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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 10.1879

DOI issue:
Séance du Comité du 13 août 1877
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24970#0095

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— 8?»

DE L’ORIGINE DES NOMS PATRONYMIQUES A PROPOS D’UNE CHARTE
DU QUINZIÈME SIÈCLE.

L’usage actuel de désigner les personnes par deux noms, le pré-
nom et le nom de famille, ne remonte pas très-haut. Pendant
de longs siècles nos ancêtres se contentaient d’un nom unique, un
de ces noms gothiques, qui, à la suite des conquêtes faites par les
races germaniques, s’étaient naturalisés dans les pays soumis à leur
domination et se modifièrent plus lard suivant le génie particulier des
différentes langues modernes. Ces noms primitifs, ordinairement très-
sonores et souvent même agréablement harmonieux, nous sont révélés
par les annales et les chartes des époques mérovingienne et carlovin-
gienne. En voici quelques-uns à litre d’échantillon, moins l’orthographe
fort diverse, mais toujours plus ou moins barbare dans laquelle on les
trouve consignés: Adalrich, Alberich, Ermanrich, Hilderich, Theodo-
rich; Adalbert, Chunibert, Ethelbert, Engilbert, Fulbert, Ilildebert, Rat-
berl, Regimbert, Sigebert, Trutbert, Walbert; Adcdfrid, Raldfrid,
Ilildefrid, Otfrid, Walafrid, Warnefrid, Winfrid; Erkembald, Ethcl-
bald, Ilinebald, Luitbald, Regimbald, Winbald; Ekehart, Engilhart,
Meginhart, Nothart, Ruthart; Baitram, Engilram, Guntram, Sintram,
Wair am. Wolfram; Dilmar, Hinkmar, Otmar, Volmar, Werinhar ;
Arnulf, Raldulf, Blidulf, Hidulf, Marculf, Riculf, etc. Parmi les noms
de femmes on remarque ceux de Amalhild, Rathild, Bilhild, Brun-
hild, Chlotild, Chrimhild, Eimhild, Richhild, Swanehild; Edelind,
Gerlind, Gundelind, Riclind, Theudelind ; Erentrud, Hemeltrud, Hiltrud,
Irmintrud ; Hildegund, Kunegund, Radegund; Wallrad, etc. Tels étaient
les noms en usage durant toute la première moitié du moyen âge, et
ces noms personnels, par lesquels les individus se distinguaient l’un
de l’autre, n’étaient accompagnés d’aucun nom commun, propre à dé-
signer collectivement la famille à laquelle appartenait l’individu. Aussi,
les longues séries de noms qui se rencontrent parfois dans les chartes
de ce temps, ne nous apprennent rien sur l’origine des personnes
qu’ils représentent. Quoique ces personnages, en qualité d’mgenui ou
hommes libres, fussent les ancêtres des familles nobles qui figurent
en si grand nombre dans les siècles suivants, néanmoins ils ne sont
pas reconnaissables généalogiquement, par cela même qu’ils ne portent
qu’un nom propre. C’est pour cette raison que l’origine première des
 
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