DOI Heft:
No 3 (1902)
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
19
LA DESCENTE DE CROIX.
(Tapisserie de Bruxelles aux Musées royaux.)
quelques figures bien posées; des têtes qui ne
manquent pas de distinction, la composition
est loin de nous saisir par ce grandiose de la
Descente de croix. Il y a de l’habileté dans le dessin
de maître Philippe ; mais quelle différence avec
celui de l’auteur de ce drame religieux si simple-
ment exposé qu’il nous frappe tout d’abord par
son arrangement magistral ! Dans l’œuvre du tapis-
sier Léon qui n’est pas aussi bien conservée, les
tons sont moins fondus et les ombres moins
modelées. »
Alexandre Pinchart n’a pas tenu assez compte, à
notre sentiment, du rôle considérable qui incombe
au haute-lisseur dans l’exécution d’une tapisserie.
Le coloris et souvent le modelé sont à la merci de
l’interprète. On peut même assurer que le dessin
lui-même n’est pas à l’abri de déformations plus ou
I moins graves. Il existe d’ailleurs une donnée posi-
tive qui a bien son prix : sur le bord d’un chape-
ron porté par un vieillard figurant dans la Descente
de croix, on lit le mot : Philiep. Apparemment,
l’artiste n’a pas voulu désigner l’apôtre Philippe
qui, d’après le récit évangélique, avait délaissé son
divin maître. D’autre part, il semble invraisemblable
que ce nom soit là à titre de pure ornementation,
car, en pareil cas, les lettres se suivent sans consti-
tuer des mots offrant un sens quelconque.il faudrait
donc y voir le nom du dessinateur du carton ou du
haute-lisseur. Du reste, pour quiconque étudie les
deux œuvres sans parti pris, le doute n’est guère
possible. Ce nom n’avait pas échappé d’ailleurs à
l’attention d’Alexandre Pinchart. Il se demandait
dans une note timide : « le nom de Philippe qui se
lit sur l’autre tapisserie, comme nous l’avons dit,
19
LA DESCENTE DE CROIX.
(Tapisserie de Bruxelles aux Musées royaux.)
quelques figures bien posées; des têtes qui ne
manquent pas de distinction, la composition
est loin de nous saisir par ce grandiose de la
Descente de croix. Il y a de l’habileté dans le dessin
de maître Philippe ; mais quelle différence avec
celui de l’auteur de ce drame religieux si simple-
ment exposé qu’il nous frappe tout d’abord par
son arrangement magistral ! Dans l’œuvre du tapis-
sier Léon qui n’est pas aussi bien conservée, les
tons sont moins fondus et les ombres moins
modelées. »
Alexandre Pinchart n’a pas tenu assez compte, à
notre sentiment, du rôle considérable qui incombe
au haute-lisseur dans l’exécution d’une tapisserie.
Le coloris et souvent le modelé sont à la merci de
l’interprète. On peut même assurer que le dessin
lui-même n’est pas à l’abri de déformations plus ou
I moins graves. Il existe d’ailleurs une donnée posi-
tive qui a bien son prix : sur le bord d’un chape-
ron porté par un vieillard figurant dans la Descente
de croix, on lit le mot : Philiep. Apparemment,
l’artiste n’a pas voulu désigner l’apôtre Philippe
qui, d’après le récit évangélique, avait délaissé son
divin maître. D’autre part, il semble invraisemblable
que ce nom soit là à titre de pure ornementation,
car, en pareil cas, les lettres se suivent sans consti-
tuer des mots offrant un sens quelconque.il faudrait
donc y voir le nom du dessinateur du carton ou du
haute-lisseur. Du reste, pour quiconque étudie les
deux œuvres sans parti pris, le doute n’est guère
possible. Ce nom n’avait pas échappé d’ailleurs à
l’attention d’Alexandre Pinchart. Il se demandait
dans une note timide : « le nom de Philippe qui se
lit sur l’autre tapisserie, comme nous l’avons dit,