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Bulletin de l' art pour tous — 1886

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No 10 (Octobre 1886)
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L7VRT-POUR-TOUS

■X'IA t.

■Encyclopédiedf z -artindustriel et décora tif

paraissant tous les mxns

emile reiber

Directeur-Fondateur

Librairie des Imprimeries ré tintes

Mîannuel:.24Jr. %M[ïï]hlllltlllllllllilll|lllL Ancienne iHaison Moral

^^jSii&œ^aBS^ ça paris ^ fflrfBfiiifiiaiiiniyi'^i;;);^,^,^^^^

25e Année ^?^^^3^q^^3\^1^^ Octobre 1886

BULLETIN D'OCTOBRE 1886

L'ÉDUCATION NOUVELLE

Apologue « à l'antique »

un Adepte des Sciences occultes avait ima- Alors il leur enseigna la manière de

faire venir les branches des arbres frui-
tiers en corbeille, en les liant sur un cer-
ceau placé à l'intérieur de la couronne,
afin de décupler la récolte.

Et alors ils l'embrassèrent, et le fêtèrent,
et ils dirent :

« C'est un homme! »

J?at>\a &^i^^^^&> Bebeiii

D'un Homme

-o-

mon honorable et lettré ami Philippe K...

Alsacien

H

ÉR1TIER de plusieurs Secrets de
la Nature que lui avait confiés en
mourant un vieux Maître d'Italie,

giné une nuit de hisser une grosse pierre
sur un de ces arbres que Von nomme
Palmes; et les laboureurs furent bien éton-
nés le matin de trouver notre homme le
corps engagé dans les branches de l'arbre,
et supportant de ses quatre membres une
lourde dalle.

Ils s'approchèrent de lui, disant qu'ils
voulaient lui aider à se dégager de là.
Mais il leur dit de repasser au troisième

jour. Et ils le laissèrent en disant : , C'est c^ h>n intention, mon cher Philippe,

un fou. » que j'ai composé cet Apologue, en méditant

Le troisième jour ils revinrent ; mais l'autre jour la curieuse Marque d'impri-
plus grande encore fut leur surprise. Car ! meur du typographe bàlois Bebelius placée

l'arbre était tout chargé de fleurs. Et quand en tête de ce deuxième Sympose (1). Quelle

ils se furent approchés, l'homme se déga- ima^e Plus fraPPante de 1' « Anankè » du

gea facilement de dessous la pierre : car ,oè\e> de l'inexorable Fatalité pesant sur

, - .. ., . . ;f . les destinées de celui qui cherche à saisir

la seve avait monte avec tant de puissance, ^

que les branches de l'arbre formaient ... n „ „ .

■ . , (1) Du grec Syn, Posion : Assemblées notables de bu-

point d appui a la dalle Sur tout SOIl pour- veurs lettrés, où chacun était tenu de conter une histoire.

fn]lr Cet Apologue forme Introduction au 2« Sympose (série

luul ' 1 de 23 contes) des Propos de table de la Vieille Alsace.

FEUILLETON DU BULLETIN D'OCTOBBE 1886 ) d'hommes habiles se sont élevés en partant du degré inf'é- ) sûrement agi d'une façon salutaire sur le goût public et

rieur de l'échelle, et sont sortis des professions manuelles, national. Assurément ceci ne peut être attribué en partie

q ■ i nH II <ît ri P f*t Art ! industrielles, où ils ont débuté par un apprentissage, dans qu'au mérite personnel, accidentel, de quelques talents

SCienCc, les services les plus modestes : tel, par exemple, le Direc- éminents : mais, qu'on ne s'y trompe pas, de telles mani-

PROPOSITIONS POUR FAVORISER (7) tcur actuel du département d'art de la manufacture de festations sont toujours plus ou moins les effets de causes

porcelaine de Sèvres, M. Jules Dieterle, qui occupe cette

le Développement du Goût public situation depuis la dernière révolution, et qui, dans l'espace

Par G. Semper Architecte f'e trois ans, a déjà opéré une transformation complète de

-©-

plus générales et moins superficielles. Ces talents purent, à
cause de cela, se faire valoir dans toute leur indépendance,
parce qu'ils n'élaient plus troublés par les influences indi-
la direction du goût dans la céramique. S viduelles trop puissantes, auxquelles ils avaient dû obéir

Mais son talent ne se borne pas à cette seule spécialité ; naguère. Ce n'est que dans l'esprit entreprenant du peuple

Parallèle dit mouvement artistique et industriel sur ses beaux dessins on exécute des ouvrages de bronze qu'ils Irouveront désormais un point d'appui pour leur

en France et en Angleterre. \ et d'argent, des meubles, des tapis et autres objets. II est action, à moins que denouvelles institutions d'État conçues

J le fils d'un ouvrier alsacien, et commença sa carrière comme dans un esprit de tutèle dynastique, ne fassent avorter

A- Les Français (suite). apprenti dans une manufacture de tapis. Il travailla ensuite cette plante naissante (I).

Les Académies d'art françaises, leurs écoles d'art, ne pour l'Opéra, sous la direction de M. Cicéri, peintre déco*

sont autre chose que des Dépôts pour tous les moyens d'en- rateur. Plus tard il s'associa avec trois amis pour l'entre- Les Français ne sont pas très luxueux dans leurs arran-

seignement imaginables. Ils contiennent des collections prise particulière de ce genre de travaux. Par cette union, gements intérieurs, et leur industrie d'art est pour cela

et des bibliothèques, des espaces pour les exercices des et aussi par suite d'une autre qui eut lieu vers la même calculée en vue du marché universel. Un exemple frappant

jeunes artistes d'après le modèle et les moulages, et une époque, la peinture décorative française fut élevée à une de l'habileté avec laquelle ils savent embrasser ce point de

série de salles de conférences où l'on fait des lectures sur importance à peine atteinte antérieurement. La manufac- vue, qui leur est bien particulier, le voici. Ils connaissent

l'histoire de l'art, l'archéologie, la construction, la pers- ture de porcelaines fut abordée par Dieterle comme un la prédilection des Anglais pour les applications les plus

pective, etc. Ces cours ont lieu le soir et à la lumière. La genre qui était complètement nouveau pour lui. Mais une immédiates des objets de la nature aux formes de l'indus-

journée est passée par l'élève chez le maître qu'il a choisi fois qu'on est un véritable praticien dans une branche quel- trie: pour le principe que les Anglais ont fait arriver à son

pour patron. C'est ainsi que l'on a prévu le perfectionne- conque de la technique d'art, on trouve facilement sa direc- expression la plus complète dans leur art du jardinage,

ment pratique et les moyens d'instruction que le patron, tion dans toute autre. Il abolit le principe de servir la Partant de là, ils ont su habiller une grande partie de

dans son atelier, ne peut que difficilement se procurer. mode, et s'arrangea de façon à montrer le chemin à celle- leurs œuvres d'art, notamment dans les travaux de bronze

Naturellement le patron choisira librement ses novices ci. Cependant il n'est pas isolé, et il a trouvé des collabo- et d'orfèvrerie d'argent, des formes qui répondent le mieux

parmi ceux qui se présentent. Les plus aisés paient men- rateurs dans beaucoup d'autres hommes jeunes qui, comme à ce goût anglais (qui s'étend même jusqu'aux ustensiles

suellement 20 francs, sur lesquels sont prélevés les frais lui, s'étaient conquis une position en partant de bas : et de la cuisine anglaise) ; mais pour cela ils ne laissèrent

d'atelier, de chauffage, de service, etc. Parmi ses élèves il déjà la jeunesse se porte en nombre vers une carrière qui pas péricliter le style qui doit relier les formes naturelles,

choisit encore ses aides, en prenant les plus habiles et ceux maintenant offre à l'ambition et à la sécurité du gain des et dont l'abandon ne mène qu'à un entassement de légumes,

qui montrent le plus de talent; ils travaillent gratis dans perspectives plus favorables. de choux plus ou moins pommés ; et là, parfois, ils ont

les commencements, et sont payés plus tard. Il est une remarque assez curieuse à faire, c'est que l'art montré un goût véritablement antique dans la conception

L'accession des élèves à l'académie d'art est gratuite, industriel français n'a fait des progrès si rapides que depuis de leurs programmes,

seulement elle n'a lieu qu'à la suite d'un examen. la République. Si la révolution de Février a été préjudiciable,--

Pourtant c'est là déjà la direction savante. Beaucoup comme on le prétend, au commerce et à l'échange, elle a (I) Encore une prévision des événements de Décembre 1851.

BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N« 10. J l
 
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