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Bulletin de l' art pour tous — 1886

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No 6 (Juin 1886)
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https://doi.org/10.11588/diglit.23171#0020
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LÀRTPOUR-TOU&

Encyclopédie'de lar.tindustriel et décora t/f

-paratssaixt tous les n-vots

EJVULEREIBER
rairie des Imprimeries retîntes

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25e Année ^^^^^^v^3^^^^ Juin 1886

BULLETIN DE JUIN 1866

LOI

SUR LES

Syndicats Professionnels

du 21 Mars 1884

-O-

Le Sénat et la Chambre des députés ont
adopté,

Le Président de la République promulgue
la loi dont la teneur suit :

ARTICLE PREMIER. — Sont abrogés
la loi des 14-27 juin 1791 et l'article 416 du
Code pénal.

Les articles 291, 292, 293, 2 94 du Code
pénal et la loi du 18 avril 1834 ne sont pas
applicables aux syndicats professionnels.

ART. 2. — Les syndicats ou associations
professionnelles, même de plus de vingt per-
sonnes exerçant la même profession, des mé-

tiers similaires, ou des professions connexes
concourant à l'établissement de produits dé-
terminés, pourront se constituer librement
sans l'autorisation du Gouvernement.

ART. 3. — Les syndicats professionnels
ont exclusivement pour objet l'étude et la
défense des intérêts économiques, indus-
triels, commerciaux et agricoles.

ART. 4. — Les fondateurs de tout syn-
dicat professionnel devront déposer les statuts
et les noms de ceux qui, à un titre quelconque,
seront chargés de l'administration ou de la
direction.

Ce dépôt aura lieu à la mairie de la localité
où le syndicat est établi, et à Paris, à la pré-
fecture de la Seine.

Ce dépôt sera renouvelé à chaque change-
ment de la direction ou des statuts.

Communication des statuts devra être
donnée par le maire ou par le préfet de la
Seine au procureur de la République.

Les membres de tout syndicat professionnel

chaînés de l'administration ou de la direction
de ce syndicat devront être Français et jouir
de leurs droits civils.

ART. 5. — Les syndicats professionnels
régulièrement constitués, d'après les pres-
criptions de la présente loi, pourront librement
se concerter pour l'étude et la défense de
leurs intérêts économiques, industriels, com-
merciaux et agricoles.

Ces unions devront faire connaître, con-
formément au deuxième paragraphe de l'ar-
ticle 4, les noms des syndicats qui les compo-
sent.

Elles ne pourront posséder aucun immeu-
ble ni ester en justice.

ART. 6. — Les syndicats professionnels de
patrons ou d'ouvriers auront droit d'ester en
justice.

Ils pourront employer les sommes provenant
des cotisations.

Toutefois, ils ne pourront acquérir d'autres
immeubles que ceux qui seront nécessaires à

FEUILLETON DU BULLETIN DE JUIN 1886

Science, Industrie et Art(,)

PROPOSITIONS POUR FAVORISER

le Développement du Goût public

Par Ci. Semper, Architecte
-O-

C. — Orientation nouvelle de l'Industrie et de l'Art (suite).

La maison H. Minton cl C'°, du Straffordshiro, a bien
mérité pour sa reprise d'une branche d'art splendide, et
qui était pour ainsi dire perdue. Ses poteries ne se dis-
tinguent pas seulement par l'exécution technique, mais
témoignent aussi d'un réel effort dans le sens de l'art. Le
choix de ces objets, qui se recommandent d'eux-mêmes, est
varié, et il n'y a pas à douter que cette maison n'ait là les
éléments d'une bonne affaire. Ces articles seront fréquem-
ment employés à des usages architectoniques et décora-
tifs ; les magasins sont largement approvisionnés : le bon
marché en est la conséquence. Les modèles anciens,
reproduits en nombre, seront à un prix moins élevé que les
nouveaux, et leur influence directe et marquante sur l'Art
de construire est hors de doute.

C'est là un exemple entre cent. Tout est bon, bon marché
et facile à avoir quand il s'agit de l'habitation et de ce qui
sert dans l'habitation.

Meubles, tentures, lapis, fenêtres, portes, corniches,
décorations complètes d'appartements, tous les détails
extérieurs et intérieurs, fixes cl mobiles d'une maison,
même des maisons entières sont exposées en vente, toutes
prêtes, sur le marché.

La construction civile en Angleterre, et dans les Etats--
Unis de l'Amérique, s'est, d'une manière plus décidée
encore, déjà pleinement modelée sur ces circonstances.

(1) Voir les Bulletins n°* 2, 4, 5.

BULLETINS DE L'ART POUR TOUS. — N° G.

Voici un vivant tableau de l'état de la construction civile
aux Étals-Unis, présenté par un technicien allemand : il
peut également servir pour la construction anglaise, et
donne une lidèle image de l'influence, exercée par la spé-
culation, sur cette branche, la plus importante des indus-
tries d'art.

« Le terrain à bâtir appartient d'ordinaire à des gens
riches qui le lotissent, et le louent par lots à construire,
de 25 pieds en façade, el de 100, 150, 200 cl jusqu'à
300 pieds en profondeur. Si quelqu'un veut bâtir une maison
pour ses affaires, il commence par louer un de ces terrains
situé pour le mieux en vue de ce but, y construit sa
maison, el cela de telle façon qu'elle ait achevé de rendre
ses services au terme précis de la lin de la location, et
s'écroule autant que possible d'elle-même à celle époque.
Si elle tenait plus longtemps, c'est qu'évidemment il y
aurait eu de l'argent gaspillé. Le gain de l'architecte dans
ces sortes de constructions est médiocre en général : ce
n'est que la grande quantité de bâtisses dont on le charge,
une fois qu'il est connu, qui lui procure de bonnes rétribu-
lions.

« Le YanUee veut-il un plan? 11 va le malin chez l'archi-
tecte, lui expose ses désirs, les dimensions du terrain et
l'argent qu'il veut y mettre; le soir il revient et veut voir
le dessin. S'il lui plaît, il tombe d'accord avec le maître
pour une somme ronde : on commence la construction
trois jours après, el l'on emménage dans la sixième semaine.
Un tel dessin est payé à l'architecte de 10 à 40 dollars:
mais cela ne lui suffirait pas pour vivre, s'il ne pouvait
établir une série de dix à douze de telles maisons sur un
même projet dressé par lui : cela est fréquent, mais il y
faut des relations très étendues.

« Il n'y a donc rien à faire là pour unnouvel arrivant, — un
« green » (vert) comme on les appelle là-bas — d'autant plus
que les ouvriers du bâtiment sont presque tous Irlandais,
et qu'il faut parfaitement posséder la langue anglaise pour
pouvoir les tenir en bride.

« Ensuite il faut s'initier à ce mode loul à l'ail spécial
de construction.

« Car puisque les lois ont exactement 25 pieds, le scieur
de long débite ses poutrelles, qui se composent de ma-
driers de 3 pouces d'épaisseur posés de champ, juste
à 24 pieds de longueur ; et puisque ces poutrelles n'ont
que 24 pieds, les façades ne peuvent excéder cette lon-
gueur, et la maison se construit de la façon suivante :

« L'architecte achète à la fabrique, ou chez l'entrepreneur
de démolitions, des fenêtres et des portes toutes prêtes;
puis après que les caves sont terminées, et que les fonda-
lions sont sorties de terre, la façade du fond et les deux
murs latéraux sur toute la profondeur sont maçonnés à
I pied d'épaisseur jusqu'à la hauteur du premier plancher.
Le mur du fond reçoit, au fur et à mesure qu'il s'élève, les
fenêtres achetées : les côtés latéraux n'en reçoivent que
rarement quand il y a un espace entre les maisons. Sur
ces murs, le charpentier vient poser ses madriers de
24' sur 3", à 15" environ de distance les uns des autres
sans lattes, et pour former plancher. Le maçon recom-
mence son mur de 1' d'épaisseur, qui va faire le deuxième
étage ; le charpentier pose de nouveau son plancher de
madriers de 3" et ainsi de suite jusqu'au troisième, qua-
trième el cinquième étage. La face en avant reste ouverte.

« Maintenant il s'agit de Unir. Le charpentier place les
portes, et avec une voiturée d'embordures fait les cloisons,
puis pose les parquets, et découpe dans ses planchers une
ouverture pour l'escalier. Le tailleur de pierre vient coller,
suivant le projet de l'architecte, une architecture souvent
bellement et richement décorée (souvent aussi mauvaise),
en dalles de grès rouge, marbre ou granit, sur la face de
devant, et relie ce lambrissage au mur du fond et aux
embordures du charpentier, à l'aide de crampons de fer.
Souvent aussi la façade entière se compose de fonte de fer
richement ornée. Alors arrive le plâtrier qui, au moyen
d'un stuc étonnant, fait de tout l'ensemble la maison la
plus solide du monde. Telles sont les constructions de
New-York, avec la remarque que la commodité est bien
mieux observée dans ces maisons (pie dans nos distribu-
tions de cerveaux bridés. »

F 1
 
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