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Richer, Jean: A propos d'un dessin attribué a Prud'hon
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« Le Christ mourant, son dernier ouvrage, allait rece-
voir une destination éloignée et le Muséum de Paris eût
été privé de ce chef-d'œuvre. M. de Boisfremont, inspiré
par le sentiment de la gloire de celui qu'il pleure, se met
à l'ouvrage, et, comme s'il eût emprunté ses pinceaux,
copie si parfaitement ce tableau que les yeux les plus
exercés s'y méprennent.
« Mais la même pensée qui avait guidé la main de
M. de Boisfremont étant survenue à Monseigneur le
ministre éclairé de la maison du Roi, il avait ordonné de
copier le Christ. Déjà la ferveur de l'amitié l'avait devancé,
l'ordre était exécuté et le dernier tableau de Prud'hon,
comme le symbole de son apothéose, fait en ce moment
partie du Muséum français. »
Voiart ne parle pas d'un autre hommage beaucoup plus
direct rendu par de Boisfremont aux mânes du grand
artiste, dont il avait été l'élève et l'ami. Il s'agit d'un
tableau : empruntant au Christ mourant la figure de Marie-
Madeleine en pleurs, il remplaça entre ses mains le pied
de la croix qu'elle tient embrassée par une urne funéraire
sur laquelle est écrit : « A P. P. PRUD'HON'. » Il fut
fait, de ce tableau, une bonne gravure au burin par Soi-
nard (1. 0,21 ; h. 0,27). Au bas de la gravure, on lit sur les
épreuves du tirage : « A la mémoire de Prud'hon. Figure
tirée de son dernier tableau2. »
Le testament de Prud'hon contenait les clauses sui-
vantes : « Je donne et lègue à M. de Boisfremont, mon
ami, tous mes portefeuilles de dessins, études en
plus... ma grande échelle ou escalier, mes chevalets, ma
glace à broyer enchâssée dans du bois, mes deux boîtes
à couleurs, appuis-main... J'ajoute, en outre, une paire
de lunettes en or que je le prie d'accepter pour l'amour
de moi. Paris, ce n février 18233. »
1. Ce tableau appartient à M. Georges Power (1. 1,00; h. i,3o).
2. Un exemplaire de cette gravure se trouve dans un des
deux albums consacrés à Prud'hon au Cabinet des Estampes
de la Bibliothèque nationale.
3. Publié en note par Clément, p. 439.
« Le Christ mourant, son dernier ouvrage, allait rece-
voir une destination éloignée et le Muséum de Paris eût
été privé de ce chef-d'œuvre. M. de Boisfremont, inspiré
par le sentiment de la gloire de celui qu'il pleure, se met
à l'ouvrage, et, comme s'il eût emprunté ses pinceaux,
copie si parfaitement ce tableau que les yeux les plus
exercés s'y méprennent.
« Mais la même pensée qui avait guidé la main de
M. de Boisfremont étant survenue à Monseigneur le
ministre éclairé de la maison du Roi, il avait ordonné de
copier le Christ. Déjà la ferveur de l'amitié l'avait devancé,
l'ordre était exécuté et le dernier tableau de Prud'hon,
comme le symbole de son apothéose, fait en ce moment
partie du Muséum français. »
Voiart ne parle pas d'un autre hommage beaucoup plus
direct rendu par de Boisfremont aux mânes du grand
artiste, dont il avait été l'élève et l'ami. Il s'agit d'un
tableau : empruntant au Christ mourant la figure de Marie-
Madeleine en pleurs, il remplaça entre ses mains le pied
de la croix qu'elle tient embrassée par une urne funéraire
sur laquelle est écrit : « A P. P. PRUD'HON'. » Il fut
fait, de ce tableau, une bonne gravure au burin par Soi-
nard (1. 0,21 ; h. 0,27). Au bas de la gravure, on lit sur les
épreuves du tirage : « A la mémoire de Prud'hon. Figure
tirée de son dernier tableau2. »
Le testament de Prud'hon contenait les clauses sui-
vantes : « Je donne et lègue à M. de Boisfremont, mon
ami, tous mes portefeuilles de dessins, études en
plus... ma grande échelle ou escalier, mes chevalets, ma
glace à broyer enchâssée dans du bois, mes deux boîtes
à couleurs, appuis-main... J'ajoute, en outre, une paire
de lunettes en or que je le prie d'accepter pour l'amour
de moi. Paris, ce n février 18233. »
1. Ce tableau appartient à M. Georges Power (1. 1,00; h. i,3o).
2. Un exemplaire de cette gravure se trouve dans un des
deux albums consacrés à Prud'hon au Cabinet des Estampes
de la Bibliothèque nationale.
3. Publié en note par Clément, p. 439.