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Richer, Jean: A propos d'un dessin attribué a Prud'hon
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nombre de chefs-d'œuvre. C'est là qu'il achève le tableau
de la Famille malheureuse commencée par MUe Mayer,
c'est là qu'il fit, entre autres portraits, ceux de Mmes jarre
et Navier, c'est là qu'il peint en grisaille l'Ame détachée
de la terre, c'est là qu'il exécuta pour la cathédrale de
Metz le grand Christ mourant placé aujourd'hui au Musée
du Louvre.
Enfin, quand la mort viendra frapper le grand homme,
c'est avec sérénité qu'il la reçoit. « Ne pleurez point,
disait-il à ceux qui l'entouraient, vous pleurez mon
bonheur », et il était « heureux d'aller rejoindre cet ange
de bonté dont les suffrages furent si doux à son cœur. »
Quelques mois auparavant, il avait été faire l'acquisition
au cimetière du Père-la-Chaise du terrain voisin de la
sépulture de MUe Mayer pour y assurer la sienne. C'est à
de Boisfremont qu'il en avait remis le titre, en le priant
de l'y faire inhumer; c'est entre les bras de de Boisfre-
mont qu'il expira, raconte Voiart, après avoir prononcé
ces touchantes et dernières paroles : « Mon Dieu, je te
remercie, la main d'un ami fidèle me ferme les yeux1. »
C'est à cet ami que Voiart, le premier biographe de
. P.-P. Prud'hon, dédia en 1824 sa « Notice historique ».
H y explique comment le grand Christ exécuté pour la
cathédrale de Metz fut placé au Louvre.
« Nous ne terminerons point cette notice, écrit-il, sans
rendre un hommage sincère à l'ami qui a recueilli le der-
nier soupir de l'infortuné Prud'hon et dont les soins
généreux lui ont survécu.
attentions et prévenances; bien certainement, si un cœur brisé
pouvait se remettre, si la plaie profonde qu'il a reçue pouvait
être soulagée, si quelque chose pouvait me tenir lieu de ce
que j'ai perdu, rien ne serait mieux pour apporter du calme à
mon âme qu'un attachement aussi affectueux que le sien »
(p. 295).
1. C'est aussi de Boisfremont qui, au nom de l'amitié, pro-
nonça un dernier adieu sur la tombe de Prud'hon. Son dis-
cours, communiqué par M. G. Power, a été publié par Ch.
Gueulette, MConstance Mayer et Prud'hon, p. 35. Extr. de
la Galette des beaux-arts (mai-oct.-déc. 1879). — Notice histo-
rique sur la vie et les ouvrages de P.-P. Prud'hon, peintre.
Paris, 1824.
nombre de chefs-d'œuvre. C'est là qu'il achève le tableau
de la Famille malheureuse commencée par MUe Mayer,
c'est là qu'il fit, entre autres portraits, ceux de Mmes jarre
et Navier, c'est là qu'il peint en grisaille l'Ame détachée
de la terre, c'est là qu'il exécuta pour la cathédrale de
Metz le grand Christ mourant placé aujourd'hui au Musée
du Louvre.
Enfin, quand la mort viendra frapper le grand homme,
c'est avec sérénité qu'il la reçoit. « Ne pleurez point,
disait-il à ceux qui l'entouraient, vous pleurez mon
bonheur », et il était « heureux d'aller rejoindre cet ange
de bonté dont les suffrages furent si doux à son cœur. »
Quelques mois auparavant, il avait été faire l'acquisition
au cimetière du Père-la-Chaise du terrain voisin de la
sépulture de MUe Mayer pour y assurer la sienne. C'est à
de Boisfremont qu'il en avait remis le titre, en le priant
de l'y faire inhumer; c'est entre les bras de de Boisfre-
mont qu'il expira, raconte Voiart, après avoir prononcé
ces touchantes et dernières paroles : « Mon Dieu, je te
remercie, la main d'un ami fidèle me ferme les yeux1. »
C'est à cet ami que Voiart, le premier biographe de
. P.-P. Prud'hon, dédia en 1824 sa « Notice historique ».
H y explique comment le grand Christ exécuté pour la
cathédrale de Metz fut placé au Louvre.
« Nous ne terminerons point cette notice, écrit-il, sans
rendre un hommage sincère à l'ami qui a recueilli le der-
nier soupir de l'infortuné Prud'hon et dont les soins
généreux lui ont survécu.
attentions et prévenances; bien certainement, si un cœur brisé
pouvait se remettre, si la plaie profonde qu'il a reçue pouvait
être soulagée, si quelque chose pouvait me tenir lieu de ce
que j'ai perdu, rien ne serait mieux pour apporter du calme à
mon âme qu'un attachement aussi affectueux que le sien »
(p. 295).
1. C'est aussi de Boisfremont qui, au nom de l'amitié, pro-
nonça un dernier adieu sur la tombe de Prud'hon. Son dis-
cours, communiqué par M. G. Power, a été publié par Ch.
Gueulette, MConstance Mayer et Prud'hon, p. 35. Extr. de
la Galette des beaux-arts (mai-oct.-déc. 1879). — Notice histo-
rique sur la vie et les ouvrages de P.-P. Prud'hon, peintre.
Paris, 1824.