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Bourgery, Jean Baptiste Marc; Jacob, Nicolas Henri [Editor]
Traité complet de l'anatomie de l'homme: comprenant la médicine opératoire (Band 8, Text): Embryogénie, anatomie philosophique et anatomie microscopique: Oeufs, développement du foetus, ensemble du système nerveux dans le règne animal, structure intime des tissus généraux, des appareils et des organes — Paris, 1854

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https://doi.org/10.11588/diglit.17187#0179
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ANATOMIÊ

Le tissu cellulaire revêtu d'une forme affecte celle de mem-
branes, de disques, de vésicules, etc., qui pour la plupart ont
un aspect fibreux et une surface lisse, d'autant plus brillante,
que les faisceaux de fibres sont plus parallèles et plus serrés.
Nous avons dû, à cause de leur manière de se comporter avec
les stimulans, les diviser en deux groupes : contractile et non
contractile.

La contraction du tissu cellulaire du dartos se manifeste par
l'aspect que prend la peau du scrotum. Comme les faisceaux du
tissu contractile sont disposés longitudinalement les uns à côté
des autres, la peau se dispose en plis transversaux ; elle devient
en même temps plus dense, plus ferme, et se resserre en quel-
que sorte sur elle-même, par la contraction des faisceaux qui
entrent dans sa contexture, et qui se croisent en tous sens. La
peau montre ce mode de contraction sur le reste de la surface
du corps.

En l'exécutant, elle s'affaisse, et les orifices des follicules
pileux qui, lorsqu'elle est à l'état de turgescence, représentent
des enfoncemens, apparaissent sur des saillies, parce que les poils
ne se rétractent pas aussi facilement, et que la substance de la
peau est plus solidement fixée autour du conduit excréteur, de
même que celui-ci l'est autour du poil. C'est là ce que l'on
nomme chair de poule. La contraction qu'éprouve tout son tissu
peut aussi changer, jusqu'à un certain point, la direction obli-
que des follicules pileux, et faire que les poils se redressent, se
hérissent.

Les mamelons des seins sont formés de la même substance
contractile (Henle), qui dans l'état de repos est étalée à plat, mais
qui, sous l'influence d'une irritation, se contracte à partir du
sommet du mamelon, en sorte que celui-ci devient cylindrique
et peu à peu plus saillant.

L'irritabilité du tissu cellulaire diffère de celle des muscles,
par le mode de contraction et par la manière de se comporter
envers lesirritans. La contraction ne s'opère que peu à peu, avec
plus de lenteur encore que dans les muscles involontaires. Elle
n'est ni momentanée, comme dans les muscles du tronc, ni
rhythmique etpéristaltique, comme dans ceux des viscères; ce-
pendant elle se propage aisément à de grandes distances, alors
même qu'elle a été provoquée par une cause du dehors.

Une circonstance toute particu ière dans la manière dont le
tissu cellulaire contractile se comporte, c'est qu'il n'est sollicité
à déployer son activité ni par la volonté ni par les irritations
diverses, mais seulement par des états généraux des organes cen-
traux, ou par une modification survenue dans l'excitement des
nerfs sensitifs, peut-être aussi par l'excitation des nerfs muscu-
laires, ce qui paraît plus que probable.

Le dartos se montre insensible, dit-on, au galvanisme et aux
irritations mécaniques; mais il se resserre par le froid, par exem-
ple, il se contracte dans des efforts. Le phénomène de la chair
de poule, l'érection du mamelon, ont lieu sous l'influence du
froid, d'impressions désagréables ou agréables de n'importe quel
sens. La crainte, la frayeur, doivent se placer ici au premier rang,
comme déterminant cette influence, la contraction de la peau,
dans ces cas-là surtout, constitue un phénomène complexe.

Certaines affections morales agissent comme la chaleur, en
relâchant le tissu cellulaire, c'est ce qui est manifeste pour la
peau du scrotum.

Elle devient lisse alors, et ne soutient plus le testicule. Le
relâchement du tissu cellulaire a lieu aussi dans des conditions
de paralysie, de débilité, simultanément avec une faiblesse gé-

T. VIII.

GÉNÉRALE. 165

nérale des muscles, ce qu'explique mieux que tout le reste, la
présence de fibres musculaires organiques que Henle n'a cepen-
dant pas admise ni constatée.

Schwann décrit de la manière suivante le premier développe-
ment du tissu cellulaire : Dans une substance gélatiniforme,
cytoblastème du tissu cellulaire se forment des cellules en nom-
bre toujours croissant. Plus la quantité de ces cellules augmente,
plus la masse devient blanche.

Nous ne rappellerons pas comment il faut dériver les cellules
adipeuses de ce blastème.

Les fibres du tissu cellulaire paraissent d'abord sous la forme
de globules grenus, avec un noyau, dans lequel on aperçoit
un ou deux nucléoles.

Il est probable que ces cellules se forment autour du noyau
préexistant, attendu que, dit-il, on ne trouve jamais de cellules
sans noyau, mais beaucoup de noyaux sans cellules. Les cel-
lules s'allongent en pointe dans deux directions opposées, rare-
ment d'un plus grand nombre de côtés à la fois, et se prolon-
gent ainsi en fibres pâles, à grains, dont le trajet est généra-
lement droit.

A cette époque donc, la cellule (fibre) représente un cor-
puscule fusiforme, dont le renflement médian entoure le
noyau de plus ou inoins près, et souvent s'y applique d'une ma-
nière si intime, cpie les fibres semblent en paitir immé-
diatement.

Beaucoup de ces fibres sont aplaties latéralement, comme on
le voit, quand elles tournent sur elles-mêmes. Elles donnent sou-
vent des branches et se terminent enfin par un pinceau de fila-
mens extrêmement déliés.

La résolution de la fibre principale originelle en d'autres plus
grêles, se rapproche peu à peu du corps de la cellule, de sorte
que plus tard un faisceau de fibrilles part immédiatement de
ce dernier; enfin, le corps entier de la cellule se réunit égale-
ment en fibres.

On n'a pas observé, dit Schwann , si la cellule est d'abord
creuse, et si la cavité, dans le cas uii elle existe, se prolonge dans
la fibre.

Henle croit que les faisceaux de fibres sont la continuation de
plusieurs cellules. Ainsi, souvent on voit, selon lui, des cellules
qui semblent se prolonger de deux côtés en une fibre déliée;
mais lorsqu'on y regarde de plus près, on s'aperçoit que les
prolongemens de la cellule ne sont pas plus étroits qu'elle-même,
qu'ils sont aplatis comme elle. Cependant, Henle et Valentin
disent avoir vu des cellules s'allongeant en fibres de plusieurs
côtés; mais le premier de ces anatomistes se demande à lui-
même s'il en naîtra des fibres du tissu cellulaire.

Le tissu fibreux est formé des mêmes élémens que le tissu cel-
lulaire ou lamineux, mais réuni en faisceaux compactes visibles
à l'oeil nu, plus fortement adhérens entre eux à leur tour, et en-
tre-croisés en tous sens. Les vaisseaux sont nombreux dans les
parties de ce tissu, disposées en membranes; peu abondans au
sein des ligamens, des ménisques inter-articulaires, moins encore
dans les corps ou tumeurs fibreuses, dont quelques-unes en sont
même tout à fait dépourvues, dans les plaques ou fausses mem-
branes d'aspect cartilagineux, des plèvres ou du péritoine que ce
tissu forme, uni à de la matière amorphe.

Les tissus élastiques et tendineux sont différens du tissu fi-
breux et ne doivent pas être confondus avec lui. Il forme par-
ticulièrement, uni à de la matière amorphe compacte, les mé-
nisques inter-articulaires du genou; la périphérie de ceux des

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