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LÂRTPOUR-TOUS

*an?îuel: 24-jPr.

FNCrCLOPEPJE DE LARTINDUSTRIEL ET DECORATIF

-paraissait tous les woxs

'EMILE REÎBER

D-irecZeur-Fondateui"

Librairie des Imprimeries réunies

Ancienne .Maison .Morel

25e Année rrx^RBo^^y^^ Mai ,886

BULLETIN DE MAI d 886 j Laborde, dans son célèbre Rapport sur l'Expo- I sur les choses! Quoi qu'il en soit, nous saluerons

= sition universelle de 1851, réside aujourd'hui l'avènement des corporations avec bonheur,

l'nDrAIMCMC ft II M Eli dans le vide que la suppression des Corporations < quelque nom qu'elles portent!..... »

LUKUANIdmt M n l» 11 ri & produit) et que n'ont comblé ni les Chambres

-O- de commerce, ni les Conseils de prud'hommes, R csL un autre malentendu : c'est l'erreur qui

C'est une grave erreur, dit M. J.-P. Mazaroz, ni les Ordonnances de police. « Il n'est pas dou- j consiste à confondre l'ancien régime, qui est

dans>son Histoire des Corporations françaises, teux, dit-il (p. 65G), qu'au lieu de détruire, on j mQrt> aycc i'organjsatjon du travail dans les

de voir dans l'organisation du travail une ques- pouvait garder ce qui était bon, supprimer ce anciennes corporations, œuvre sortie des cn-

tion politique ou sociale. Elle tend au contraire j qui était mauvais, et conserveries corporations trailles mêmes du peuple, et dont les statuts,

à éliminer ces deux facteurs d'inquiétudes per- comme base d'une organisation nouvelle, dans rédigés au xme siècle par Etienne Boileau, prévôt

pétuelles, car il ne s'agit en somme que cVorga- laquelle seraient entrés l'esprit d'association, deg marcj,and8i sur les indications des maîtres

niser les intérêts (généraux et particuliers), de principe fécond, et l'esprit de socialisme, heureux les plus estimés des cent corporations de la ville

développer des forces utiles (au profit de tous et de payer son droit d'admission en laissant à la j de parjs résument l'expérience de plusieurs

de chacun), et de créer au travail, à l'épargne (et porte ce qu'il traîne avec lui d'insensé et de siècles antérieurs

à la fortune qui en est le fruit), une sécurité qui fatal. » Nous montrerons plus loin que c'est l'erreur
leur a manqué jusqua ce jour. 11 n'est donc pas « Et cependant, ajoute-t-d, je n'ai pas le cou- ; des Constituants de 1791 d'avoir en réalité
une classe de citoyens qui ne soit intéressée à rage de demander le rétablissement des corpo- j consommé la désorganisation du travail en abo-
nne telle organisation. rations. Il est des monuments qu on regrette et en même g leg jurandes cl ,eg
Il apparaît aujourd'hui à tous les esprits que qu'on ne reconstruit pas; on en a les plans et maltrises (institutions de monopole et de privi-
la politique nous a distraits jusqu à ce jour d une les dessins, on pourrait les refaire : e t avec , r0rganisme indispensable à toute société,
œuvre éminemment raisonnable, et qu elle nous raison on en refait d autres. 11 est réserve a notre

a fait piétiner sur place depuis plus de cinquante époque de reconstruire les Corps de métiers sur Nous nous sommes fait un devoir de recueillir,

ans. La force du socialisme, ainsi que l'a très une nouvelle base et sous un autre nom : les j pour les mettre sous les yeux de nos lecteurs,

judicieusement fait remarquer M. Léon de j noms exercent en France une influence si fatale j tous les documents qui nous ont paru de nature à

FEUILLETON DU BULLETIN DE MAI 1886

Science, Industrie et Art(1)

PROPOSITIONS POUR FAVORISER

le Développement du goût public
par G. Semper, Architecte

-G—

A. — Le Style dans l'Art (Suite).

Il faut donc au gouvernail un homme solide pour éviter
ces dangers, et sa marche est d'autant plus difficile qu'il
se trouve sur une mer inconnue, sans carte ni boussole. —
Car dans la musse d'écrits sur l'Art et sa technique, nous
manquons totalement d'une Héreutique pratique, qui
désignerait les écueils et les bancs de sable qu'il faut
éviter, et qui montrerait les points précis de la direction à
suivre. — Si ta « Science du goût » (Esthétique) était une
science terminée; si, a côté de son état incomplet, el à
défaut de notions claires (surtout dans son application à
l'architecture et a la techtonique générale), elle n'était
obstruée par une quantité de déclarations vagues et sou-
vent erronées, elle remplirait précisément cette lacune; mais
dans son état actuel elle est, avec raison, à peine prise en
considération par les praticiens compétents. Ses préceptes,
ses principes chancelants, ne touchent que les personnes
que l'on désigne sous le nom de « connaisseurs en art »,
qui estiment d'après eux la valeur d'un ouvrage, parce-
qu'il leur manque complètement cette échelle intime qui
leur permettrait de mesurer celte valeur, et qui pensent
pouvoir faire tenir le secret du Beau dans une douzaine de
formules, tandis qu'au contraire les variations infinies du
Monde des Formes concluent précisément à la négation
d'un Schème pour l'expression caractéristique et la beauté
individuelle.

(1) Voir les Bulletins de Février et d'Avril

BULLETINS DE L'ABT POU H TOUS. — N° 5.

Parmi les conceptions que la Science du Goût s'est
efforcé d'établir avec le plus de solidité, c'est le Style
dans l'art qui joue un rôle principal. Celle expression est
notoirement une de celles qui ont succombé sous une inter-
prétation si variée, (pic maints esprits sceptiques lui ont
pour cela refusé en général la capacité d'offrir une base
saine d'appréciation. Pourtant il n'est pas un artiste, il
n'est pas un connaisseur qui ne sente puissamment ce qui
est en lui, quelque difficulté qu'il y ait à l'exprimer en
paroles.

Peut-être peut-on dire:

Le Style, c'est la mise en évidence, élevée jusqu'à l'ex-
pression artistique, de l'idée mère el de lous les coefficients
intérieurs el extérieurs cpii influent, en la modifiant, sur
la mise en forme matérielle qu'ils ont contribué à établir.
Le manque de Style est donc, d'après cette définition, une
expression pour désigner les imperfections d'un ouvrage
qui résultent de la non-observation de l'idée mère qui lui
a servi de point de dépari, et de l'insuffisance de la mise
en valeur esthétique des moyens offerts pour son entier
parachèvement.

De même que la nature, avec toute sa diversité, se montre
toujours économe et simple en ses motifs : de même qu'elle
ne montre qu'un renouvellement constant des mêmes
formes mille fois modifiées suivant l'échelle graduée du
perfectionnement et les diverses conditions d'existence des
êtres — formes en partie parachevées différemment, en
partie raccourcies ou allongées — de même il existe un
ensemble de formes mères servant de base aux arts techni-
ques, et qui, quoiqu'imposées par une idée primitive, per-
mettent cependant, malgré leur réapparition constante, une
diversité infinie commandée par les conditions qu'imposent
des circonstances particulières et plus précises. 11 arrive
ainsi que des parties qui apparaissent comme essentielles
clans une combinaison quelconque ne figurent plus, dans
une autre qui y ressemble beaucoup, qu'à l'état de simple
indication : que des parties dont la trace et le germe étaient
à peine rcconnaissables dans la première combinaison,

finissent par s'accuser dans l'autre d'une façon parlante el
prépondérante.

La forme mère, prise comme expression la plus simple
de l'idée, se modifie surtout d'après la matière mise à
contribution pour le développement ultérieur de l'œuvre,
et aussi d'après les outils qui y sont employés. Puis il faut
y ajouter quantité d'influences latérales agissant comme
facteurs importants de sa production : tels sont parexemple
le lieu, le climat, le temps, les coutumes, la personnalité,
le rang et la position de celui auquel l'ouvrage est
destiné, etc.

B. — Un Enseignement technique du Style.

On peut sans arbitraire, et conformément à ce qui vient
d'être dit, aisément résumer la doctrine du Style en trois
parties bien séparées.

La doctrine des formes mères ou motifs primitifs, et des
premières formes qui en sont les déductions, pourrait
constituer la première partie (histoire de l'Art) de celle
Science du Style.

Assurément le sentiment est satisfait quand dans une
couvre, quclqu'ôloignée qu'elle soit de sa source d'origine,
le motif primitif forme pour ainsi dire la Charpente de sa
composition; et bien certainement rien n'est plus désirable
que la clarté et la fraîcheur de la conception dans les
agissements de l'Art : car on y gagne l'écartement de
suggestions arbitraires ou insignifiantes, el même des
indications positives pour l'invention. Le nouveau se trouve
ainsi rattaché à l'ancien sans le copier, et délivré de la
dépendance des vagues influences de la mode.

On me permettra, pour la clarté de cet exposé, de citer
un exemple de l'influence énergique d'une forme primitive
sur le développement des arls.

La Natte, et le Tapis qui en est une déducliop, tissé
d'abord, puis brodé, sont les distributions primitives de
l'espace et forment comme telles le motif fondamental de
toutes les décorations murales ultérieures et de bien d'au-

El
 
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