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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0011
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

3

lier embarras de démêler, entre des assertions contradic-
toires, le vrai du faux ou de l'exagéré.

Dès le début, pour ce travail, comme dans toutes les
parties de notre ouvrage, laissant de côté les questions de
préjugés et de personnes, nous avons abordé de front le
sujet en lui-même, et nous nous sommes demandé quelles
conditions devait remplir un ouvrage de ce genre pour
être vraiment utile.

De même qu'un traité de chirurgie appelle, comme
auxiliaire, la médecine opératoire, ainsi que l'a fait Boyer,
et suppose aussi la connaissance de lanatomie, de même
la médecine opératoire commence par s'éclairer de l'ana-
tomie, et emprunte à la pathologie chirurgicale les indica-
tions dont elle est le terme. Dans un cercle de connaissances
aussi étroitement liées, il est bien difficile de savoir et de
pouvoir se restreindre, ou de ne pas se laisser entraîner; et
pourtant le sujet est si vaste qu'il faut de toute nécessité cir-
conscrire nettement les matières que l'on veut embrasser.

Quant à lanatomie, toutes les questions et les faits qui
s'y rapportent ayant été longuement exposés dans la partie
descriptive, avec leurs applications physiologiques et chi-
rurgicales, et les planches elles-mêmes étant toujours pré-
sentées dans cette double intention, quelque variété que
nous eussions pu y mettre, nous ne pouvions que retomber
dans une redondance fastidieuse, et augmenter immodé-
rément, et sans utilité, les prolégomènes de la médecine
opératoire, en reproduisant en quelque sorte des travaux
déjà faits. 11 nous suffisait donc de présenter lanatomie
à un point de vue spécialement chirurgical et dégagée de
toute description, comme il sera exposé plus loin.

En ce qui concerne la chirurgie, on sent déjà à quel
volume nous auraient entraîné de grands détails de pratique
et de théorie. Outre qu'un pareil travail serait déplacé et
tout-à-fait inexcusable dans un traité d'anatomie, il serait
aussi parfaitement inutile, les développemens de ce genre
se trouvant beaucoup mieux que nous ne saurions le faire
dans tous les ouvrages spéciaux : le traité de Boyer, le
dictionnaire de Samuel Cooper, et même les nouveaux
dictionnaires de médecine et de chirurgie. Cette espèce de
mérite, qui forme le cachet principal du Sabatier-Dupuy-
tren par MM. Sanson et Bégin, est peut-être même un
hors-d'oeuvre dans un traité de médecine opératoire ;
toutefois, cette observation ne pourrait être adressée aux
rédacteurs, qui ont dû suivre le plan de l'auteur original ;
et elle est suffisamment justifiée pour Sabatier lui-même,en
considération de l'époque où il a écrit. Pour ce qui est d'une
vaste érudition, M.Velpeaun'a rien laissé à faire en ce genre.
11 ne nous appartient pas, et heureusement il ne saurait
nous convenir de lutter ni avec l'un ni avec l'autre.

L'objet que nous avons dû nous proposer, le seul utile,
et auquel ne répond aucun traité déjà existant, c'est la re-
présentation de tout ce qui, pour être compris et retenu,
a besoin d'être figuré par le dessin. C'est la partie méca-
nique, et en quelque sorte anatomique, de la thérapeutique
chirurgicale, ou, en d'autres termes, l'action chirurgicale
appliquée à la structure normale ou pathologique.

C'est donc proprement une iconographie (lanatomie
chirurgicale et de médecine opératoire que nous voulons et
que nous avons dû faire. Cette position étant bien définie,
la marche à suivre en découle naturellement.

PLU DE L ANATOMIE ET DE

1° ANATOMIE CHIRURGICALE.

Conformément au plan tracé dans l'introduction géné-
rale de notre ouvrage, nous divisons lanatomie chirurgicale
en trois sections : Anatomie d'isolement in ter- organique,
anatomie de communication inter-organique, et anatomie
topographique ou des régions.

Les détails de lanatomie graphique étant supposés par-
faitement connus de l'élève qui aborde l'étude de la méde-
cine opératoire, les deux premières sections ont pour objet
de résoudre ce problème : étant donnée l'organisation avec
ses conditions établies de textures générales et locales
d'une part, et, de l'autre, les accidens et l'ensemble des
causes morbides empruntées de l'action permanente des
lois physico-chimiques et des déviations de l'équilibre
fonctionnel, quelles seront les altérations organiques sub-
séquentes résultant des réactions réciproques des unes sur
les autres? A ce double point de vue, purement dynamique,
et sous ce rapport, plus particulièrement chirurgical, les
causes morbides agissant sur la texture, et celle-ci résistant
par ses conditions physiques, les altérations organiques,
soumises dans leur marche à l'action de ces deux causes, ne
pourront se produire que par des moyens, sous des formes,
et , jusqu'à un certain degré, dans des limites déterminées.

LA MÉDECINE OPÉRATOIRES.

Quant à l'antagonisme de ces deux forces, au début, et
pendant un laps de temps plus ou moins considérable
constituant la période d'incubation des maladies, la texture,
encore intacte, pourra sortir victorieuse de la lutte, ou du
moins suffira pour borner l'extension de la maladie • mais
si la cause d'irritation n'est pas enlevée, la texture gra-
duellement altérée est vaincue dans sa résistance, et n'op-
pose plus d'obstacle à l'extension de la maladie. Ces faits
étant posés, suivant que le lieu affecté offrira une texture
plus serrée ou plus lâche, la maladie au commencement
tendra à se localiser ou à s'étendre. Pour sa marche ulté-
rieure, on conçoit qu'elle sera déterminée par la structure
des parties voisines et la concomitance des phénomènes
nerveux, inévitables dans le jeu de l'organisme, où tout est
lié, mais étrangers à cet aperçu dynamique.

Ainsi, dans l'idée théorique d'isolement et de communi-
cation inter-organique, ce n'est nullement une anatomie
graphique chirurgicale qu'il s'agit de présenter, mais un
vaste tableau de l'ensemble de l'organisation, où les dif-
férentes pièces qui le composent ne figurent que dans leurs
connexions et leur corrélation entre elles, la subordination
des parties les plus simples à l'égard des groupes ou des
fractions plus complexes, et l'harmonie que les unes et les
autres forment avec le tout.
 
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