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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 1) — Paris, 1831

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https://doi.org/10.11588/diglit.666#0061
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( *6)
En 1770, les Russes, sous les ordres du comte Orloff, tentèrent de la prendre d'assaut; mais après de

vains efforts, ils abandonnèrent leur entreprise, le 26 mai de la même année. Aussitôt que la garnison

turque eut aperçu l'escadre à la voile, elle sortit de la citadelle, et détruisit entièrement la ville grecque'.

Les Français y entrèrent, en 1828, à la suite d'une capitulation, et ils remirent cette place aux Grecs,
au commencement de 182g. Les remparts de la ville haute et de la citadelle sont d'un bel aspect et en
bon état, ayant été réparés par les Turcs. Quoiqu'il soit probable que les constructions des Vénitiens
sont établies sur le plan de celles de l'acropole antique, nous n'y trouvâmes rien qui pût nous confirmer
dans cette opinion. . < ■ .

Les seules antiquités qu'on trouve dans la ville sont quelques fragments employés dans les construc-
tions modernes, entre autres, deux chapiteaux du Bas-Empire, dont l'un, quoique assez grossièrement
travaillé, ne laisse pas de rappeler lé beau style grec de ceux de la tour des Vents à Athènes*. (Voyez
planche 17.)

Les principales maisons turques, à Coron, Sont remarquables par là richesse de leur décoration et la
grandeur de leur disposition ; les intérieurs sont ornés • de boiseries sculptées et peintes, ainsi que de
vitraux de couleurs dont l'ensemble, d'un goût oriental, produit un bel effet.

La ville basse, qui était celle des Grecs, a été en grande partie ruinée parles dernières guerres. Dans ses
tristes débris on ne trouve presque rien qui puisse intéresser le voyageur. L'inscription grecque que
M. Pouqueville rapporte de St.-Dimitri a été enlevée; les seules antiquités qu'on rencontre encore parmi
les restes de cette église sont quelques fragments de moulures en marbre, d'un très-faible intérêt.

Le port, qui tient à cette partie de la ville, se compose d'une anse en partie formée par une jetée
antique dont les pierres ^ autrefois régulièrement taillées, ont été rongées et défigurées par le mouvement
continuel des vagues.

A l'est de la citadelle, sur un cap aujourd'hui cultivé, on rencontre une grande quantité de débris de
terres cuites et de poteries, ainsi que plusieurs citernes antiques bien conservées. Nous en trouvâmes
six: cinq circulaires et une carrée; leurs ouvertures sont presque entièrement cachées sous les herbes, de
sorte que si l'on n'était averti par les guides, on courrait risque d'y tomber et de s'y noyer, car elles
sont à peu près emplies d'eau. A l'extrémité de ce plateau \ qu'occupait probablement la ville antique, sur
le bord de la mer, on remarque des parties de murs de construction romaine du Bas-Empire, et, dans
une masse de rochers à pic, qui forment le rivage, quelques marches taillées conduisant à la mer.

Ne trouvant rien à Coron qui dût nous arrêter, impatients d'arriver à Messène, nous nous disposâmes
à partir dès le lendemain de notre arrivée. Depuis plusieurs jours, on attendait l'arrivée du comte Capo-
distrias qui devait se rendre au quartier-général de l'armée française, pour y traiter avec le maréchal
Maison des affaires relatives au gouvernement de la Grèce. Nous vîmes, ce jour-là, toutes les autorités de
la Messénie se rendre à Coron pour y recevoir le président. C'est là aussi que, pour la première fois,
nous vimes les troupes régulières grecques (Tacticos) qui composaient la garnison de la ville. Je ne sais
jusqu'à quel point il était nécessaire de faire prendre à ces soldats un costume européen; mais comme
artiste, je ne pus m'empêcher d'exprimer mon regret en leur voyant porter le maigre accoutrement
prussien qui contraste d'une manière si désagréable avec le costume pittoresque et caractéristique
des palikares.

' Choiseuil-Gouffier, liv. 1, pag. a3 et 24.

3 Ces deux chapiteaux en marbre ont été enlevés et transportés à
Modon .par M. Esperonnier, commandant d'artillerie.

EXPLICATION DES PLANCHES.

Planche 16*.

Fig. I, II et III. — Plan, coupe et vue d'une construction romaine située sur là route de Modon à Coron. Les murs
sont en briques. Ce qui reste'de la voûte est orné de'compartiments en stuc1 sculptés, ainsi que l'arc-doubleau de l'arcade
d'entrée ; des conduits et une retraite formant bassm font présumer que >cette ruine était une salle de bains.

Planche 17.
Fig. I. — Vue de'l entrée de Coron. Au-dessus de la porte est le lion de St.-Marc, ce qui prouve que ces constructions
sont vénitiennes. A droite, est'une fontaine de la même époque'; on aperçoit dans le lointain, vers la gauche, les cimes du
Taygète qui se trouve de l'autre côté du golfe de Coron.

Fig. II et III. — Deux chapiteaux antiques en marbre trouvés dans les ruines de la ville ; l'un est imité des chapiteaux de
la tour des Vents à Athènes, l'autre est romain et de la décadence.

Suivent les planches r6 et 17.
 
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