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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 6, Text): Médecine opératoire — Paris, 1837

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https://doi.org/10.11588/diglit.18363#0141
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SECTIONS U U'OMU ROSES.

rement visible sous la peau , surtout dans l'état de tension du
muscle. La veine jugulaire interne et l'artère carotide primitive
sont logées plus profondément, dans leur sillon, entre les saillies
des scalènes en dehors et les muscles sous-hyoïdiens en dedans.
Cependant il reste encore d'autres vaisseaux d'un fort volume ;
en arrière, les cervicaux transverses, les scapulaires supérieurs ,
les thyroïdiens inférieurs, à leur origine ; en avant, la veine ju-
gulaire antérieure (voy. tom IV, pl. i5, 28, 67). Enfui il
peut exister telle anomalie qui donne lieu à un accident im-
possible à prévoir , surtout en agissant sous la peau. Ces con-
sidérations nous feraient recommander, comme mesure de pru-
dence , d'inciser plus haut.

Quel que soit le procédé dont on ait lait usage , et la hauteur
à laquelle on ait divisé le muscle; l'opération terminée, on
redresse la tête et on la maintient, par un bandage, légèrement
inclinée en sens opposé pendant toute la durée des pansemens.
— Cette position suffisant pour obtenir une cicatrice du muscle
avec écartement, rien ne s'oppose à ce qu'on réunisse immédia-
tement la plaie des tégumens.

La section du sterno-mastoïdien a été faite un assez grand
nombre de fois dans ces derniers temps. Pour être sincère, nous
croyons qu'elle n'a pas toujours été suffisamment motivée. On
l'a pratiquée pour des maladies assez légères, plutôt gênantes que
dangereuses, et dont l'incurabilité n'était pas prouvée. Pourtant
c'est déjà une opération assez grave, puisque, suivant le Heu sur
lequel on la pratique, elle peut être suivie de paralysie partielle,
par section des brandies du plexus cervical, d'hémorrhagie par
lésion des gros vaisseaux, ou d'atrophie du muscle lui-même.

section du tek don d'achille ( soléaire ). ( Pl. 23 , fig. ?.. )

La section du tendon d'Achille a pour objet de remédier à l'in-
firmité permanente dite le pied-bot, lorsque, par la prédo-
minance des muscles extenseurs, le soléaire et les jumeaux , la face
plantaire est tournée invariablement en dedans et en arrière et
force le malade à marcher sur le côté externe de l'extrémité anté-
rieure du pied. — Pratiquée d'abord en 1685 par Minius, oubliée
pendant plus d'un siècle, puis reproduite avec succès par Thilé-
nius , et, plus récemment, par Delpecb , elle est aujourd'hui assez
fréquemment usitée.

Ajoutons à ce que nous avons dit concernant l'anatomie de la
région (t. IV, p. 58-5c))une considération qui appartient à M.
Scoutetten. Dans le pied-bot, quand l'extension du pied est portée
très loin, les vaisseaux tibiaux postérieurs forment des llexuosités
latérales et antéro-postérieuresqui en rendraient la lésion d'au-
tant plus probable qu'on agirait plus haut. En conséquence, il
assigne, comme le lieu le plus convenable pour la section du
tendon, la ligne horizontale qui part du milieu de la malléole
externe, ce point, où le tendon est très saillant, permettant d'évi-
ter, en avant et en haut, les vaisseaux, et, en bas, la bourse syno-
viale du calcanéum.

Procédé de Delpech. Le malade étant couché sur le ventre, le
tendon d'Achille tourné en haut vers l'opérateur, la jambe et le
pied maintenus par un aide, le chirurgien présente, à plat, la
lame d'un bistouri droit qu'il plonge directement dans la couche
celluleuse cpii sépare le tendon de l'aponévrose tibiale postérieure,
a la hauteur indiquée plus haut, et le fait ressortir de l'autre côté :
puis, par un mouvement de pression vers le talon , il prolonge en
bas, d'un pouce, les deux plaies cutanées parallèles et retire le bis-
touri droit après avoir pratiqué une première incision qui repré-

T. VI.

sente celle du séton; dans un second temps il introduit dans la
plaie le bistouri convexe, dont il relève le tranchant, et, en le re-
tirant , divise transversalement le tendon en totalité , d'avant en
arrière, en prenant garde de blesser la peau. Dans le l'ait de Del-
pech, les deux bouts étant mis en contact, au 28e jour les plaies
étaient cicatrisées et le tendon offrait un allongement de quelques
lignes. Le pied ayant été mis dans un appareil contentif qui le
fixait à l'état de flexion, après un mois la cicatrice du tendon
offrait un allongement de deux pouces.

Procédé de M. Slromeyer. Le malade étant couché sur une
table, la face interne du membre tournée vers l'opérateur, le
genou et le pied fixés par des aides et. l'articulation tibio-tar-
sienne fléchie, autant que possible, pour tendre fortement le
tendon d'Achille, le chirurgien, armé d'un bistouri à fistule,
étroit et à tranchant convexe , en plonge la pointe très aiguë
à deux ou trois pouces au-dessus de l'insertion calcanienue; le
tranchant, tourne: vers le tendon, conuueneeinimédiatement àcou-
per dans le mouvement de ponction : à peine la pointe de l'in-
strument a-t-elle piqué la peau de l'autre côté que le chirurgien,
retirant le bistouri suivant une ligne courbe en haut, achève,
mais sans touchera la peau, la section du tendon, en revenant
suivant le premier trajet parcouru. Le membre est placé dans un
appareil extensif pour rapprocher les extrémités divisées. — Leur
réunion s'opère sans suppuration , et dès le dixième jour on
peut commencer rallongement du tendon par L'appareil contentif
qui maintient le pied fléchi.

Modification de M. Duval. f.e procédé et l'instrument sont ceux
de M. Stromever , seulement M. Duval ne fait qu'une seule pi-
qûre à la peau.

Modification de M. Bouvier. H pique la peau avec une lancette,
du côté où le tendon offre la plus grande saillie, puis il intro-
duit par la plaie et fait glisser sous la peau un petit couteau droit,
à pointe mousse, nommé ténotome, avec lequel il divise le tendon
de la superficie vers la profondeur.

Modification de M. Velpeau. Ce chirurgien, pour éviter de
léser la peau, commence par l'isoler et la mettre en arrière du
trajet de l'instrument, en piquant d'abord entre elle et le tendon.
Pour faciliter l'introduction de la lame il est convenable de pincer
préalablement la peau avec les doigts de la main gauche. Au
reste, dès que cette lame est parvenue de l'autre côté du tendon;
par un mouvement de pression en sciant, la section complète
est immédiatement opérée et l'instrument esl retiré par la même
ouverture sans avoir pratiqué une autre plaie de la peau en
regard.

Le procédé de M. Stromeyer et ses modifications, qui permet-
tent la réunion par première intention , sont préférables à celui de
Delpech. Us présentent le double avantage d'une guérison plus
prompte et d'un meilleur résultat, la cicatrice du tendon, isolée
de celle de la peau , lui permettant de continuer à glisser li-
brement dans sa gaine, tandis que, après la suppuration qui suit le
procédé de Delpech, les trois cicatrices, unies en commun par les
adhérences fibreuses , causent, pendant la marche, des tiraille-
mens douloureux dans les cicatrices cutanées solidaires des mou-
vemens du tendon. Enfin l'incision simple garantit mieux l'in-
tégrité de la peau, qui n'est lésée que pour l'unique piqûre
d'entrée de l'instrument où se trouve également ramenée la
sortie.

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