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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Hrsg.]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 7, Text): Médecine opératoire — Paris, 1840

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https://doi.org/10.11588/diglit.17186#0156
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OPÉRATIONS SPÉCIALES.

dilater l'orifice et le canal, il faut aller perforer la cloison, et du
moment que la sortie du méconium indique que l'on ne s'est pas
fourvoyé, nous ne voyons pas pourquoi on n'irait pas saisir avec
des pinces l'un des lambeaux pour l'attirer plus bas et faciliter
la section circulaire de toute la membrane qui interceptait le
canal.

ANUS ANORMAL OONGÉNIAT..

L'orifice anormal de l'anus se présente chez les nouveau-nés
sur les surfaces cutanées les plus différentes, au pourtour de
l'abdomen , du bassin et des organes génitaux : à l'hypogastre
(Littre), à l'ombilic (Méry, Hartman), aux lombes (Fristo); chez
l'enfant mâle, sur le dos du pénis (Fristo), ou sous le scrotum
(Meckel) ; chez la petite fille, à la vulve (Olinet), dans le vagin
'Bonne, Desgranges, Dieffenbach) ; chez les deux sexes dans
l'urètre (Bonnet, Willaume, Bravais, Delasalle, Velpeau) ; ou dans
la vessie (Desault, Velpeau); enfin au travers du sacrum, soit en
coïncidence avec l'ouverture naturelle (Lafaye, MM. Ribes, La-
coste, Ricord), ou avec absence de cet orifice (Cnoeffélius,
Fristo). Si l'anus anormal, s'ouvrant à la peau, dans un point
éloigné, est assez large et donne une issue libre aux matières ,
il n'y a rien à faire, l'absence du rectum étant probable et le vice
de conformation lui-même rentrant dans les mêmes conditions
(pie les anus artificiels. Si au contraire l'orifice s'ouvre sur la
membrane muqueuse génito-urinaire ou à la peau de la région
ano-génitale , comme il est évident que le rectum existe, c'est
les cas de tenter une opération pour rétablir l'orifice dans son
lieu naturel.

Le Manuel opératoire diffère suivant le cas; en général, le
point de vue chirurgical est le même qui domine le traitement de
toutes les fistules, mais en retournant les termes de la proposi-
tion , c'est-à-dire qu'au lieu que, dans les cas ordinaires de fistules
ouvrant dans un canal naturel, l'objet du chirurgien, en réunis-
sant les deux conduits par une incision commune, est de faire
cicatriser le trajet accidentel en conservant le canal naturel ; ici
au contraire il s'agit, après l'incision, de faire cicatriser le canal
naturel anormal et d'obtenir la perméabilité du canal artificiel
dans le lieu où il aurait dû être.

Ainsi donc, suivant le conseil donné par Vicq-d'Azyr, dans
les anus recto-vaginaux, chez les nouveau-nés du sexe féminin,
une sonde cannelée étant introduite par le vagin et l'orifice
fistuleux jusque dans le rectum, un bistouri droit glissé dans
la cannelure, le tranchant en bas, serait ramené d'arrière en
avant sur le plan moyen, en divisant les parties jusqu'à i centi-
mètre du coccyx. Une canule de calibre et de longueur convena-
hles serait introduite jusqu'un peu au-delà de la plaie, dans le
rectum, et y serait fixée à demeure, de manière à donner issue
aux matières stercorales , et à permettre la cicatrisation de la
paroi postérieure du vagin et la formation d'une cloison recto-
vaginale. Pour faciliter la réunion, M. Martin de Lyon a pro-
posé de réunir sur la sonde les deux bords de la section par des
sutures. M. Velpeau rejette cette dernière manoeuvre dont l'uti-
lité ne lui paraît compensée par les difficultés d'exécution qu'elle
présente. Le même chirurgien propose, pour les cas où la fistule
n'est pas située très profondément, un autre procédé qui consis-
terait à introduire, par la fistule, un mandrin ou une sonde can-
nelée , recourbée en crochet. On s'en servirait pour attirer en
bas vers le périnée, en regard du lieu ordinaire de l'anus, l'ex-

trémité en cul-de-sac de l'intestin , de manière à rendre sensible,
au travers des tissus, la pointe de l'instrument sur laquelle on
inciserait pour arriver dans le rectum. Cette manœuvre est simple
et facile, mais il resterait une fistule recto-vaginale dont il n'est
pas certain qu'on pût obtenir la cicatrisation.

ABSENCE DE LA PARTIE INFÉRIEURE DU RECTUM.

Un seul moyen se présente de remédier à ce genre d'imperfo-
ration, c'est de créer un anus par une opération. Mais il y a deux
manières bien différentes d'y procéder. Si on a pu reconnaître à
quelques indices que le cul-de-sac du rectum n'est pas situé très
haut, l'indication est d'établir, par incision, l'anus dans son lieu
naturel, ce qui revient seulement à imiter la nature en replaçant,
autant que possible, les parties dans la disposition et les rapports
qu'elles auraient dû offrir. Si au contraire le rectum manque en
entier, c'est le cas de pratiquer un anus artificiel sur quelque
point des parois abdominales, circonstance, bien différente de
l'autre où il ne s'agit que de rétablir, par l'art, un anus en quel-
que sorte naturel. C'est seulement de cette dernière opération
que nous allons avoir à nous occuper, l'autre ayant été traitée
dans un chapitre spécial.

L'indication de constituer l'anus dans son lieu naturel dans les
cas d'imperforation de la partie inférieure du rectum chez les
nouveau-nés, est assurément l'une des plus difficiles à établir
par le diagnostic. Si les signes essentiels, la fluctuation profonde,
mais évidente, la tension de la région ano génitale, la couleur
violacée de la peau, etc., manquent complètement, et surtout si
le raphé, dans le lieu ordinaire de l'anus, est lisse et n'offre point
un enfoncement circonscrit par le léger bourrelet circulaire qui
doit indiquer l'existence du sphincter anal, comme il est probable
cpie ce sphincter manque, et qu'il existe une cicatrice solide au-
dessous du rectum, il est probable aussi que cet intestin manque
également, et alors le chirurgien, perdu dans le vague, ne sait plus
même s'il doit pratiquer un anus accidentel, rien ne prouvant
que l'imperforation n'a pas son siège sur un point plus ou moins
élevé du tube intestinal.

Il faut donc l'avouer, dans les cas obscurs, ce n'est qu'en
tâtonnant et comme une chance extrême de guérir un vice de
conformation, qui aussi bien entraîne la perte dunouveau-né, que
l'on se décide à créer un anus par incision.

Au reste les faits consignés dans les auteurs prouvent que, eu
égard à son indispensahle nécessité et à la faiblesse des sujets sur
lesquels on la pratique, l'opération, quoique souvent très grave en
elle-même, fournit encore des résultats comparativement assez
heureux. F. de Hilden , Roonhuysen et Lamotte, la jugent comme
inutile, parce que, disent-ils, les enfans qui l'ont subie à leur con-
naissance, ont fini par succomber après un intervalle plus ou
moins long, de quelques mois à un ou deux ans; mais déjà de ce
témoignage, quoique improbateur, il résulte quel'opération avait
réussi, du moins momentanément. Un opéré de M. Jodin est
mort. M. Velpeau en a perdu quatre sur six, mais les deux au-
tres ont guéri. Un pareil succès a été obtenu par M. Wagler,
ainsi que dans les deux C3s rapportés par M. Lépine et M. Miller.
La condition importante pour la guérison , mais qui est toute
éventuelle, c'est que le cul-de-sac du rectum ne soit pas situé à
une trop grande hauteur. Si d'après les signes on a lieu de sup-
poser la chance moins heureuse, le cas devient embarrassant pour
le chirurgien qui ne sait à laquelle des deux opérations il doit
avoir recours, de l'anus périnéal ou de l'anus abdominal. Lèse-
 
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