Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin de l' art pour tous — 1886

DOI Heft:
No 11 (Novembre 1886)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.23171#0040
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
l'Art-pour-tous

FNCYCLOPÉPJEPE LIARTINDUSTRIEL ET DECORATIF
•paraissait tous les mois

EMILE REIBER

Z)trecfeur-7rondateui'>

des Imprimeries retîntes

An.cienn.e-.Maison JA.orz,1

.; i? ji ,< )t_M -J<* -Jj ft^LCM^QII^M (7Y paris

25e Année <^y^^°^affe,i3.^>^-> Novembre 1886

BULLETIN DE NOVEMBRE 1886

L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

-o-

Un Congrès important, relatif à l'Enseignement
technique, vient d'avoir lieu à Bordeaux en sep-
tembre dernier.

Enseignement technique, on sent bien ce que
c'est; mais cependant le mot n'est pas encore
bien défini. Ainsi, en Italie, on donne ce nom à ce
que nous appelons en France l'enseignement
spécial. Il est résulté de cette élasticité du terme
un peu de confusion. Voltaire avait bien raison
quand il répétait : Définisse^ les termes!

Tout le monde a insisté sur la nécessité de
l'enseignement du dessin. Mais qu'entend-on
par dessin ? Il ne s'agit pas de copier une estampe
et de faire des hachures plus ou moins régulières.
M. Guillaume, réminent sculpteur, qui se trou-
vait au Congrès, a dit à ce propos:

« Il y a une somme de connaissances générales
dues à tout le monde; le dessin en fait partie, et
il faut l'apprendre à l'enfant dès l'école mater-

nelle. Le dessin tire du sentiment sa valeur ar-
tistique, mais il a pour moyen de l'exprimer : la
précision, l'exactitude, la vérité de l'objet repré-
senté. C'est pourquoi jadis on ne l'appelait pas
seulement un art, mais aussi une science. Gomme
science et comme art, il est double; il y a deux
sortes de dessins :

Le dessin géométral, qui ne s'occupe que de
représenter dans leurs proportions exactes les
parties d'un objet. C'est une langue d'une incom-
parable sûreté. Ainsi, il suffit d'un dessin de ce
genre, bien fait, pour qu'on puisse faire confec-
tionner en plusieurs endroits éloignés les uns
des autres les diverses parties d'une chaise, par
des personnes qui ne se seront jamais vues.

Ce dessin sera la base de l'enseignement. On a
exprimé la crainte qu'il n'étouffe les dispositions
artistiques des élèves. M. Guillaume est persuadé
du contraire, le premier besoin de l'artiste étant
de pouvoir rendre avec certitude les choses qui
le frappent.

L'autre dessin est le dessin perspectif qui re-
présente un objet tel qu'on l'aperçoit dans l'es-
pace. C'est ici que l'interprétation individuelle a
la plus grande part. C'est le dessin artistique. I

L'autre ne fait qu'y préparer; mais il est indis-
pensable à toutes les professions. »
Le Congrès a voté le vœu suivant :

Que dans les pays où une loi prescrit l'enseignement du
dessin dans les écoles primaires, cette loi reçoive l'appli-
cation la plus large et la plus féconde.

Le Congrès n'a pas pris de résolution sur l'in-
troduction du travail manuel dans les écoles;
mais il résulte des renseignements fournis par M.
Messoyedoff, le délégué russe, qu'en Russie et en
Allemagne on prépare des lois dans le but de le
rendre obligatoire, et que l'enseignement manuel
existe déjà dans toutes les écoles primaires de
la Suède et du Danemark.

Le Congrès a été unanime contre la tendance
à une trop grande spécialisation des ouvriers, et
en faveur de la nécessité de créer des écoles in-
dustrielles et professionnelles.

M. Desmoulins, conseiller municipal délégué,
a cité, comme un modèle à suivre, l'école Diderot
à Paris. Les résultats sont excellents, et ils de-
viendront encore sans doute meilleurs. Tbusles
élèves qui en sortent, entrent dans l'atelier avec
une supériorité incontestée. Cependant, il faut
bien qu'on le sache, l'école peut préparer à l'ate-

B. — Les Anglais (suite).

FEUILLETON DU BULLETIN DE NOVEMBRE 1886 j rence extérieure : c'était là, et cela a été assez répété, bien j faitricc de l'humanité. Réellement la poterie anglaise et la

. l'objet le moins accordé à sa forme, de toute l'Exhibition. verrerie sont arrivées là à une perfection technique qui

Outre cette direction empruntée au moyen âge, on pou- él6ve ccttc dernière jusqu'au véritable Art. Très prudem-

ScienCe, Industrie et Art vait en distinguer deux autres qui sont à considérer à un ment les Anglais ne se sont jamais engagés dans la fabri-

certain degré comme nationales : l'une d'un rococo extra- cation du Plus inSrat et du PIus dispendieux de tous les

propositions pour favoriser (») vagant avec allegories assez banales, mêlées d'images de produits céramiques : la porcelaine dure, à laquelle se

, n. , , r rnAt „,lUUn genre ou de fantaisie; l'autre, qu'on peut appeler idyllique. sont tant tourmentés les Français, après avoir rejeté la

le Développement du Gout public ^ ^ ^ £ ^ porcelame tendre) qu,ls rechcrchent aujourd'hui de nou-

Par G. Semper, Architecte lement dans les ouvrages d'orfèvrerie. Ici l'on voit les veau si fiévreusement. Qu'on abandonne le traitement de

feuilles et les calices de la Victoria regia, la vigne, le pal- matières aussi rebelles et aussi peu artistiques désormais

-©- micr, le cerisier, le pommier, le laurier, toutes les plantes aux Husscs> et 9tfon ne le conserve que pour les usages où

rares des serres anglaises utilisées comme surtouts de la dureté dc sa Slacure est réellement mise à l'épreuve :

Parallèle du mouvement artiste et industriel candélabres, et mille autre choses. »■ jettes par exemple

A colu : des natures mortes avec gibier et volailles, des La direction de la partie plastique de cette précieuse

en France et en Angleterre. Arabes, des Turcs, des Chevaliers, des Horse-guards, industrie de la céramique anglaise est également encore,

Sportsmen, bref, toutes les indications les plus directes et en partie, aux mains d'artistes français, ou du moins on
les plus palpables des destinations et occasions auxquelles travaille souvent d'après des modèles anciens et nouveaux
ces objets doivent respectivement leur origine. tirés de l'étranger. Les façons anglaises sont ici aussi très
Dans le Pugin-Room se trouvaient réunies des choses U est bon de dire que la plupart de ces monuments, inconnaissables à l'application que met l'artiste à prendre
réellement bonnes, même en ne comptant pas les nombreux exécutés en argent, sont commandés à l'occasion de quelque directement son modèle sur les objets de la nature. Beau-
fac-similés d'anciens modèles. En elles, comme dans les fête (Testimonial pièces} et ne sont, par suite, pas à compter coup d'entre eux se meuvent dans l'imitation de la céra-
exemplcs d'architecture gothique et dans les modèles du W nombre des objets marchands. mique classique et du moyen âge. Il y avait dans cette
même style pour églises, qui ornaient l'allée principale de Certes, à aucune époque et chez aucun peuple, il ne fut catégorie une collection remarquable d'imitations de vases
l'édifice, se montrait une étude approfondie, une grande offert à l'orfèvrerie une telle quantité de matières précieuses, étrusques dc la fabrique de F. et R. Prott et C° du Staf-
virtuosité dans ce qu'on s'était approprié, mais non ce je et, précisément, combien elle laissait à désirer sous le 'ordshire : toutefois on a blâmé le décor, dont les contours
ne sais quoi qui échappe à la définition, qui fait oublier rapport de leur emploi ! noil's et les remplissages n'étaient pas fixés par le feu,

la neine nn'on s'est donnée sur un nhict et mii chano-p , , , mais simplement obtenus, à ce que je crois, en couleurs à

la peine qu on s est cionnee sui un onjet, et qui change L'aspect n'est guère plus réjouissant dans maintes autres .

même quelquefois ses imperfections en un charme carac- branches de l'industrie, aussitôt qu'on aborde la question av, . . u n

lérisiioue In m-nnnrlion et lenréeonfe s'nreii«enf neuf- „ , , . , , H a été déjà question plus haut des belles latences et au-

teusuque. La piopoi non et le piecepte s accusent peut d'art ; et même, en plusieurs cas, il s'est trouvé que l'An- , , ., , , . ... .

iMi-p rlms ces travaiiy rie l'école rnmmtimi» ano-liiae en , • . ires produits céramiques de la maison ftlmton.

eue, dans ces travaux cie îecoie îomantique anglaise, en- glais si pratique a, dans son effort pour créer du beau,

core plus arithmétiquement que ne le comporte déjà en lui- complètement perdu de vue le côté utile de l'objet ; mais

même ce style « gothique », qui s'est fabriqué une sorte d'autant plus éclatante est la victoire du génie pratique

de eompendium qui pense et invente à votre place. anglais> pi.incipaIemenl dans leB arts céramiques. La quan-

Parmi les vases sacrés, les poêles de Nuremberg, les tité de poteries nouvelles, depuis le pot le plus grossier 11 faut, à l'occasion dc cette branche importante de l'in-

bahuts en bois sculpté du Mediaeval-room, se trouvait aussi jusqu'à la porcelaine la plus fine, échappe à l'analyse, et des duslrie d'art, rappeler expressément ce qui a été dit plus

un piano « gothique » où l'insuffisance de ces « acquisitions » centaines de procédés nouveaux font de chacune d'elles un haut sur les conditions indispensables de style.

pour l'application aux choses de notre temps se faisait lar- sous-genre spécial. Combien ici il y a encore à faire! Les meilleurs des

gement reconnaître. Cet instrument de musique jouait des L'école de Wedgwood s'est survécue et est devenue, artistes céramiques dc notre temps n'ont encore qu'une
mélodies qui s'harmonisaient médiocrement avec son appa- ( par l'excellence et le bon marché dé ses produits, la bien- j compréhension fort obscure de cette partie essentielle de

BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N» 11.

Kl
 
Annotationen