par Van Eynden et Van der Willigen, 1696. C’est là tout ce que nous savons. S’il
fut élève de Rembrandt, rien ne le prouve; mais sa manière, analogue à celle de Maas, le ferait présumer.
Par le catalogue de sa vente nous apprenons qu’il vendait peu ses tableaux, puisqu’il s’en trouvait vingt et un
dans son atelier, à sa mort, et que dans le nombre sont précisément compris ceux qu’on regarde comme
authentiques, dans les diverses collections. Aujourd’hui que l’attention des amateurs est éveillée à l’endroit
de ce maître, il faut espérer que ce document précieux fera retrouver la plupart de ses œuvres,
non-seulement celles vendues chez lui après sa mort, mais celles qui sont mentionnées ç et là dans le Recueil
des catalogues de Gérard Hoet, qui nous inspira l’idée, il y a trois ans, de publier le Trésor de la curiosité.
Ce qui importe, c’est que la physionomie de Ver Meer ou Van der Meer, de Delft, est maintenant parfaitement
débrouillée et distincte, et qu’en attendant les éclaircissements de l’histoire, on ne peut plus le confondre ni
avec Jean Van der Meer de Schoonaven, qui a voyagé en Italie; ni avec Jean Van der Meer de Jonghe, né à
Harlem, peintre de pastorales; ni avec Pierre Meer de Bruxelles, peintre de conversations; ni avec Nicolas
Meer, autre peintre du dix-septième siècle, qui florissait à Amsterdam, et qui a composé quantité d’allégories
et de vignettes pour les libraires. Bref, la petite grande école de Hollande a fait entrer dans son histoire un
artiste de plus, et cet artiste est, parmi les siens, de première force.
CHARLES BLANC.
il n’existe à Paris, ni au Louvre, ni ailleurs, du moins à
notre connaissance, aucun ouvrage de Van der Meer, de Delft.
Marseille. Collection Dufour. Jeune Femme écrivant.
Cambrai. Collection A. Dumont. Le Géographe.
Musée de la Haye. Vue de Delft.
Aix-la-Chapelle. Chez M. Suermondt. Maison rustique.
C’est le sujet que nous avons fait graver en tête de cette notice.
Amsterdam. Collection de M. Six. 1. La Laitière. —
2. Façade d’une maison hollandaise.— Musée Van der Hoop.
Une Liseuse.
Rotterdam. Chez M. Blokhuysen. La Dentelière.
Bruxelles. Galerie d’Arenberg.—Un Portrait de Femme.
Galerie de Dresde. — La Courtisane. Les figures, au
nombre de quatre, y sont, par exception, de grandeur naturelle.
Musée de Brunswick. — La Coquette. — Trois figures
dans un intérieur élégant.
Vente Van der Meer ou Vermeer, à Delft (après la mort
de l’artiste, en 4 696). — On y compte vingt et un tableaux
de maître, parmi lesquels la plupart de ceux que nous
venons de mentionner: 1. Une jeune femme qui pèse de l'or
dans une petite cassette. 155 fl. — 2. Une Laitière. 175 fl. —
3. Le Portrait de Vermeer lui-même, dans une chambre,
45 fl. — 4. Une Jeune femme jouant de la guitare. 70 fl. —
5. Un Seigneur dans une chambre. 95 fl. — 6. Une Jeune
femme au clavecin avec un Monsieur qui l’écoute. 30 fl. —
7. Jeune femme prenant une lettre d’une servante. 70 fl. —
8. Une Servante ivre, dormant sur une table. 62 fl. — 9.
Société joyeuse dans une chambre. 73 fl. — 10. Un Monsieur
et une Jeune Femme faisant de la musique. 81 fl. — 11. Un
Soldat avec une fillette qui rit. 44 fl. -- 12. Une Jeune den-
telière. 28 fl. — 13. Vue de Delft. 200 fl. —• 14. Maison à
Delft. 12 fl. — 15 Vue de quelques maisons. 48 fl. —
16. Jeune Femme écrivant. 63 fl. — 17. Jeune Femme qui
se pare. 30 fl. — 48. Jeune Femme au clavecin. 42 fl. —
49. Un Portrait en Costume antique. 36 (1. — 20. Deux
pendants. 34 fl.
Vente en Hollande, en 1701. — La Peseuse d’or. 113 fl.
— La Laitière. 320 fl.
Vente Hendrik Sorgii, 1720. — Un Astrologue et le pen-
dant; ensemble 160 fl.
Vente Hingeland, 1770. — Jeune Femme écrivant une
lettre. (Celui de la collection Dufour.)
Vente Neyman, 1797. — Deux Astrologues et le pendant.
Vendu, le premier, 270 fl., l’autre 4 32 fl.; adjugé àJosi.
Vente Lebrun, 1810. — Une Jeune Femme comptant avec
sa domestique (tome II, gravé n° 166). 601 fr. Chevallier.
M. Bürger ne parle pas de ce tableau, qui était pourtant
mentionné dans le Trésor de la Curiosité.
IMP. POITEVIN ET Cie, RUE DAMIETTE. 2.