2e ANNÉE. N° 5
PARAISSANT TOUS LES MOIS
FÉVRIER 1903
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour ^Étranger.6 fr. £0.
Le numéro : 50 centimes.
ANTOINE VAN HAMMÉE.
NOUS croyons remplir un pieux devoir en
reparlant ici du collaborateur que nous
venons de perdre.
Antoine Van Hamrnée faisait partie du Musée
depuis sa fondation. Nommé en 1891 conservateur
des sections de l’Art monumental et de la Pein-
ture décorative, il s'était, depuis lors, consacré
aux devoirs de sa charge avec un zèle et une ar-
deur qui ne devaient jamais se démentir. Servia-
ble et bon envers tous, il avait su se concilier
les sympathies générales, et l’annonce de sa mort,
survenue subitement le 6 janvier 1903, causa
parmi nous une douloureuse surprise.
A côté de ses fonctions de conservateur des
Musées royaux, Van Hammée était aussi profes-
seur à l’Académie des Beaux Arts de Bruxelles. Là
encore, par son affabilité, son enthousiasme pour
l’art, le dévouement avec lequel il s’était consacré
à son professorat, il s’était assuré d’ardentes sym-
pathies.
Nous croyons ne pouvoir mieux faire, pour ho-
norer la mémoire de ce regretté collaborateur, dont
le décès laisse parmi nous un vide si grand et des
regrets si sincères, qu’en reproduisant ici les prin-
cipaux passages des discours prononcés à la mor-
tuaire, le jour des funérailles. Ces regrets unanimes
que le défunt laisse derrière lui. sont le plus bel
éloge donné à sa mémoire.
Discours prononcé par M. Eugène Van Over-
loop, Conservateur en chef des Musées royaux
des Arts décoratifs et industriels :
« Messieurs,
» Antoine Van Hammée faisait partie des Mu-
sées royaux du Cinquantenaire depuis leur fon-
dation
» On peut dire, dans toute la force du terme,
qu’il leur appartenait, tant était grande la place
que tenaient dans son existence ses fonctions de
conservateur, tant était constante l’attention qu’il
mettait à remplir les devoirs de sa charge.
» Nos musées constituaient, du reste, pour lui
une sorte d’extension de la sphère chérie de son
professorat.
» A cette heure de douloureux adieu, où revi-
vent presque matériellement à nos yeux les traits
les plus saillants de cette si bonne physionomie,
nous revoyons notre ami dans cette grande salle
des moulages du musée, dont les hôtes de plâtre
lui étaient tous familiers, nous le revoyons détail-
lant à ses élèves, avec une admiration sans détours,
ces monuments antiques dont il était si vivement
épris, ou bien, encore, allant d’un chevalet à l’au-
tre, parmi les jeunes artistes conviés là par lui-
même et s’efforçant de faire passer en eux le plus
possible de cet art du dessin, dans lequel, certes,
il excellait.
» Je n’insisterai- pas, Messieurs, sur l’estime
profonde dont Van Hammée jouissait parmi nous,
sur le respect que nous avions pour sa bonté, sur
la confiance absolue qui marquait nos rapports,
sur l’affection grande, enfin, que nous avions pour
PARAISSANT TOUS LES MOIS
FÉVRIER 1903
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. | Pour ^Étranger.6 fr. £0.
Le numéro : 50 centimes.
ANTOINE VAN HAMMÉE.
NOUS croyons remplir un pieux devoir en
reparlant ici du collaborateur que nous
venons de perdre.
Antoine Van Hamrnée faisait partie du Musée
depuis sa fondation. Nommé en 1891 conservateur
des sections de l’Art monumental et de la Pein-
ture décorative, il s'était, depuis lors, consacré
aux devoirs de sa charge avec un zèle et une ar-
deur qui ne devaient jamais se démentir. Servia-
ble et bon envers tous, il avait su se concilier
les sympathies générales, et l’annonce de sa mort,
survenue subitement le 6 janvier 1903, causa
parmi nous une douloureuse surprise.
A côté de ses fonctions de conservateur des
Musées royaux, Van Hammée était aussi profes-
seur à l’Académie des Beaux Arts de Bruxelles. Là
encore, par son affabilité, son enthousiasme pour
l’art, le dévouement avec lequel il s’était consacré
à son professorat, il s’était assuré d’ardentes sym-
pathies.
Nous croyons ne pouvoir mieux faire, pour ho-
norer la mémoire de ce regretté collaborateur, dont
le décès laisse parmi nous un vide si grand et des
regrets si sincères, qu’en reproduisant ici les prin-
cipaux passages des discours prononcés à la mor-
tuaire, le jour des funérailles. Ces regrets unanimes
que le défunt laisse derrière lui. sont le plus bel
éloge donné à sa mémoire.
Discours prononcé par M. Eugène Van Over-
loop, Conservateur en chef des Musées royaux
des Arts décoratifs et industriels :
« Messieurs,
» Antoine Van Hammée faisait partie des Mu-
sées royaux du Cinquantenaire depuis leur fon-
dation
» On peut dire, dans toute la force du terme,
qu’il leur appartenait, tant était grande la place
que tenaient dans son existence ses fonctions de
conservateur, tant était constante l’attention qu’il
mettait à remplir les devoirs de sa charge.
» Nos musées constituaient, du reste, pour lui
une sorte d’extension de la sphère chérie de son
professorat.
» A cette heure de douloureux adieu, où revi-
vent presque matériellement à nos yeux les traits
les plus saillants de cette si bonne physionomie,
nous revoyons notre ami dans cette grande salle
des moulages du musée, dont les hôtes de plâtre
lui étaient tous familiers, nous le revoyons détail-
lant à ses élèves, avec une admiration sans détours,
ces monuments antiques dont il était si vivement
épris, ou bien, encore, allant d’un chevalet à l’au-
tre, parmi les jeunes artistes conviés là par lui-
même et s’efforçant de faire passer en eux le plus
possible de cet art du dessin, dans lequel, certes,
il excellait.
» Je n’insisterai- pas, Messieurs, sur l’estime
profonde dont Van Hammée jouissait parmi nous,
sur le respect que nous avions pour sa bonté, sur
la confiance absolue qui marquait nos rapports,
sur l’affection grande, enfin, que nous avions pour