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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

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No 3 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0023
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2e ANNÉE. N° 3

PARAISSANT TOUS LES MOIS

DÉCEMBRE 1902

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique.5 francs. | Pour TÉtranger ....... 6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

MAITRE PHILIPPE

Auteur de la « Descente de croix ».

CETTE tapisserie du premier tiers du xvie-siè-
cle peut être classée parmi les productions
les plus importantes de la haute-lisse bruxelloise.
La conception de cette œuvre, ainsi que la facture,
ne laissent rien à désirer sous aucun point de
vue. Ajoutons que ce tableau tissé de laine, de soie
et d’or est d’une conservation presque irréprochable.
Acquise en 1861 cette tapisserie a fait l’objet d’une
étude spéciale de la part de feu Alexandre Pin-
chart (1).

Pour le savant archiviste, cette œuvre d’art
aurait été exécutée d’après les cartons de Bernard
van Orley. On sait que ce maître quitta Bruxelles
de bonne heure et fut chargé par Raphaël de
surveiller l’exécution des tapisseries dont Pierre
van Aelst avait reçu la commande. C’est surtout
dans l’histoire d’Abraham, célèbre tenture conser-
vée au château d’Hampton Court, que l’artiste se
rapproche le plus de l’Urbinate. Le style de van
Orley italianisant nous est, du reste, bien connu
par certains tableaux tels que la Mise au tombeau,
et certaines parties des Malheurs de Job. Rien, à
notre sentiment, ne rappelle dans la Descente de
croix l’esprit, le style et la facture de Bernard van

(1) Voir Bzilletin des Commissions royales d’art et
d’archéologie, t. IV, pp. 331 et suiv. Notice sur deux
tapisseries de haute-lisse du xvie siècle conservées au
Musée royal d’antiquités à Bruxelles.

Orley. On a prononcé aussi les noms de Quentin
Metsys et de Jean Mabuse. Ces attributions nous
paraissent également erronées. Pour s’en con-
vaincre il suffit, comme nous l’avons fait, de
recourir à l’examen des œuvres des maîtres pré-
cités.

Il importe de chercher d’un autre côté. Hâtons-
nous de dire que le maître nous paraît d’origine
brabançonne, qu’il a connu les productions de
Roger van der Weyden et de ses émules, mais
qu’il n’a pas dédaigné, comme nous le verrons
plus loin, de s’inspirer d’œuvres italiennes.

L’auteur de la Descente de croix est également
l’auteur delà Communion d’Herkenbald (2). Cette
assertion, si surprenante qu’elle puisse paraître à
première vue, repose sur des rapprochements d’un
caractère positif et qui peuvent se résumer en quel-
ques mots : la physionomie du neveu d’Herkenbald
est identique à celle du personnage qui descend
l’échelle adossée à la croix; le vieillard à grande
barbe qui s’adresse au justicier se retrouve dans un
des groupes de la Descente de croix. On y rencon-
tre encore un personnage coiffé d’un turban, qui
apparaît debout dans un groupe disposé sous la
scène du meurtre. Les figures de femmes dans les
deux compositions sont conçues dans le même
esprit. On pourrait encore ajouter les analogies que
l'on constate dans les attitudes et les draperies. Les
différences qu’on relève dans les deux œuvres pro-

(2) Cette tapisserie a été acquise par l’État à la
fabrique de l’église Saint-Pierre à Louvain.
 
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