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Blouet, Abel [Hrsg.]; Ravoisié, Amable [Hrsg.]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 1) — Paris, 1831

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https://doi.org/10.11588/diglit.666#0142
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Pouqueville, Stanhope, Cokerell, Gell et Leak; quelques-uns, ne pouvant résistera leurs inspirations
poétiques, prétendent avoir retrouvé des indices certains de tout ce qui devait avoir existé dans ces lieux
si célèbres, et, trompés parleur imagination, ils trompent leurs lecteurs. M. Stanhope, qui nous a donné
un ouvrage très-exact sur la plaine d'Olympie, rectifie ces erreurs, et nous fait voir les choses telles qu'elles
étaient lors de son voyage, et à peu près telles que nous les avons trouvées. Les voyageurs Gell, Cokerell et
Leak en ont aussi donné des descriptions fidèles et conformes à celle que nous allons donner à notre tour.

En suivant la route qui conduit de Pyrgos à Miraca, c'est-à-dire en remontant vers l'est, le long des
coteaux sablonneux qui bordent la vallée de l'Alphée, après avoir traversé le lit encaissé du Cladée, dans
lequel se trouvent quelques grosses pierres provenant sans doute de monuments antiques, on reconnaît
à quelques ruines romaines en briques l'emplacement d'Olympie, le mont Cronius, au pied duquel
était l'Altis, dont nous avons reconnu la place par la découverte que nous y avons faite du fameux temple
de Jupiter Olympien, dont nous parlerons plus tard avec détails; à gauche de la route, dans la petite
vallée qui forme un angle droit avec celle d'Olympie, au pied du mont Saturne, est une autre ruine
romaine en briques formant une salle carrée, dont la voûte est tombée : à l'intérieur se voient encore
quelques restes de stuc. (Voyez lettre F, pi. 58 , et le détail, pi. 60.) Plus loin et dans l'encaissement du
Cladée sont d'autres vestiges d'antiquités du même temps, mais dont on ne peut reconnaître la destina-
tion, non plus que de celle dont nous avons parlé précédemment ; c'est là que M. Pouqueville dit avoir re-
connu les restes d'un pont sur le Cladée. (Voyez G, pi. 58, et les détails, pi. 60. ) En revenant vers la rive de
l'Alphée, à droite de la route dePirgos, se voient deux autres ruines romaines aussi en briques, et
qui sont sans intérêt. (PI. 58, Jet R, et le détail de la plus importante de ces ruines, pi. 5g. ) Sur la
route même de Pirgos se voit maintenant une ruine du moyen âge, découverte par M. Dubois. (Voyez H,
pi. 58, et le détail, pi. 61.) C'est à quelques pas de là, vers l'est, que se trouvent les restes du temple de
Jupiter. (Voyez plan général D, et toutes les planches relatives à ce monument.) Un peu plu s loin et sur la droite
est encore une autre ruine roinaine en briques, qui laisse reconnaître dans son plan une salle octogone, et
en contre-bas, le long du terrain à pic qui entoure une plaine plus basse, sont attenantes à cette salle octo-
gone cinq ou six petites salles carrées et parallèlement placées, que quelques auteurs ont désignées pour
être les remises des chars qui s'exerçaient à la course dans l'hippodrome, lequel, suivant ces écrivains, est
reconnaissable par le terrain à pic dont nous venons de parler et dont nous parlerons encore plus loin.

En continuant à suivre la route qui longe le pied des petits coteaux qui bordent la vallée, on trouve,
près d'un bosquet où sont quelques oliviers sauvages, des tombeaux turcs. C'est près de là que le sentier
se divise : en prenant celui de gauche, après avoir monté un petit coteau, on voit un ravin boisé où
coule une petite rivière, près de laquelle se trouve une ruine d'aquéduc romain en briques et en blocage.
Près de là en remontant le ruisseau, M. Poirot a trouvé un chapiteau dorique et diverses pierres auxquelles
il n'a pu assigner ni nom ni époque. Après avoir traversé la rivière, on monte un autre coteau boisé, au
haut duquel est le village de Miraca, qui se compose de chaumières assez misérables : au milieu est un
pirgo ou petit château turc, construit avec des pierres provenant du temple, mais qui, réduites en moellons,
n'ont plus aucun caractère architectural.

En redescendant de Miraca, dans une direction du nord au sud, on arrive dans la vallée près de
l'embouchure de la petite rivière dans l'Alphée : c'est là que, suivant M. Pouqueville, devait se trouver
l'ancienne Pise; mais après avoir cherché vainement quelques traces de l'existence passée de cette ville,
nous redescendons dans la vallée, où nous retrouvons à peu de distance les tombeaux turcs ci-dessus
indiqués, et un peu plus loin un petit coteau sablonneux sur lequel étaient nos tentes.

C'est après des courses plusieurs fois répétées dans la plaine d'Olympie, dans les vallons et sur les
coteaux qui l'environnent, et un séjour de six semaines, que nous nous sommes convaincus qu'on cher-
cherait vainement d'autres ruines que celles que nous indiquons dans notre plan.

Je regrette de ne pas partager l'opinion des auteurs qui pensent que le terrain coupé à pic ou en talus,
dont j'ai parlé plus haut, est, malgré ses irrégularités, l'ancien hippodrome d'Olympie, et je suis d'avis que
ce terrain n'indique pas autre chose qu'un ancien lit de l'Alphée. Je ne puis non plus reconnaître, dans une
ruine romaine où se trouve une salle octogone, des remises pour les chars, parce que cette construction
(voyez N, pi. 58, et le détail, pi. 5g), trop mesquine pour l'importance des jeux Olympiques, n'a aucune
analogie avec les earceri romains qui se trouvent au cirque de Caracalla à Rome, et à d'autres monu-
ments destinés aux courses de chars. D'ailleurs, pendant le long séjour que nous avons fait à Olympie,
nous avons été à même d'observer tout ce qui reste sur ce sol célèbre, assez scrupuleusement pour être

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