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LÀRTPOUR • TOUS

Encyclopédie pf z 'artindustriel et décora tif

•par ai-s s a rut tcus les mois

EMILE REÎBER

Z)tre cteur-Eondateui^

irairie des Imprimeries retîntes

Artcie-Tine .Maison, ^or&t
(7Y PARIS

25e Année ^^^g.^P>^i3.^r^^^ Avrj, )886

LES INSTITUTIONS DE COLBERT

Ministre et Secrétaire d'Etat
DU ROY LOUIS XIV

« Le Cardinal Mazarin dit au Roy en mourant
qu'il estoit infiniment redevable à Sa Majesté;
mais qu'en lui donnant Monsieur Colbert pour le
servir en sa place, il croyoit reeonnoistre par là
toutes les grâces qu'il en avoit reçues. Ce Cardi-
nal sçavoit parfaitement ce qu'il disoit, ayant vu
de quelle sorte Monsieur Colbert avoit restabli
ses affaires depuis le temps qu'il Juy en avoit
confié la conduite. En l'année 1661 le Roy l'appela
dans son Conseil et luy donna toute l'adminis-
tration de ses Finances, avec la charge de Con- I Sculpture, et son bon goust qui lui en faisoit con

réglé dans le Royaume. Le Roy, qui reconnut
dans ce ministre un génie supérieur à toutes les
affaires dont il estoit chargé, quoyque très diffi-
ciles, y joignit de nouvelles occupations en le
faisant Surintendant de ses RasLiments.

» Il commença à exercer cette charge en 1664,
et la première chose qu'il se proposa fut d'ache-
ver le Louvre, et surtout d'en construire la face
principale. Il en fit faire des Desseins par tous
les habiles architectes de France et d'Italie; et
comme il avoit conçu beaucoup d'estime pour le
Cavalier Rernin, il le fit venir en France. Cepen-
dant le Dessein de ce fameux Architecte, sur
lequel on commença àjeter quelques fondements,
ne fut pas suivi, et il en fut présenté un autre
plus beau et plus magnifique, qui a esté exécuté.

» L'amour que ce grand Ministre avoit pour
les beaux Arts, l'Architecture, la Peinture et la

i'ào-u flanc \c Rnvnump T <• Rnv rmi rpcnnniit foute l'Europe. Ces gratifications montoienf fous

les ans à de très grandes sommes, et il n'y avoit
point de Sçavans d'un mérite distingué, soit dans
l'Eloquence, soit dans la Poésie, soit dans les
Mathématiques, quelque éloigne qu'il fust de la
France, qu'elles n'allassent trouver chez luy par
des lettres de change. Ayant aussi considéré
qu'il se présente sans cesse mille choses à faire
pour la gloire du Roy, qui demandent à estre
faites avec esprit, comme des Médailles, des
Devises, des Inscriptions et des Desseins de di-
vers monuments publics, il forma dès l'année 1663
une petite Académie pour travailler à ces sortes
d'ouvrages.

En 1666 le Roy lui ayant ordonné de former
l'Académie royale des Sciences, il la composa
des plus habiles gens qu'il put trouver dans le
Royaume et dans les pays estrangers, et il leur
obtint du Roy des pensions considérables. 11 vou-
lut qu'ils s'appliquassent particulièrement à l'As-
tronomie, à la Géométrie, à la Physique et à la
Chymie. Pour les opérations de ceste dernière
Science il fit construire un grand Laboratoire
dans la Bibliothèque du Roy, lieu où cette Aca-
démie tenoit et tient encore ses assemblées ; et
[jour les observations astronomiques, il proposa
à Sa Majesté de faire bastir ce bel Observatoire

FEUILLETON DU BULLETIN D'AVRIL 1886 \ actif fourni à ces quatre éléments par le Oand Art, et dans j objective dut se soumettre à la Combinaison ordonnée, se

le sens symbolique, par la Haute Science. Il devait laisser mettre à son service pour des créations nouvelles inspirées

g • IndUStri© 6t Art''' j 'es dérivai ions des objets et des formes ressortir d'elles- par les vérités tirées des Analogies.

t mêmes de leurs formes typiques primitives, et les varia- La philosophie, l'Histoire, la Diplomatique et plusieurs

PROPOSITIONS POUR FAVORISE!! tions de leur style, des circonstances conditionnelles. branches élevées des Sciences naturelles furent amenées,

le Développement ' du goût public Mais cette campagne critique ainsi méditée avorta, en dés les deux derniers siècles et dans celui-ci, à ce degré

partie à cause de certains empêchements extérieurs, et d'unité par des hommes marquants, tandis que dans

par G. Semphr, Architecte j aussi à c;uisc, dc certains doutes qui se produisirent dans d'autres branches, à cause de l'abondance et de la com-

mon esprit. plication des matériaux, la Combinaison commence seule-

Les « Hèad Juries » s'adaptent en effet très exactement mcnt ;l s>unir -, |a Recherché, laquelle du reste marche de

B. — Projets de classification (Suite). j à l'état présent de l'éducation moderne et des conditions jour en jour d'un pas plus assuré, et fait des découvertes

actuelles de l'activité humaine. Aucun autre plan ne pou- étonnantes. Déjà la Chimie, unie à la Physique et au Cal-

vail servir de meilleure base à l'Exposition universelle de cul, s'enhardit à prendre la défense des plus audacieuses

l'Industrie, de 1851. hypothèses des Crées, et des expérimentations des alchi-

trôleur général, celle de Surintendant ayant esté
supprimée. Cette administration avoit esté jus-
qu'alors enveloppée d'une obscurité impéné-
trable, etles plus habiles deceux qui s'en estoient
meslés n'avoient pu venir à bout d'en débrouiller
le chaos. Il s'y appliqua avec tant de soin et de
succès, que ces mesmes Finances sont devenues
dans la suite ce qu'il y a de plus clair et de mieux

noisfre toutes les beautés, les fit arriver en quel-
que sorte à leur dernière perfection pendant le
temps de sa surintendance. Mais comme il estoit
persuadé que les beaux ouvrages de l'esprit font
encore plus d'honneur aux Estais et aux Princes
que les Rasfimenls les plus magnifiques, il porta
Sa Majesté à faire des gratifications aux gens de
Lettres, non seulement du royaume, _mais de

-Ci-

Telles étaient mes pensées; et ces vues paraissaient

aussi trouver leur confirmation dans les inconséquences

fies « Hcad Juries». En effet, tandis que par exemple tous
. .. , , , ■ 1 • 1 1 ! ( mistes qui naguères ne provoquaient qu'un sourire de pitié,

les articles en verre, tels que : verres a boire, glaces, lus- 1 a i i i i

très, vases, tissus et perruques en verre filé - tous objets C- ~ Lcnteur d" Progrès. - Obstruction actuelle. En même temps, la Science, plus résolument que jamais,

assez hétérogènes quant à leur destination-se rangeaient Combien de temps l'inventeur de la peinture à l'huile 'se toUrne du côté (le la Pratique, et se présente à nous

dans une même catégorie à cause de la matière qui leur s'est-il tourmenté avant, de trouver son procédé nouveau J ?omm? la ™rice auguste du temps présent. Il est mcon

était commune, d'autres objets, suivant leur destination, quand l'ancien ne lui suffisait plus pour un but déterminé ?

étaient classés dans une même famille, tout en se trouvant Bernard Palissy passa la moitié de sa vie à chercher un

, ,. , ... , „ , ,• -i r ■■ a vi forces naturelles merveilleuses, de nouvelles méthodes dans

exécutés avec les malieres les plus diverses. Beaucoup email opaque pour ses faïences, et trouva enfin ce qu i!

1, . . 1 -r • 1 . ■ u 1 -t ai ■ 1 1 • i-i- la technique, de nouveaux outils et machines,

d exposants privés avaient aussi fourni des aperçus extrême- cherchait. Mais pour cela ces hommes surent utiliser ce 1 '

ment, intéressants sur la technologie de leurs produits, qu'ils avaient déjà trouvé: car c'est parce qu'ils remployaient H apparaît déjà que les inventions ne sont plus, comme

et qui concordaient avec ma manière de voir. cl seulement alors qu'ils l'employaient, qu'ils cherchèrent P«r le passé, des moyens d'écarter le besoin, et, des sources

Il s'agit donc d'un plan qui puisse (du moins pour un et trouvèrent. C'est ainsi que l'avancement de la Science de jouissance : le besoin et la jouissance sont plutôt des

aperçu comparé tel que je me le propose) s'exécuter d'une marchait la main dans la main de la Maîtrise, et avec une débouchés pour les inventions. L'ordre des choses est

façon plus conséquente, qui. réponde mieux à l'idée d'une pleine connaissance du but, du « pourquoi » cl du « com- interverti

exposition d'industrie, qui réserve une place à chaque ment » il fallait appliquer ce qu'on venait d'acquérir. La One s'ensuit-il nécessairement de là ? L'époque présente

objet, qui fasse mieux ressortir le lien intime et. la parenté Nécessité fut la mère delà Science, qui se développa empi- n'a le temps ni de se reconnaître au milieu de cette abon

des produits, selon l'idée qui a présidé à leur fabrication, riquement, et qui bientôt, avec une naïveté juvénile, sur dance de bienfaits presque imposés, ni de les maîtriseï

et qui, par là, prête en même temps la main à d'utiles com- l'étendue bornée de ce qu'elle avait acquis, bâtit avec assu- elle est comme le Chinois habitué à ses baguettes, auquel

paraisons. rance des conclusions sur l'inconnu, ne douta de rien, el on donne une fourchette et un couteau pour prendre son

créa un inonde sur des hypothèses. — Puis elle se sentit à repas. Alors la Spéculation s'agite et s'interpose, et vient

Le plan que j'avais médité était d'une nature architec- i>-i..„-( ni' 1 ,_ „_ ,. ... . , . . , , , . r .. , , . , _.,

1 1 j 1 étroit par cette dépendance de 1 application, et devint placer les bienfaits devant notre bouche : ta ou elles n exis-i

tonique, basé sur les éléments de rétablissement dômes- , , ,,,, , , , , . , , , , , • , ,• , .„ , , ...

1 , son propre but. Elle aborda le domaine du doute et de tenl pas, la spéculation crée mille grandes et petites

tique: le Foyer, la Paroi, VA ire (surfaces horizontales), le r.,„.i 11 ■. , , ... ,. , , , -, , ■ r . • u • 1

. 1 analyse. L esprit de classification, la Nomenclature, prit utilités: de vieux conforts surannés sont rappelés a la vie

Toit. Une cinquième classe devait embrasser le concours , , " , ,. . . . ,, ., , , ,. , . . . .. .. ... ,-, ,

1 la place des systèmes imagines par I esprit el la lanfaisic. quand elle est a bout d inventions, lout ce qu il y a de

Enfin la matière immense recueillie par la Recherche plus difficile et de plus pénible, elle l'atteint en se jouant

(1) Voir le Feuilleton du Bulletin de Février, i fut reconquise par l'Esprit; et la Recherche purement ( l'aide des moyens empruntés à la science : le porphyre, le

BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N° 4. D 1
 
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