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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1913

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Fontaine, André-Jean-Charles: Les sources de l'histoire des premiers temps de l'Académie Royale de Peinture
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https://doi.org/10.11588/diglit.18479#0156

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— 142 —

quel est donc en fin de compte l'auteur de cet ancien pro-
jet dont elle est extraite? Tous ceux qui se sont occu-
pés du problème ont pensé que la paternité réelle des
Mémoires ou de la Relation appartenait à Testelin. Il est
évident que l'auteur en question est un contemporain très
mêlé à la fondation même de l'Académie; il serait aisé de
citer dans le récit un grand nombre de détails que Teste-
lin seul, parmi les narrateurs possibles, avait été à même
de connaître de façon certaine. De plus, nous possédons,
dans le dossier de Bosse (manuscrit n° 49 de la biblio-
thèque de l'Ecole des Beaux-Arts), un long document
écrit de la main de Testelin et intitulé Récit de ce qui s'est
passé en l'Académie à l'égard de M. Bosse. N'y a-t-il pas
là encore un rapprochement possible avec le titre attri-
buable à Testelin : Relation de ce qui s'est passé en l'éta-
blissement de l'Académie? Testelin est d'ailleurs le plus
inexpérimenté des écrivains, et on comprend, s'il avait
composé Y ancien projet, que les académiciens aient prié
Nicolas Guérin de mettre sa prose en français. On ne
peut vraiment douter que Testelin, secrétaire de l'Acadé-
mie, empiétant sans cesse sur les fonctions de l'historio-
graphe Félibien, ait écrit un récit dont profita plus tard
Guérin.

Nous ne dirons pas toutefois, comme Montaiglon, que
Testelin rédigea ou dicta ses mémoires en Hollande
quand la révocation de l'Edit de Nantes l'eut chassé de
France. Il laissa certainement dans les archives de l'Aca-
démie son ancien projet, et c'est là que le trouva l'auteur
de la Relation. On s'explique ainsi comment ce témoi-
gnage historique contemporain de la fondation de l'Aca-
démie nous est parvenu; du même coup on voit le degré
de confiance que mérite la Relation. Mais Testelin, par
ignorance de la langue, est d'ordinaire tellement obscur
que sa pensée a pu parfois n'être pas comprise de Nico-
las Guérin, et c'est pour cela peut-être que la Relation
indique Louis Testelin comme premier secrétaire de
l'Académie, alors que cette erreur ne se comprendrait pas
venant de Henri Testelin, qui fut lui-même ce premier
secrétaire. Henri Testelin se sera donc mal exprimé.
Ajoutons enfin que Nicolas Guérin a pu introduire dans
 
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