Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0079
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
MALADIES DES AMYGDALES.

71

au tonsillitome, s'il offre cet avantage de rendre en apparence l'opé-
ration plus facile, pour une main inexpérimentée, il a, comme tous
les mécanismes substitués a la main, l'inconvénient de n'agir que
d'une manière déterminée dans tous les cas, et ne permet pas de
poursuivre un prolongement dans les tissus, comme on le fait avec
le bistouri et les ciseaux, pour aller chercher tout ce qui est malade.

Manuel opératoire. Procédé ordinaire (pl. a3, fig. 3). Le ma-
lade est assis en face du jour, la tête appuyée sur la poitrine
d'un aide, la bouche est largement ouverte ; on ne se confie au ma-
lade pour la maintenir telle, qu'autant que l'on peut compter po-
sitivement sur lui. Dans le cas contraire, on a recours à l'un des
moyens indiqués; et, par précaution, il est toujours bon de les
avoir à sa disposition. Tout étant disposé, et des cautères préparés
pour le casd'hémorrhagie, le chirurgien abaisse la langue avec un
instrument quelconque, qu'il confie à un aide, ou tout simple-
ment la déprime lui-même avec le doigt indicateur gauche, puis
de la main droite, armée de l'airigne double de Museux (Dupuy-
tren), ou de l'airigne simple à doubles crochets (Velpeau), il ac-
croche l'amygdale par sa partie postérieure, et, par un mouve-
ment de traction graduelle, s'efforce de la dégager d'entre les piliers
pour l'amener diagonalement en avant dans la cavité de la bouche.
Cette traction de l'amygdale est une condition importante pour
éloigner la tumeur de l'artère carotide. L'airigne, passant ensuite
dans la main gauche, de la droite le chirurgien saisit le bistouri
boutonné droit, dont il est bon qu'une moitié de la lame soit envi-
ronnée d'une bandelette de dyachilon ; puis, se servant de la tige
de l'airigne comme d'un conducteur, fait glisser dessus, entre cette
tige et la langue, la lame, le dos en bas, jusque sous la face posté-
rieure de l'amygdale. Tournant alors le tranchant en haut, en
avant et en dehors, il coupe en sciant, parallèlement à la paroi
externe de la bouche, de manière à enlever sans désemparer toute
la masse de la tumeur. Dans les cas de simple hypertrophie, il suffit,
pour le résultat de l'opération, d'enlever toute la portion de tissu
proéminente; mais si l'on a affaire à une dégénérescence de mau-
vaise nature, il faut, sans trop se hâter, tâcher d'enlever d'un seul
coup tout ce qui est malade. L'opération terminée, si l'hémorrhagie
est peu abondante, il suffit pour la faire cesser d'un gargarisme
acidulé ou de quelque application styptique; quand l'écoulement
de sang est plus considérable, mais seulement en nappe, on a pu
l'arrêter avec la poudre d'alun calciné porté avec des pinces sur
une boulette de charpie; mais le plus sûr de ces cas, comme dans
les hémorrhagies saccadées produites par les petites artères, est
d'appliquer immédiatement le cautère rougi à blanc, en ayant
recours à tous les moyens mécaniques et aux précautions en usage
pour ne pas blesser la langue et les parois de la bouche. Reste le
cas malheureux où un chirurgien inexpérimenté ou inattentif au-
rait blessé l'artère carotide, comme on en a vu des cas cités par
Tenon, Burn, Béclard et Barclay. L'hémorrhagie foudroyante obli-
gerait à faire comprimer de suite par un aide avec les doigts, en
tant qu'on le pourrait sans causer la suffocation, et à pratiquer

immédiatement la ligature de la carotide primitive. On cite un cas
semblable survenu chez une femme que M. Champion, appelé pour
la visiter, trouva morte à son arrivée.

Le procédé que nous venons de décrire,le plusgénéralementusité,
offre quelque variété dans le mode d'excision. La section de bas en
haut était surtout conseillée par Louis pour éviter la chute de l'a-
mygdale dans le pharynx. Aujourd'hui, avec les pinces airignes
doubles, cet accident n'est point à redouter; mais ce mode de sec-
tion offre encore le petit avantage de mieux voir ce que l'on fait
et d'être moins gêné par l'hémorrhagie. Quelques chirurgiens, au
contraire, dans la crainte de blesser le voile du palais, préfèrent
inciser de haut en bas. Richter, pour éviter plus sûrement la lésion,
ou du voile membraneux ou de la langue, incisait par tiers, d'abord
de haut en bas, puis de bas en haut, et terminait par la partie
moyenne. On ne saurait mettre aucune importance à ces diverses
modifications, qui se neutralisent par le fait même du mérite de
ceux qui les ont préconisées. Ce qu'on peut dire à cet. égard
déplus général et de plus vrai, c'est que c'est bien plutôt la forme
et les rapports de la tumeur qui doit décider de la manière dont il
convient de l'attaquer.

Excision avec le tonsillitome. Nous avons eu déjà l'occasion
de signaler cet instrument, imitation graduellement perfectionnée
de sécateurs très anciens, et du kyotome de Desault. Il existe un
assez grand nombre de ces instrumens dus à MM. Physick, War-
ren, Fahnestock. Ce dernier, un peu modifié par MM. Ricord
(pl. 19, fig. 4°) et Velpeau (fig 45), paraît prévaloir en France.
C'est la combinaison des deux, le mécanisme d'arrière en avant
de l'anneau sécateur de M. Velpeau, avec la fourchette de pré-
hension de M. Ricord, qui nous paraîtrait devoir constituer le
meilleur instrument.

Procédé de M. Velpeau. L'instrument est tenu de la main
droite par son manche, tandis que trois doigts de la main gauche,
l'indicateur et le médius passés dans les anneaux, et le pouce ap-
pliqué sur la fourchette, concourent au mécanisme. Le double
anneau du tonsillitome s'applique à plat sur la tumeur qui se
trouve faire saillie dans le cercle qu'il inscrit. Faisant glisser
alors, avec le pouce gauche, la pique ou la fourchette, elle plonge
dans l'amygdale, puis, par un mouvement de pression du
pouce, qui fait faire bascule à son manche sur la tige commune,
la tumeur , fortement attirée vers la bouche, vient offrir elle-
même sa base à l'action de l'anneau sécateur mobile, qui glisse
dans l'épaisseur de l'anneau immobile, et par son mouvement
d'arrière en avant, coupe nettement la base de l'amygdale à la
rencontre des deux anses tranchantes. C'est ce mécanisme qui
nous paraît le plus convenable, parce que la branche mobile vient
se loger dans la bouche, tandis que, pour l'autre instrument, elle
va se loger dans le pharynx, où elle peut contondre la paroi posté-
rieure de cette cavité, outre que la rencontre de cette paroi pour-
rait empêcher la section de s'achever-

OPÉRATIONS QUI SE PRATIQUENT SUR LE COU.

Les maladies chirurgicales situées au cou et qui peuvent récla-
mer les secours de la médecine opératoire, sont en grand nombre
et se divisent pour nous en deux séries. Les unes, abcès ou tu-

meurs de diverse nature, qui intéressent la peau, le tissu cellulaire
inter-organique ou les divers organes de l'appareil locomoteur
sont des affections générales que nous avons traitées en leur lieu
 
Annotationen