DOI issue:
No 8 (1903)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0063
2e ANNÉE. N° 3
PARAISSANT TOUS LES MOIS
MAI 1903
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries cTArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique ...... 5 francs. | Pour PÉtranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
LA CROIX DE SCHELDEWINDEKE
CETTE croix d'autel et de procession, qui est
entrée récemment dans les collections des
Musées royaux, provient, ainsi que le nom l’in-
dique, de l’église de Saint-Christophe à Schelde-
windeke, commune située dans la Flandreorientale.
On ne possède aucune donnée sur l’origine de cette
pièce d’orfèvrerie qui a figuré à l’exposition d’art
religieux organisée à Malines en 1864 et à l’exposi-
tion rétrospective de Bruxelles en 1888 (1).
Le montant de la croix proprement dite a om420
de haut ; la traverse om385 de long. Cette croix reli-
quaire est composée de neuf morceaux de cristal
de roche affectant, celui de la croisée, la forme rec-
tangulaire, les autres tenant de la forme ovoïde ou
sphérique. Les morceaux de cristal sont supportés
par une croix en bois dont le montant et la tra-
verse sont à section ronde, et qui porte, à l’inter-
section, une inscription dont on n’aperçoit que
vaguement les caractères. B UT h PI.
Les bagues en argent qui servent à maintenir les
morceaux de cristal sont rehaussées de petites
opales disposées deux par deux (2) et alternant avec
des cabochons en cristal de roche; des filigranes
entourent les bagues ou bien forment de petits
motifs symétriques.
Les quatre fleurons de forme obtuse, en cuivre
doré, qui occupent les extrémités sont recouverts,
(1) Expositioji rétrospective d’art industrielcatalogue
officiel publié sous la direction de M. le chanoine Reusens.
(2) Ces opales ont perdu actuellement leur éclat pri-
mitif.
chacun, à la face, d’une plaque émaillée et, au
revers, de trois cabochons en cristal de roche entou-
rés de rinceaux en filigranes. Ce dernier motif a
pour encadrement un filet filigrané et deux autres
simples comprenant des festons semi-circulaires.
Les bagues de deux fleurons ont un ornement ana-
logue, les autres ont reçu comme décor des creux
hémisphériques.
Les plaques émaillées exécutées au moyen du
procédé du champlevé sont bordées d’un grène-
tis. L’artiste a employé quatre nuances de bleu,
entre autres le bleu lapis et le bleu turquoise; le
blanc pur pour divers détails ; le jaune pour les lu-
mières des draperies vert pâle; les gravures des
carnations et certains accessoires sont marqués
au moyen d’émail rouge faisant, en l’occurrence,
office de nielle. Les colorations douces et harmo-
nieuses, s’enlèvent sur le fond doré des plaques.
La plaque du sommet représente un ange
qui apparaît de face à mi-corps, la tête de trois
quarts tournée vers la gauche ; il est vêtu d’une
tunique et d’un manteau qui couvre son épaule
droite et entoure le bas du corps ; il a des ailes
courtes et relevées et porte, dans la main droite
recouverte d’un pli de son manteau, un disque où
se trouve représenté l’agneau divin portant la
croix ; il présente dans un pli de sa tunique une
croix pattée.
La plaque du fleuron inférieur montre la figure
à mi-corps de la veuve de Sarepta, accompagnée
de l’inscription SAREPTENA (Mulier); elle a la
tête entourée d’un voile et elle tient dans des plis
de son manteau deux bâtons noueux qu’elle dispose
PARAISSANT TOUS LES MOIS
MAI 1903
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries cTArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique ...... 5 francs. | Pour PÉtranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
LA CROIX DE SCHELDEWINDEKE
CETTE croix d'autel et de procession, qui est
entrée récemment dans les collections des
Musées royaux, provient, ainsi que le nom l’in-
dique, de l’église de Saint-Christophe à Schelde-
windeke, commune située dans la Flandreorientale.
On ne possède aucune donnée sur l’origine de cette
pièce d’orfèvrerie qui a figuré à l’exposition d’art
religieux organisée à Malines en 1864 et à l’exposi-
tion rétrospective de Bruxelles en 1888 (1).
Le montant de la croix proprement dite a om420
de haut ; la traverse om385 de long. Cette croix reli-
quaire est composée de neuf morceaux de cristal
de roche affectant, celui de la croisée, la forme rec-
tangulaire, les autres tenant de la forme ovoïde ou
sphérique. Les morceaux de cristal sont supportés
par une croix en bois dont le montant et la tra-
verse sont à section ronde, et qui porte, à l’inter-
section, une inscription dont on n’aperçoit que
vaguement les caractères. B UT h PI.
Les bagues en argent qui servent à maintenir les
morceaux de cristal sont rehaussées de petites
opales disposées deux par deux (2) et alternant avec
des cabochons en cristal de roche; des filigranes
entourent les bagues ou bien forment de petits
motifs symétriques.
Les quatre fleurons de forme obtuse, en cuivre
doré, qui occupent les extrémités sont recouverts,
(1) Expositioji rétrospective d’art industrielcatalogue
officiel publié sous la direction de M. le chanoine Reusens.
(2) Ces opales ont perdu actuellement leur éclat pri-
mitif.
chacun, à la face, d’une plaque émaillée et, au
revers, de trois cabochons en cristal de roche entou-
rés de rinceaux en filigranes. Ce dernier motif a
pour encadrement un filet filigrané et deux autres
simples comprenant des festons semi-circulaires.
Les bagues de deux fleurons ont un ornement ana-
logue, les autres ont reçu comme décor des creux
hémisphériques.
Les plaques émaillées exécutées au moyen du
procédé du champlevé sont bordées d’un grène-
tis. L’artiste a employé quatre nuances de bleu,
entre autres le bleu lapis et le bleu turquoise; le
blanc pur pour divers détails ; le jaune pour les lu-
mières des draperies vert pâle; les gravures des
carnations et certains accessoires sont marqués
au moyen d’émail rouge faisant, en l’occurrence,
office de nielle. Les colorations douces et harmo-
nieuses, s’enlèvent sur le fond doré des plaques.
La plaque du sommet représente un ange
qui apparaît de face à mi-corps, la tête de trois
quarts tournée vers la gauche ; il est vêtu d’une
tunique et d’un manteau qui couvre son épaule
droite et entoure le bas du corps ; il a des ailes
courtes et relevées et porte, dans la main droite
recouverte d’un pli de son manteau, un disque où
se trouve représenté l’agneau divin portant la
croix ; il présente dans un pli de sa tunique une
croix pattée.
La plaque du fleuron inférieur montre la figure
à mi-corps de la veuve de Sarepta, accompagnée
de l’inscription SAREPTENA (Mulier); elle a la
tête entourée d’un voile et elle tient dans des plis
de son manteau deux bâtons noueux qu’elle dispose