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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 2.1902/​3(1903)

DOI issue:
No 4 (1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24672#0032
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26

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

quons que le temple d’Osiris à Abydos fêtait
celui qui était entouré de la plus grande vénération
par les Egyptiens de tous les âges, et que la pré-
sence d’une petite ville préhistorique en cet en-
droit, serrée autour du temple, permet d’espérer de
retrouver en ce lieu des monuments datant des
origines mêmes de la civilisation égyptienne. Sans

INSTRUMENTS EN SILEX PROVENANT
DU TEMENOS D’OSIRIS A ABYDOS.

être trop téméraire on peut espérer que les fouilles
seront aussi fructueuses et riches en résultats pré-
cieux que celles exécutées il y a quelques années
déjà par M. Quibell dans le temple de Hiéracon-
polis.

Après ces considérations toutes générales venons-
en maintenant à l’examen des objets provenant de
ces fouilles et qui sont entrés dans nos collections :

La ville préhistorique a donné lieu à des recher-
ches extrêmement précieuses. On a pu relever
exactement pour tous les objets le niveau auquel
ils ont été retrouvés et, grâce à ces véritables « cou-
ches géologiques », il a été possible d’établir une
chronologie relative de tous les objets exhumés.
Ce résultat est d’autant plus précieux que si, d’une
part, cette chronologie relative pouvait se rattacher
à la chronologie préhistorique établie précédem-
ment par le professeur Petrie, elle pouvait, d'autre
part, se joindre étroitement à la chronologie plus
précise fournie par les tombes royales des pre-
mières dynasties. On peut donc admettre dès à
présent, dans ses grandes lignes, une chronologie
relative rattachant les temps préhistoriques aux

dates assignées par les savants aux règnes des rois
des premières dynasties historiques.

Citons parmi les silex « datés » un grand cou-
teau sans manche, à extrémité recourbée (455) (1),
deux couteaux avec manche (456 et 457), plusieurs
grattoirs (459-461),des éléments da faucilles (462),
etc. Mentionnons encore toute une série de silex
et principalement deux petits croissants (468) dont
la destination a été expliquée par le professeur Pe-
trie dans la revue Man, juin 1902. Engagés entre
les extrémités d’un bouton fourchu on s’en servait
pour forer les vases en pierre tendre. Un appareil
analogue était employé pour creuser les vases en
pierre dure, et nous en avons reçu un fort beau
spécimen (476). Déjà plusieurs fois, dans les
fouilles, on a rencontré des figurines primitives,
en terre, représentant des hommes, des femmes,
des animaux. Nous possédons dans nos collections
une figurine d’hippopotame et une tête d’une figu-
rine semblable, toutes deux acquises à Thèbes.
Nous avons reçu cette fois une fort belle tête d’hip-
popotame (471) en terre cuite ; le corps était incisé
de lignes se coupant à angles droits, et l’on y
remarque encore de nombreuses traces de couleur.
Citons un bracelet en coquille (472), des coquil-
lages provenant d’un collier (474), un lot de perles
en terre cuite et en terre émaillée (475) et un frag-
ment de bordure de foyer en terre cuite, décoré
de lignes géométriques incisées (477).

Une des tombes découvertes dans les débris delà
ville archaïque nous a été également envoyée(473).
Le mort, qui était placé dans la position accroupie,
avait été enseveli sous une immense jarre en
terre simplement séchée. Le mobilier funéraire assez
sommaire se composait de trois petits vases en terre,
de deux vases en pierre, l’un en une espèce de
marbre et l’autre en brèche, d’un collier de perles
en pierre et d’un éclat de silex. Le vase en marbre,
sur le côté duquel se trouve un bec pour faciliter
l’écoulement, est une excellente preuve de l’habi-
leté des primitifs Egyptiens à travailler les pierres
dures. La grande jarre recouvrant le cadavre
ayant disparu, nous en avons fait reconstituer en
plâtre la partie inférieure afin de présenter à nos
visiteurs une de ces tombes primitives si remar-
quables, et qui se rapprochent à plus d’un point
de vue des sépultures préhistoriques de Yortan
Kelembo en Asie Mineure et de l’Argar en
Espagne, dont des spécimens sont exposés dans
nos galeries.

Des époques postérieures à l'ancien empire
citons : Un fragment de stèle appartenant à la

(1) Les numéros entre parenthèses sont ceux de l’in-
ventaire E, de la section égyptienne.
 
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