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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

DOI issue:
No 7 (1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0055
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2e ANNÉE. N° 7

PARAISSANT TOUS LES MOIS

AVRIL 1903

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique.5 francs. | Pour TÉtranger.. 6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

MAITRE PHILIPPE (i)

(Suite.)

NOUS nous sommes demandé s’il ne faudrait
pas voir une signature dans le mot mori qui
se trouve sur la tapisserie de Jésus sur le chemin du
calvaire, ayant figuré au Pavillon d’Espagne et qui
nous paraît avoir été exécutée d’après un carton de
maître Philippe. Nous sommes d’autant plus tenté
de considérer ce mot comme une signature que, sur
la même pièce, on lit le mot AELST qui est
précisément le nom du haute-lisseur Pierre d’En-
ghien dit Van Aelst, qui devint valet de chambre
de Philippe le Beau. Dans une tapisserie apparte-
nant à la suite de XHistoire de David, dont le
modèle doit émaner aussi du maître que nous étu-
dions, on relève les mots P I... moer... ; a...
moer... moer (2). Faudrait-il tenir ces mots pour
la traduction de van moer et de là Morus ou Mori ?
Sans être à même de se prononcer d’une façon caté-
gorique, il est permis toutefois de convenir que
l’hypothèse ne contient, en soi, aucune invraisem-
blance.

Il y aurait lieu de dresser une liste complète des
œuvres de maître Philippe, mais ce projet serait
pour le moins prématuré. Il ne sera pas inutile
cependant de faire part, dès à présent, des obser-

(1) Voir Bulletin des Musées royaux, 2e année, n° 6,
mars 1903.

(2) Catalogue des objets d! art exposés au Pavillon royal
d’Espagne à /’Exposition universelle de Paris en iqoo.

vations que nous avons recueillies au cours de nos
recherches.

L’une des œuvres les plus caractéristiques de
maître Philippe est la suite des Triomphes, d’après
Pétrarque, appartenant au Kensington Muséum.
Loin de moi l'idée de décrire, même d’une façon
sommaire, ces pages si riches en détails de tout
genre. Ce serait une tâche hors de proportion avec
l’objet même de notre étude. Bornons-nous à en
faire connaître le caractère. Ce sont des composi-
tions très vastes, très touffues, mais cependant
pleines de vie, de mouvement et de pittoresque.
Citons entre autres scènes le Triomphe de la Re-
nommée. Nul sujet n’était mieux approprié à un
tempérament qui aime à enrichir ses compositions,
au point, parfois, d’en compromettre le caractère.
C’est ainsi que la scène de Bethsabéc à la fontaine,
dont nous avons parlé à diverses reprises, ne com-
porte, d’après le récit biblique, que quatre ou cinq
personnages ; sous le crayon de maître Philippe,
elle prend des proportions considérables et le nom-
bre des figures s’élève à une cinquantaine. Le
maître n’avait donc en vue que de créer une page
décorative. Dans les Triomphes l’artiste peut s’ac-
corder l’agrément de multiplier les figures sans
nuire à la conception même du sujet. Dans la suite
conservée au Kensington Muséum, c’est peut-être
le Triomphe de la Renommée qui offre le plus d’in-
térêt (3). Ici, à gauche, apparaît le char d’Atro-

(3) Les collections du Palais d’Hampton Court, près
de Londres, possèdent également de la série exécutée
d’après les cartons de Maître Philippe : les Triomphe de
 
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