Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

DOI Heft:
No 6 (1903)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0047
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
2e ANNÉE. N° 6

PARAISSANT TOUS LES MOIS

MARS 1903

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique ...... 5 francs. | Pour l'Étranger.6 fr. 50.

Le numéro : 50 centimes.

MAITRE PHILIPPE (i)

(Suite.)

NOUS sommes néanmoins persuadé que maître
Philippe se rattache directement à l’école
brabançonne. En effet, lorsqu’on analyse les dra-
peries de ses compositions, on constate qu’il pro-
cède de la même manière que les imagiers ses con-
temporains.

Comme eux, il a une tendance à faire prévaloir
la verticalité des plis ; d’autre part, il aime des
angles plus ou moins profondément fouillés. A cet
égard, on trouvera, dans la reproduction de la Com-
munion d'Herkenbald, divers exemples sur lesquels
il n’est pas nécessaire d’insister.

Si l’on cherche des analogies ou du moins cer-
tains points de contact, dans le domaine qui lui
était le plus familier, on acquiert bientôt la convic-
tion que maître Philippe se rattache à un artiste
anonyme qui a joué un rôle considérable. En tout
cas il a vu ses œuvres. C’est à cet anonyme que
l’on est redevable de VHistoire de la Vierge qui a
figuré dans le Pavillon d’Espagne lors de l’Expo-
sition de Paris de 1900. Maître Philippe lui a
emprunté des coiffures, des gestes et des poses de
mains, il s’est inspiré de têtes de vieillards, il lui
a même pris des figures de jeunes femmes en
longs vêtements et il est parvenu à imprimer à ces

(1) Voir Bulletin des Musées royaux, 2e année, n° 5,
février 1903.

types un caractère tout spécial dont on voit un des
exemples les plus intéressants dans Bethsabée à la
Fontaine. L’auteur de Y Histoire de la Vierge pos-
sède toutefois sur son imitateur ou sur son émule
une supériorité marquée : chez lui, les expressions
des physionomies comme les attitudes sont mieux
définies, parce que l’artiste s’est pénétré davan-
tage du rôle qu’il devait faire jouer à ses divers
personnages. Que l’on compare, à ce propos, la
Communion d'Hcrkenbald au Triomphe du Christ
conservé également dans notre musée, et l’on sera
convaincu que la supériorité appartient bien au
maître anonyme. Ce dernier a d’ailleurs été en
relations avec Quentin Metsys. Il y a dans la tête
du Christ et dans les figures de femmes maintes
réminiscences ou analogies qu'il serait difficile de
révoquer en doute. En général, Quentin Metsys
semble mieux inspiré lorsqu’il représente des
vierges, telle sa ravissante Marie-Madeleine du
Musée d’Anvers, que lorsqu’il met en scène des
hommes aux divers âges de la vie, car plusieurs de
ses types masculins sont dépourvus de distinction.
O11 rencontre, en effet, dans le maître louvaniste
des traits d’humour ou des caricatures qui semblent
répugner au tempérament du maître de Y Histoire
de la Vierge.

Qu’il nous soit permis maintenant de dire quel-
ques mots concernant les procédés de composition
de maître Philippe. En substituant, dans la Des-
cente de Croix, à la triple arcade de la composi-
tion du Pérugin, un certain nombre de figures
réparties dans des groupes habilement ménagés,
maître Philippe prévient non seulement les vides,
 
Annotationen