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Blouet, Abel [Editor]; Ravoisié, Amable [Editor]
Expedition scientifique de Morée: ordonnée par le Gouvernement Français ; Architecture, Sculptures, Inscriptions et Vues du Péloponèse, des Cyclades et de l'Attique (Band 3) — Paris, 1838

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https://doi.org/10.11588/diglit.668#0025
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( *7)
sur ces bas-reliefs, que sir Edward Dodwell n'ait pas parlé du sujet représenté sur cette métope
échappée à nos recherches; il aurait pu, par cette importante description, nous faire connaître le
motif de sculpture adopté pour la décoration de ce beau monument.

Nous ne pouvons partager l'opinion de sir Edward Dodwell sur la destination qu'il donne aux bas-
reliefs dont il est ici question : il est vrai que la hauteur de ces bas-reliefs est à tous la même, mais il n'en
est pas ainsi de leur largeur; elle varie suivant chaque morceau, et aucun d'eux ne s'est rencontré avoir
celle des métopes de la frise extérieure du temple : cette largeur est ou plus grande ou plus petite que
celle que nous avons trouvée aux métopes de ce temple ; largeur qui nous fut donnée par l'intervalle
qui sépare deux triglyphes encore existants sur un morceau de la frise. Ce qui viendrait lever toutes
espèces d'objections, si dans cette dernière circonstance il pouvait encore y avoir des doutes, c'est
que cette métope, refouillée seulement de 0,02, n'a jamais été décorée par aucune sculpture. Nous
n'avons donc pas hésité un seul instant à supposer que ces bas-reliefs, qui ne pouvaient appartenir
à l'ordre extérieur du temple, devaient par conséquent être placés sous ses portiques, dans la frise
du pronaos et du posticum. La disposition des pilastres àîante, semblable à celle du temple de Thésée
à Athènes, est encore venue nous confirmer dans cette dernière opinion, puisque cette disposition
adoptée par les architectes grecs parait être la meilleure pour placer des bas-reliefs dans les frises des
péristyles antérieurs et postérieurs de leurs temples.

Nous avons regretté de n'avoir point pu pratiquer des fouilles au milieu de cette belle ruine, où
il paraît presque impossible de ne pas rencontrer quelques restes précieux. M. Lechevalier, dans son
voyage en Troade ', s étant arrêté à Sunium, nous dit qu'il fit faire des fouilles en sa présence dans
l'intérieur du temple; mais y ayant trouvé quelques squelettes humains, les ouvriers grecs ne voulurent
point continuer leur travail, parce qu'ils supposaient que cet endroit avait été autrefois une église.

Ce temple, situé près de la mer, étant continuellement exposé aux vents, a été tellement détérioré
par les émanations salines, que les arêtes des cannelures de ses colonnes sont en partie détruites, et au
lieu de ce ton doré que l'on voit sur la plupart des édifices en marbre situés au milieu des terres, le vieux
marbre de Sunium présente encore sa blancheur primitive, ce qui contraste singulièrement avec
l'azur du ciel et le fait apercevoir à une bien grande distance, lorsque l'on est en mer.

Le petit temple d'ordre dorique, se reliant avec le mur du péribole, servait d'entrée à l'enceinte
sacrée du temple de Minerve, et d'après sa position, que nous avons déterminée par rapport au
grand temple, nous devons croire qu'il en était les propylées.

Une portion de l'aire de ce temple est conservée; à l'un de ses angles se trouvent encore en place
deux assises d'un pilastre à'ante formant arrachement du mur latéral, et à côté, dans sa position
primitive, deux tambours d'une colonne. Autour et çà et là se voient différents débris de ce petit
monument.

Sir Edward Dodwell dit avoir rencontré, vers la partie sud du grand temple, quelques fragments
de colonne en pierre unie (probablement sans cannelure): seraient-ce les restes d'un temple dédié à
Neptune, qu'Aristophane place aussi sur le promontoire de Sunium" ?

Ce que l'histoire nous apprend sur la nécessité que les anciens auraient eue de fortifier Sunium,
nous est bien attesté par les restes, sinon d'anciennes fortifications, du moins par ceux d'un très-
long mur d'enceinte qui commençait à l'extrémité du promontoire à sa partie la plus escarpée,
passait devant le temple et allait jusqu'au fond de la baie envelopper le bourg de Sunium, petite
ville maritime qui s'y trouvait située. Une tour demi-circulaire fait partie de ce mur, que l'on dit
pourtant avoir été flanqué de tours carrées. Nous n'avons pu vérifier s'il reste encore quelques
traces de ces dernières tours. Sunium fut fortifié par les Athéniens, lors de la guerre du Péloponèse 3,
vers la quatrième année de la 91e olympiade (4.11 ans avant J. G); et pendant cette guerre son acropole
fut occupée par les esclaves, qui s'en servirent pour nuire aux contrées voisines4.

Ce bourg n'est éloigné de Thorricos que d'environ trois heures de marche : sa distance avec les
anciennes mines d'argent creusées dans les flancs du Laurium, est moins grande. Sir Dodwell donne

1 Lechevalier, Voj. de la Troade, chap. VII.

2 Aristophan. Eq. v. 669. — Théâtre des Grecs de Brumoy, t. XII, p. 247 (2<! édit.).

3 Thucyd., 6, 8, c. 4.

4 Atheneus Deipnosopli.. 1. 6, c. ao.
T. m.
 
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