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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 10.1879

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Spach, Louis Adolphe: Lettres ècrites à la cour par M. d'Angervilliers: intendant d'Alsace de 1716 à 1724
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https://doi.org/10.11588/diglit.24970#0308

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on ne îaissoit sortir aucuns grains de cette province en Suisse. Deux rai-
sons avoient donné lieu à cette interdiction: l’une le mécontentement
qu’on eut du Canton de Basle en 1709, sur ce qu’il avoit laissé violer son
Territoire, par quelques troupes de l’Empereur, commandées par M. de
Mercy; l’autre que les magazins du Roy étant mal approvisionnés, on con-
servoit, avec grande raison, les ressources du Pays pour l’armée de
Sa Mté.

Sur la fin de 1715, Mrs de Basle, après plusieurs instances, obtinrent
qu’on leur laisseroit passer cent soixante quatre sacs du poids de 200 L.
chacun, par semaine.

J’arrivay en Alsace, pour la première fois, au mois d’avril 1716. Je
trouvay la province pleine de grains, plusieurs gens de tous Etats me
représentèrent que les bleds étaient à vil prix dans le pays, qu’ils n’en
trouvoient pas même le débit et qu’ils etoient privés parla de leurs reve-
nus. On me fit considérer d’ailleurs que les Suisses etoient dans l’habi-
tude de tirer des vins d’Alsace pour des sommes très considérables et qu’il
eloit à craindre, qu’en leur refusant des bleds, ils ne cessassent de pren-
dre nos vins : de plus encore que c’est chés les Suisses et dans l’Em-
pire, qu’on va chercher tous les bestiaux qui servent à la consommation
d’Alsace, et qu’on nous menaçoit de représailles sur les bestiaux, si on
continuait de ce côté cy, à tenir rigueur à l’egard des grains. Je rendis
compte à la Cour de cette affaire, dont je tâchay de faire connoître l’im-
portance. Le Canton de Basle y joignit de nouvelles remontrances, et enfin
après une assés longue discussion, il fut décidé que la sortie des grains
d’alsace serait permise, comme elle l’étoit déjà, de toutes les provinces
du Royaume. Depuis ce têms l’alsace a toujours été comprise dans les ar-
rêts qui ont été renouvellés, de têms en têms, pour continuer cette per-
mission generalle, au lieu que dans les premiers il n’etoit pas fait mention
de cette province.

Le dernier de ces arrêts qui est du 18 février 1719, permet la sortie
des grains hors du Royaume, jusqu’au premier Septembre suivant, et n’a
point été renouvellé du moins de ma connoissance.

Comme par l’article 6 du titre huit de l’ordonnance generalle des fermes,
du mois de février 1687, la sortie des grains est deffenduë, il s’en suit
qu’il faut s’en tenir là, lorsqu’il n’y a point d’arrêt qui la permette, c’est
ce qui fit qu’au prenT’ 7bre 1719 on se mit en devoir icy, de fermer Je pas-
sage aux grains, soit pour les Suisses ou pour l’Empire.

J’ollay quelques têms après à Paris, je remontrav à M. Dargenson qu’il
y avoit dans la Province un excedant de grains dont on ne pouvoit faire
 
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