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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 10.1879

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Séance du Comité du 8 mai  1876
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https://doi.org/10.11588/diglit.24970#0042

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«La seconde vue de Strasbourg se trouve à la finde la première édition
du Heiligenleben de Sébastien Brand, qui parut chez Grüninger à Strasbourg
en 1502, et dont un exemplaire est conservé à la bibliothèque de l’abbaye
d’Einsiedlen en Suisse. Les éditions suivantes de cet ouvrage n’ont plus la
gravure, mais elle est reproduite à la fin d’un recueil de sermons de
Geiler de Kaisersberg, imprimé en 1515, également chez Grüninger, et
intitulé Evangelibuch. La vue est prise hors les portes de Pierres et de
Saverne; au milieu est la cathédrale, l’église de S1-Thomas, bien moins
correctement dessinée que sur la planche de 1493, se voit à droite.
Au-dessus de Strasbourg est l’image de la Vierge, comme patronne de la
ville; des deux côtés de cette dernière est le jugement final; à gauche
vers le haut, les planètes sous forme humaine; dans les deux coins du
haut, des personnifications des vents. Le fond est une mer, sur laquelle
trois nacelles, dans chacune un homme présentant à la Vierge un livre;
au-dessus de l’une des nacelles est écrit S. Brand, au-dessus de la seconde
S. MRH; sur la troisième il y a les huit lettres ATSAMNVN; le personnage
qui occupe cette barque est en costume monacal et un ange lui tend
une couronne. Le livre que Sébastien Brand offre à la Vierge, est évidem-
ment son Heiligenleben. S. MRH est peut-être le chanoine Sébastien
Murrhon, de Colmar, qui entre autres avait écrit un commentaire sur les
deux premières Partlienicœ du carmélite Baptiste de Mantoue, dont l’une
est consacrée à l’éloge de la Vierge, l’autre à celui de Ste Catherine;
Brand venait de publier ce commentaire en 1501. Quant à ATSAMNVN,
cela ne peut être qu’une méprise du graveur; je suis porté à croire qu’il
aurait dû mettre RATSAMHVSEN. Le seul membre de la famille de
ce nom qui soit connu pour avoir appartenu à un ordre monastique, est
Philippe de Ratsamhausen, en 1301 abbé de Pæris dans la Haute-Alsace,
depuis 1305 évêque d’Eichstâdt et mort en 1322. 11 est l’auteur d’une vie
de Ste Walburge (Acta SS., 25 février) et d’un traité sur quelques saints
particulièrement vénérés à Eichstädt (de ecclesice Eystetlensis divis
tutelaribus. Ingolsz 1017, 4°). La couronne tendue au personnage désigné
par les lettres atsamnun indique qu’au moment de l’exécution du dessin
il ne vivait plus; et comme les livres offerts à la Vierge par Brand et par
Murrhon sont des vies de saints, on doit admettre que celui que tient
Atsamnun traitait de sujets analogues. Je crois donc qu’il s’agit de
Philippe de Ratsamhausen.

«Quoi qu’il en soit, la composition de l’image qui réunit, d’une manière si
bizarre, l’allégorie et la réalité, me paraît être conçue par Brand lui-
même. Elle rappelle quelques-uns des dessins qui ornent son édition de
 
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