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Rostworowski, Marek: Le vent dans le paysage hollandais du XVIIe siècle
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18821#0032
de nuages noirs le mont Sina!, ne s'etend pas plus loin, servant uniquement de mise en scenę
a la manifestation de la puissance divine.
Pieter Brueghel 1'Ancien (1525-1569) tout en traitant une storia — La Construction de la Tour
de Babel (Rotterdam, Museum Boymans-van Beuningen; fig. 18) — etudie pourtant la naturę
pour elle-meme, cette naturę que 1'homme tentait de surmonter. En faisant cela 1'artiste entre
dans les details; la formę des nuages est bien observee et nous permet de connaitre la direction
du vent, confirmee d'ailleurs par la courbe d'une voile. On est tente de comparer cette image
cosmiąue avec le dessin precite de Leonard, non pas pour en supposer 1'influence, mais pour
suggerer une certaine similitude de conception de la naturę, chez les deux maitres, le cote physico-
-mecaniąue prevalant chez l'un, et le cóte poetiąue chez 1'autre. Le meme Brueghel dans sa
Tempete — au Kunsthistorisches Museum a Vienne (fig. 19) — nous donnę une image du vent
saisissante mais imparfaite, traitee avec une licentia poetica evidente qui permet d'opposer
la direction des voiles a celle des flots.
Ce genre de licence est typiąue pour les artistes dits « manieristes » qui, en peignant une
naturę artificielle, s'amusent avec ses phenomenes pour construire un monde soumis aux lois
inventees, selon lesąuelles les mouvements et les directions se contrebalancent dans des composi-
tions parasymćtriąues. En meme temps dans leurs tableaux les acteurs des storie s'eloignent
du spectateur et se perdent dans cette naturę agencee qui, par le fait meme d'occuper la plupart
de la surface du tableau, semble devenir son sujet sinon principal, en tout cas dominant.
18. Pieter Brueghel 1'Ancien, La Tour de Babel, Rotterdam, Museum Boymans-van Beuningen
(d'apres la reproduction)
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a la manifestation de la puissance divine.
Pieter Brueghel 1'Ancien (1525-1569) tout en traitant une storia — La Construction de la Tour
de Babel (Rotterdam, Museum Boymans-van Beuningen; fig. 18) — etudie pourtant la naturę
pour elle-meme, cette naturę que 1'homme tentait de surmonter. En faisant cela 1'artiste entre
dans les details; la formę des nuages est bien observee et nous permet de connaitre la direction
du vent, confirmee d'ailleurs par la courbe d'une voile. On est tente de comparer cette image
cosmiąue avec le dessin precite de Leonard, non pas pour en supposer 1'influence, mais pour
suggerer une certaine similitude de conception de la naturę, chez les deux maitres, le cote physico-
-mecaniąue prevalant chez l'un, et le cóte poetiąue chez 1'autre. Le meme Brueghel dans sa
Tempete — au Kunsthistorisches Museum a Vienne (fig. 19) — nous donnę une image du vent
saisissante mais imparfaite, traitee avec une licentia poetica evidente qui permet d'opposer
la direction des voiles a celle des flots.
Ce genre de licence est typiąue pour les artistes dits « manieristes » qui, en peignant une
naturę artificielle, s'amusent avec ses phenomenes pour construire un monde soumis aux lois
inventees, selon lesąuelles les mouvements et les directions se contrebalancent dans des composi-
tions parasymćtriąues. En meme temps dans leurs tableaux les acteurs des storie s'eloignent
du spectateur et se perdent dans cette naturę agencee qui, par le fait meme d'occuper la plupart
de la surface du tableau, semble devenir son sujet sinon principal, en tout cas dominant.
18. Pieter Brueghel 1'Ancien, La Tour de Babel, Rotterdam, Museum Boymans-van Beuningen
(d'apres la reproduction)
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