MALADIES DE LA VULVE ET DU VAGIN.
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dans l'excavation , d'où on la retira avec le forceps. L'enfant
était vivant, et la mère se rétablit heureusement. » Burns rapporte
un fait semblable où l'opération eut également du succès (Princ.
oj midwife, p. 34).
Enfin le vagin peut encore devenir le siège de diverses tumeurs
qui nécessitent plus ou moins le secours de la chirurgie. Telles
sont les tumeurs formées par les hernies de la vessie, et du rectum
par le renversement du vagin et la descente de l'utérus.
Cjstocele et rectocèle vaginaux. Fréquemment confondues
avec le renversement du vagin, ces deux espèces de hernies
peuvent, dans les cas ordinaires, être réduites et contenues par
des pessaires. Mais dans quelques cas ces moyens sont inappli-
cables et, par exemple, silecystocèle est très volumineux, envahit
la vulve, et vient faire saillie au-dessous, comme on en a observé
des exemples , et qu'on n'ait pas pris la précaution de le réduire
et de le maintenir réduit pendant l'accouchement, on peut re-
douter sa compression par la tète de l'enfant contre le cercle
pelvien, et par suite sa rupture. Quoique M. Guillemot dise
(Dict. des Études méd. art. Djstocie) qu'il n'a rencontré aucun cas
où le cathétérisme ait été impossible, il conseille, si cela se ren-
contrait, d'avoir recours à la ponction de la vessie, à la partie
antérieure de la tumeur, avec un trocart, et, après la sortie de
l'urine , de maintenir la sonde dans la vessie, afin de prévenir le
retour de la hernie jusqu'à ce que la tète soit arrivée au détroit
périnéal. Les autres opérations qu'on a proposées étant les
mêmes que celles qu'on a recommandées depuis quelque temps
contre le renversement du vagin, et la descente de l'utérus, nous
renvoyons à ce qui en est dit plus loin.
RENVERSEMENT DU VAGIN.
Chélius admet deux sortes de renversemens : l'un formé au
dépens de la membrane interne seulement, et l'autre aux dépens
de toutes les membranes du vagin. Dans le premier cas, l'utérus
peut ne pas changer de place ; mais la chute de toutes les mem-
branes du vagin entraîne toujours celle de l'utérus.
La chute du vagin peut être complète ou incomplète. Elle est
complète si le vagin s'abaisse dans toute sa circonférence , et in-
complète s'il n'y a qu'une partie de l'une de ses parois qui soit
relâchée. La chute complète est la plus fréquente. Il est facile
de remédier à la chute du vagin lorsqu'elle est récente et peu
étendue, mais, lorsqu'elle est ancienne et considérable, il est dif-
ficile de la guérir.
Traitement. Réduction. Elle se compose de deux temps : ré-
duire la tumeur, puis la maintenir réduite. En général, quand
l'affection est récente , il est facile de refouler les parties renver-
sées ; il suffit de faire coucher la femme sur le dos, le siège élevé,
et de repousser la hernie avec l'indicateur, enduit d'un corps gras.
Mais, lorsque le renversement est ancien et considérable, on
éprouve plus de difficulté pour le réduire à cause de la tumé-
faction , de l'engorgement ou de l'endurcissement des parois
du vagin. Avant de tenter la réduction , on est souvent obligé
d'avoir recours aux bains tièdes , aux fomentations émol-
lientes, et au décubitus prolongé, encore ne réussit-on pas
toujours. La position horizontale seule peut quelquefois suf-
fire. D'après Hoin et Levret, dans un cas de chute du vagin ,
où la tumeur faisait une saillie de 7 pouces, on parvint telle-
ment à diminuer son volume, en maintenant la malade conti-
nuellement couchée sur le dos, qu'au bout d'un mois on put
tout faire rentrer.
Pour maintenir la réduction, on emploie trois ordres de
moyens : des injections , des pessaires ou des opérations particu-
lières. Les injections seront astringentes ou toniques toutes les
fois que la muqueuse sera flasque et relâchée. Les bains froids
et les bains de mer sont aussi recommandés dans ce cas. Aux
pessaires, dont nous parlerons plus loin, Chélius préfère, avec
raison, l'emploi desachets remplis desubstances astringentesou d'é-
ponges chargées de liquides de la même nature. Restent les opéra-
tions qui consistent dans l'excision des tégumens et de la muqueuse
vaginale ; celle de la muqueuse seule et la suture vagino-rectale.
10 Excision des tégumens.—Procédé de Dieffenbach. Voyant
que tous les moyens précédens n'amenaient presque jamais la gué-
rison , M. Dieffenbach résolut d'appliquer à la chute du vagin
l'opération que Dupuytren avait pratiquée avec succès pour la
chute du rectum. Après avoir réduit l'organe, il excisa, avec une
pince et de forts ciseaux, les plis relâchés delà muqueuse de la
face interne des grandes lèvres et de la peau du périnée, en ayant
le soin de les faire tous converger vers le centre du vagin.
Des lotions, et l'application de charpie sèche, renouvelée cha-
que jour, suffirent comme pansement; après la cicatrisation, l'o-
rifice du vagin se trouva avoir acquis assez de rigidité et de résis-
tance pour contenir les parties qui avaient coutume de sortir.
Plusieurs fois, depuis Dieffenbach, on a mis en usage son procédé
avec succès. Toutefois, il est à craindre que le coït, trop fréquem-
ment répété, et surtout un nouvel accouchement, ne ramènent
les choses dans le premier état.
2° Excision de, la muqueuse vaginale. Il consiste à enlever,
avec le bistouri et des pinces, un large lambeau de la membrane
muqueuse du vagin, soit dans tout le contour de son orifice, soit
dans le segment ou la cavité de la membrane est la plus pro-
noncée. Dans divers cas d'opération, la forme du lambeau était
elliptique (Marshall, Heming), quadrilatère (Ireland), ou formait
une bande longitudinale (Marshall). L'opération terminée, on
réunit immédiatement la plaie par la suture. Les auteurs de ce
procédé l'ont employé avec succès. Il a probablement agi en con-
densant le tissu cellulaire sous-jacent à la muqueuse, et en faisant
contracter à celle-ci des adhérences plus fortes que celles qu'elle
avait auparavant.
Suture vagino-rectale. Ce procédé fut imaginé et employé avec
succès, dans un cas, au dire de son auteur, M. Dufresse-Chas-
saigne, qui nous l'a communiqué. Il consiste à réduire la des-
cente du vagin, et à la maintenir réduite par plusieurs points de
suture simple, qui traversent du vagin dans le rectum ; la manière
de les placer se comprend assez pour que nous n'ayons pas be-
soin d'insister sur ce point. Au bout de cinq à six jours, le tissu
cellulaire des parties traversées par les fils, s'était suffisamment
condensé pour que l'opérateur ait pu retirer les anses, sans crainte
de voir la chute se reproduire. M. Dufresse pense que l'on pour-
rait également, au besoin,faire porter la suture par la vessie comme
par le rectum, de manière à fixer, en même temps, la muqueuse
sur les deux cloisons. L'opérée doit non-seulement garder la po-
sition horizontale pendant tout le temps que les fils restent ap-
pliqués, mais encore pendant plusieurs jours après qu'ils ont été
retirés.
Ce procédé nous paraît devoir suppléer avantageusement ceux
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dans l'excavation , d'où on la retira avec le forceps. L'enfant
était vivant, et la mère se rétablit heureusement. » Burns rapporte
un fait semblable où l'opération eut également du succès (Princ.
oj midwife, p. 34).
Enfin le vagin peut encore devenir le siège de diverses tumeurs
qui nécessitent plus ou moins le secours de la chirurgie. Telles
sont les tumeurs formées par les hernies de la vessie, et du rectum
par le renversement du vagin et la descente de l'utérus.
Cjstocele et rectocèle vaginaux. Fréquemment confondues
avec le renversement du vagin, ces deux espèces de hernies
peuvent, dans les cas ordinaires, être réduites et contenues par
des pessaires. Mais dans quelques cas ces moyens sont inappli-
cables et, par exemple, silecystocèle est très volumineux, envahit
la vulve, et vient faire saillie au-dessous, comme on en a observé
des exemples , et qu'on n'ait pas pris la précaution de le réduire
et de le maintenir réduit pendant l'accouchement, on peut re-
douter sa compression par la tète de l'enfant contre le cercle
pelvien, et par suite sa rupture. Quoique M. Guillemot dise
(Dict. des Études méd. art. Djstocie) qu'il n'a rencontré aucun cas
où le cathétérisme ait été impossible, il conseille, si cela se ren-
contrait, d'avoir recours à la ponction de la vessie, à la partie
antérieure de la tumeur, avec un trocart, et, après la sortie de
l'urine , de maintenir la sonde dans la vessie, afin de prévenir le
retour de la hernie jusqu'à ce que la tète soit arrivée au détroit
périnéal. Les autres opérations qu'on a proposées étant les
mêmes que celles qu'on a recommandées depuis quelque temps
contre le renversement du vagin, et la descente de l'utérus, nous
renvoyons à ce qui en est dit plus loin.
RENVERSEMENT DU VAGIN.
Chélius admet deux sortes de renversemens : l'un formé au
dépens de la membrane interne seulement, et l'autre aux dépens
de toutes les membranes du vagin. Dans le premier cas, l'utérus
peut ne pas changer de place ; mais la chute de toutes les mem-
branes du vagin entraîne toujours celle de l'utérus.
La chute du vagin peut être complète ou incomplète. Elle est
complète si le vagin s'abaisse dans toute sa circonférence , et in-
complète s'il n'y a qu'une partie de l'une de ses parois qui soit
relâchée. La chute complète est la plus fréquente. Il est facile
de remédier à la chute du vagin lorsqu'elle est récente et peu
étendue, mais, lorsqu'elle est ancienne et considérable, il est dif-
ficile de la guérir.
Traitement. Réduction. Elle se compose de deux temps : ré-
duire la tumeur, puis la maintenir réduite. En général, quand
l'affection est récente , il est facile de refouler les parties renver-
sées ; il suffit de faire coucher la femme sur le dos, le siège élevé,
et de repousser la hernie avec l'indicateur, enduit d'un corps gras.
Mais, lorsque le renversement est ancien et considérable, on
éprouve plus de difficulté pour le réduire à cause de la tumé-
faction , de l'engorgement ou de l'endurcissement des parois
du vagin. Avant de tenter la réduction , on est souvent obligé
d'avoir recours aux bains tièdes , aux fomentations émol-
lientes, et au décubitus prolongé, encore ne réussit-on pas
toujours. La position horizontale seule peut quelquefois suf-
fire. D'après Hoin et Levret, dans un cas de chute du vagin ,
où la tumeur faisait une saillie de 7 pouces, on parvint telle-
ment à diminuer son volume, en maintenant la malade conti-
nuellement couchée sur le dos, qu'au bout d'un mois on put
tout faire rentrer.
Pour maintenir la réduction, on emploie trois ordres de
moyens : des injections , des pessaires ou des opérations particu-
lières. Les injections seront astringentes ou toniques toutes les
fois que la muqueuse sera flasque et relâchée. Les bains froids
et les bains de mer sont aussi recommandés dans ce cas. Aux
pessaires, dont nous parlerons plus loin, Chélius préfère, avec
raison, l'emploi desachets remplis desubstances astringentesou d'é-
ponges chargées de liquides de la même nature. Restent les opéra-
tions qui consistent dans l'excision des tégumens et de la muqueuse
vaginale ; celle de la muqueuse seule et la suture vagino-rectale.
10 Excision des tégumens.—Procédé de Dieffenbach. Voyant
que tous les moyens précédens n'amenaient presque jamais la gué-
rison , M. Dieffenbach résolut d'appliquer à la chute du vagin
l'opération que Dupuytren avait pratiquée avec succès pour la
chute du rectum. Après avoir réduit l'organe, il excisa, avec une
pince et de forts ciseaux, les plis relâchés delà muqueuse de la
face interne des grandes lèvres et de la peau du périnée, en ayant
le soin de les faire tous converger vers le centre du vagin.
Des lotions, et l'application de charpie sèche, renouvelée cha-
que jour, suffirent comme pansement; après la cicatrisation, l'o-
rifice du vagin se trouva avoir acquis assez de rigidité et de résis-
tance pour contenir les parties qui avaient coutume de sortir.
Plusieurs fois, depuis Dieffenbach, on a mis en usage son procédé
avec succès. Toutefois, il est à craindre que le coït, trop fréquem-
ment répété, et surtout un nouvel accouchement, ne ramènent
les choses dans le premier état.
2° Excision de, la muqueuse vaginale. Il consiste à enlever,
avec le bistouri et des pinces, un large lambeau de la membrane
muqueuse du vagin, soit dans tout le contour de son orifice, soit
dans le segment ou la cavité de la membrane est la plus pro-
noncée. Dans divers cas d'opération, la forme du lambeau était
elliptique (Marshall, Heming), quadrilatère (Ireland), ou formait
une bande longitudinale (Marshall). L'opération terminée, on
réunit immédiatement la plaie par la suture. Les auteurs de ce
procédé l'ont employé avec succès. Il a probablement agi en con-
densant le tissu cellulaire sous-jacent à la muqueuse, et en faisant
contracter à celle-ci des adhérences plus fortes que celles qu'elle
avait auparavant.
Suture vagino-rectale. Ce procédé fut imaginé et employé avec
succès, dans un cas, au dire de son auteur, M. Dufresse-Chas-
saigne, qui nous l'a communiqué. Il consiste à réduire la des-
cente du vagin, et à la maintenir réduite par plusieurs points de
suture simple, qui traversent du vagin dans le rectum ; la manière
de les placer se comprend assez pour que nous n'ayons pas be-
soin d'insister sur ce point. Au bout de cinq à six jours, le tissu
cellulaire des parties traversées par les fils, s'était suffisamment
condensé pour que l'opérateur ait pu retirer les anses, sans crainte
de voir la chute se reproduire. M. Dufresse pense que l'on pour-
rait également, au besoin,faire porter la suture par la vessie comme
par le rectum, de manière à fixer, en même temps, la muqueuse
sur les deux cloisons. L'opérée doit non-seulement garder la po-
sition horizontale pendant tout le temps que les fils restent ap-
pliqués, mais encore pendant plusieurs jours après qu'ils ont été
retirés.
Ce procédé nous paraît devoir suppléer avantageusement ceux